Suisse | Un père incestueux et violent rejugé
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 06/09/2017
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Coups, menaces sur sa femme, sexe avec sa fille, un père de famille qui aurait sévi des années était jugé ce matin au Tribunal cantonal. Il risque huit ans de prison.
Accusé d’imposer des règles de vie intenables à sa femme et sa fille, un quinquagénaire de la région de Sierre était rejugé ce mardi par le Tribunal cantonal à la demande de l’accusé et du Ministère public.
Condamné à six ans de prison par le Tribunal de Sierre début 2017 notamment pour lésions corporelles, tentative de mise en danger de la vie, menaces, actes d’ordre sexuel avec un enfant, contrainte sexuelle, le Ministère public requiert, comme lors du premier procès, une peine de prison de huit ans.
La défense du carreleur portugais demande son acquittement.
L’homme leur aurait fait subir depuis des années un enfer, les maltraitant si elles n’obéissaient pas à ses ordres.
Pour son épouse, c’était des coups quasi quotidiens, des injures et humiliations, sans parler des menaces de mort, et des contraintes sexuelles.
Pour sa fille alors âgée de 13 à 16 ans, c’était des voies de faits, des injures et des actes sexuels.
Vie strictement contrôlée
Selon l’acte d’accusation, ce mari contrôlait tous les jours le téléphone de sa femme qui ne pouvait parler à quiconque sans sa présence, contrôlait ses tickets de commission et ses déplacements, fouillait son sac à main, confisquait son salaire et choisissait les habits pour son épouse.
Pour économiser de l’argent, ce Portugais est allé jusqu’à empêcher sa femme de prendre ses médicaments contre le diabète, lui demandant de se contenter de faire un régime.
Ce qui provoqua son hospitalisation en 2012.
La fille du couple était aussi la cible de cet homme.
Elle devait non seulement suivre des règles drastiques de vie, mais aussi ne pas pleurer ni être triste en public.
Ce qui ne l’empêchait pas de lui tirer les cheveux ou de lui casser des assiettes sur la tête.
«Descente aux enfers»
Avocat de l’épouse, Me Guérin de Werra parle de «descente aux enfers» de cette famille et «d’atteinte massive à la santé» de sa cliente.
Comme l’a rappelé Mme le procureur Emmanuelle Raboud qui parle de «fautes extrêmement lourdes», les signes de violence familiale se sont multipliées dès 2008.
A chaque fois, le papa parvenait à récupérer femme et enfant, notamment lorsqu’elles ont fui au Portugal.
Devant les autorités, les dénonciations et rétractations se multiplient.
Dénoncé par sa fille en 2011, le père l’aurait obligée à écrire aux autorités pour stopper la procédure pénale, obtenant le classement de l’affaire.
Défenseur de la fille, Me Carole Seppey a souligné que sa cliente a dénoncé ses problèmes à des enseignants et des autorités de protection de l’enfance.
«On en a tenu compte, un peu.
Aucune autorité n’a su protéger ma cliente pendant des années.»
Ce n’est qu’en 2013 que l’homme est finalement incarcéré.
Il nie toute atteinte sexuelle
S’il a reconnu s’emporter parfois, le père nie tout attouchement sur sa fille, tout en disant avoir voulu contrôler si elle était vierge.
La victime racontera avoir eu les poignets attachées au lit.
L’homme nie aussi toute contrainte sur sa femme.
«Tout ce que nous avons fait en 33 ans avec ma femme, c’est avec son accord», dira-t-il devant le Tribunal cantonal.
Il nie par ailleurs avoir menacé de jeter sa femme par la fenêtre et de la mutiler, se bornant à reconnaître des mots malheureux.
«Mais je n’ai jamais voulu le mal pour l’un de mes proches.»
Libération demandée
Son avocat, Me Michel De Palma, s’il reconnaît le caractère «irascible» du père, conteste la contrainte sexuelle sur l’épouse et les actes d’ordre sexuels sur la fille et demande qu’il soit libéré.
«Aucun élément ne vient confirmer leurs dires.
Madame a déposé plainte que plusieurs mois après l’incarcération de son mari.
Et leur fille n’a jamais fait état en public de problèmes d’ordre sexuel avec son père.
Sa maman, qui dormait dans la même pièce n’a jamais rien vu ni entendu.»
La fille du prévenu, qui, à l’époque des faits, n’avait même pas le droit de regarder son père dans les yeux, avait décidé d’être présente au procès.
Cette fois, en jeune femme majeure, elle a pu soutenir le regard de son géniteur.
Et tenir la main de sa maman, visiblement très marquée.
Le TC, présidé par le juge Stéphane Spahr, rendra son verdict ultérieurement.
Source : Le Nouvelliste
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