Châteauroux | Un homme de 59 condamné à 1 an ferme pour l’agression sexuelle d’une mineure handicapée âgée de 14 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 03/07/2019
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
Un homme de 59 ans était jugé mercredi pour avoir pratiqué des attouchements sur une jeune fille de 15 ans en marge d’un match du rugby.
Tribunal correctionnel de Châteauroux : Mercredi, la chaleur caniculaire plombant la salle d’audience du tribunal de Châteauroux était raccord avec l’ambiance lourde et pesante qui y régnait. A la barre, un homme de 59 ans au casier judiciaire vierge comparait pour des faits d’agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans.
La victime est bien présente, aux côtés de sa mère.
Le président du tribunal, Philippe Vignon, relate les faits : le 27 mai 2018, lors d’un match de rugby à Châteauroux, l’homme saisit la jeune fille, alors âgée de 14 ans, par le bras, l’emmène à l’abri des regards et lui touche la poitrine et le sexe.
Elle se met à pleurer et à crier, ce qui alerte trois jeunes garçons.
Ces derniers interviennent et immobilisent l’homme.
Placé en garde à vue, ce dernier avait reconnu les faits, un discours qu’il conserve à la barre du tribunal.
« J’avais beaucoup bu la veille, j’avais la migraine, je ne comprends pas ce qu’il s’est passé, justifie-t-il en répétant :
J’étais comme un robot ».
Question immédiate de Philippe Vignon :
« Aviez-vous remarqué une particularité chez cette enfant ? »
La réponse par la négative du prévenu fait bondir dans le public.
« Monsieur, cette jeune fille présente un handicap mental, et vous le saviez, vous l’avez reconnu en garde à vue.
Vous n’avez pas attiré avec vous n’importe qui, mais bien une personne qui n’était pas en mesure d’exprimer son consentement. »
Tête basse, l’homme exprime sa « honte » devant le tribunal.
« Ce que j’ai fait, c’est dégueulasse.
Je regrette, pour cette jeune fille, pour sa maman.
Pour moi aussi c’est très difficile à vivre. Depuis un an, autour de moi, c’est le désert. »
“ Ce que j’ai fait est dégueulasse ” C’est à ce moment de l’audience que choisit d’intervenir Me Julio Odetti, avocat de la victime.
Ce dernier apporte de nouveaux éléments à l’affaire.
Il cite des phrases détaillées prononcées par l’enfant lors d’un récent examen psychologique, qui indiquent qu’il y aurait eu pénétration du sexe par des doigts lors des faits.
« Ce sont des mensonges, s’emporte alors le prévenu.
Je ne suis pas un violeur ! »
Me Odetti enchaîne alors :
« Il n’y a pas que cela.
Y a-t-il eu d’autres plaintes de ce type vous concernant ?
De votre belle-fille notamment ? »
Stéphanie Aouine, procureure, rebondit sur le fait « qu’un signalement a effectivement été fait par la fille de la compagne du prévenu, mais cette dernière n’a pas souhaité poursuivre son action ».
Puis c’est au tour de la mère de la victime de venir à la barre.
« Ma fille a mis du temps avant d’évoquer cette histoire.
Elle a honte, et elle ne connaît pas la sexualité.
Je ne voulais pas parler aujourd’hui mais je refuse d’entendre que ma fille est une menteuse. »
Me Odetti, dans sa plaidoirie, parle d’un homme « qui savait très bien où il était et ce qu’il faisait. Il connaissait le handicap de la victime. »
Il indique également que « l’adolescente a depuis fait plusieurs tentatives de suicide ».
Stéphanie Aouine, lors de sa réquisition, s’interroge sur « la capacité du prévenu à prendre conscience de ses actes, alors qu’il ne reconnaît qu’une partie des faits à l’audience », ainsi que sur « le risque de récidive ».
Me Aurélie Carré, avocate du prévenu, tempère les propos de son confrère.
« Mon client n’était absolument pas un habitué de ce stade de rugby.
Les témoins ont tous indiqué qu’ils ne l’avaient jamais vu.
Il n’a absolument pas repéré les lieux ni la victime, ce n’est pas un prédateur.
Vous avez en face de vous un homme qui n’est pas arrogant, qui a plutôt honte de ce qu’il a fait. »
L’homme a finalement été condamné à dix-huit mois d’emprisonnement dont six avec sursis.
Il devra en outre verser 5.000 € à la victime et 2.000 € à la mère de la victime au titre du préjudice moral.
Source : La Nouvelle République
Source(s):