Indre-et-Loire | Un tonton incestueux condamné à 5 ans de prison

Patrick accusé d’agressions sexuelles par ses 5 jeune filles dont trois de ses nièces nièces

Tribunal de Tours

Poursuivi pour des faits requalifiés en agressions sexuelles, Patrick est mis en cause par cinq jeunes filles. Dont trois de ses nièces.

Le dossier aurait pu finir devant les assises, mais c’est bien le tribunal correctionnel de Tours qui a eu à juger, ce jeudi 11 juin, les faits pour lesquels Patrick, 54 ans, est renvoyé devant la justice.

L’affaire commence en 2015, suite à la plainte d’une amie de sa fille. Des années après les faits lorsque, alors âgée de 12 ans, l’adolescente est réveillée par une main qui s’aventure sous la couette (alors qu’elle dort dans la chambre de sa copine), se glisse dans sa culotte et la caresse.

Une main d’homme, pas de doute. Et le seul à la maison est Patrick. Mais la victime est trop terrorisée pour parler de cela.

Décrit comme manipulateur par la partie civile Ce sera à la faveur d’un drame familial que l’agression resurgira et entraînera la révélation des faits.

Rapidement, les gendarmes découvrent que la propre nièce de la compagne de Patrick aurait, elle aussi, été victime de son presque tonton. Onze ans plus tôt. D’abord décidée à ne rien faire, elle finit par déposer plainte elle aussi.

En creusant dans l’entourage du mis en cause, les enquêteurs vont découvrir trois autres nièces, qui évoquent des traumatismes analogues alors qu’elles avaient entre 5-6 ans et 12 ans. Des faits totalement prescrits aujourd’hui.

– « Que pensez-vous du témoignage de vos trois nièces ? », lui demande la présidente, Christine Blancher.

Réponse de Patrick :

« Un thérapeute qui m’a conforté dans mon idée que je ne suis pas attiré par les adolescentes. »

Lui qui « voulait qu’on l’aide à savoir s’il l’avait fait ou pas » est désormais convaincu : malgré les déclarations constantes et circonstanciées des deux jeunes femmes, aujourd’hui sur le banc des parties civiles, il est aujourd’hui convaincu qu’il n’a rien fait.

Pourquoi, alors, aurait-il dit à l’une de ses victimes :

« J’espère que ça ne t’empêchera pas d’avancer dans la vie » ?

Cette même victime qui ne voulait pas entamer une procédure judiciaire, pour ne pas être victime de Patrick une deuxième fois. Ce Patrick arrogant, manipulateur, penché sur la bouteille… et pas seulement le joyeux tonton rigolard et blagueur qu’il se plaît à montrer en société.

Les quatre heures d’instruction de la présidente ne l’ont pas fait ciller.

« J’espérais que cette audience lui permettrait de reconnaître ce qu’il a fait… Malheureusement, il persiste dans ses dénégations »

regrette Me Valérie Jabot, partie civile pour l’une des victimes.

Elle estime, malgré ce

« déni insupportable, cette arrogance avec les victimes […] que sa culpabilité ne fait aucun doute et que le tribunal doit entrer en voie de condamnation ».

Elle réclame, pour celle qui a développé « des symptômes d’un malaise terrible », 10.000 € toutes causes de préjudices confondues, outre 1.000 € au titre des frais d’avocat.

« Il peut mentir, c’est son droit »

L’autre partie civile présente, la dernière victime connue, demande que la justice fasse en sorte qu’elle soit effectivement la dernière.

« Il peut mentir, c’est son droit »

reconnaît le procureur Pierre Gérard, qui préfère s’en tenir au « tableau complet et précis » dressé durant les quatre heures d’instruction par la présidente Christine Blancher.

Face à ce prévenu intelligent, manipulateur, qui arrive à dire que,

« grâce à mon praticien, je suis arrivé à la certitude que je n’ai rien fait »

il considère que l’absence d’aveu n’empêchera pas le tribunal d’entrer en voie de condamnation, seule façon de trancher la question de sa culpabilité.

Il requiert ainsi une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont trois avec sursis simple et cinq ans de suivi socio-judiciaire assortis d’une obligation de soins et inscription au fichier des délinquants sexuels.

Une peine ferme de deux ans… donc non aménageable depuis mars 2020 (délai maximum ramené à un an ferme). Le mandat de dépôt n’est pas demandé à l’audience, pour laisser à Patrick le temps de préparer son incarcération.

« Je ne vais pas vous plaider Outreau »

Malgré l’absence de preuve dans ce dossier, Me Marc Morin rassure le ministère public :

« Je ne vais pas venir vous plaider Outreau. »

En revanche, il s’appuie avec force sur l’expertise du très réputé Roland Coutanceau pour rappeler qu’à titre principal, son client n’est pas pédophile.

Qu’il

« n’est pas atteint d’une pathologie psychiatrique » et que « si les faits étaient avérés, la dangerosité criminologique ne serait pas significative ».

Il croit en revanche que Patrick a véritablement un problème avec l’alcool. D’ailleurs, son ex-compagne pendant vingt-trois ans et mère de ses deux enfants affirme :

« Quand il a bu, il a des pertes de mémoire. »

Pour Me Morin, une peine non aménageable, comme demandée par le ministère public, équivaudrait à lui faire perdre son travail.

« C’est le condamner à devenir un clochard. Rendez justice, mais ne le détruisez pas. »

Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 29 juin prochain, à 14 h.

 

actualisation du 30.06.2020

Un oncle incestueux passe par la case prison

 

Tribunal correctionnel de Tours © (Photo NR, Julien Pruvost)

Le quinquagénaire, mis en cause par ses nièces pour des faits d’agressions sexuelles, a été condamné ce 29 juin à Tours à cinq ans de prison, dont trois avec sursis simple et cinq ans de suivi socio-judiciaire assortis d’une obligation de soins.

Poursuivi pour des faits requalifiés en agressions sexuelles, Patrick Piquier était mis en cause par cinq jeunes filles, dont trois de ses nièces, dans la région de Bourgueil. Il a été jugé par le tribunal correctionnel de Tours le 11 juin dernier.

A l’audience, l’homme n’avait pas reconnu les faits.

“Un thérapeute m’a conforté dans mon idée que je ne suis pas attiré par les adolescentes. Je suis arrivé à la certitude que je n’ai rien fait”

confiait celui qui était considéré par ses proches comme un joyeux tonton rigolard et blagueur.

Ce “déni insupportable, cette arrogance avec les victimes […] prouve que sa culpabilité ne fait aucun doute et que le tribunal doit entrer en voie de condamnation”

avançait Me Valérie Jabot, partie civile pour l’une des victimes.

Le parquet avait requis une peine de cinq ans d’emprisonnement, dont trois avec sursis simple et cinq ans de suivi socio-judiciaire assortis d’une obligation de soins et inscription au fichier des délinquants sexuels.

Le tribunal avait mis sa décision en délibéré.

Ce lundi 29 juin, le tribunal a reconnu Patrick Piquier coupable et a suivi les réquisitions du parquet.

source : lanouvellerepublique

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