Bar-Le-Duc | Un septuagénaire prend deux ans de prison avec sursis pour détention de pédopornographie
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 25/01/2018
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L’homme de 75 ans qui s’est présenté devant le tribunal de Bar-le-Duc est bien intégré. Les faits qui lui sont reprochés, avoir téléchargé des images pédopornographiques, il les balaie d’une phrase : « C’était de la curiosité »…
Le substitut du procureur, Bruno Fleury, le souligne dès qu’il commence à requérir :
« Vous avez affaire à un mis en cause qui a toutes les bornes. »
Costume-cravate, celui-ci présente bien en effet ; parle sans difficulté.
En couple, il semble avoir une vie affective stable.
On le sait investi dans la vie associative.
Le représentant du parquet le souligne, d’autant plus qu’il relève que l’homme de 75 ans qui comparaît devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc est dans le déni.
« Il faut comprendre, Monsieur, que vous êtes malade, très malade, gravement malade », lui lance-t-il.
Il est reproché au prévenu la détention d’images pédopornographiques.
« Quel effet ça vous fait ? », demande le président Kevin Le Fur.
Réponse :
« C’était de la curiosité. »
« De la curiosité ? ! », réagit le juge, en expliquant la nature des photos retrouvées sur des clés USB, téléchargées depuis un site ultra-spécialisé très souvent consulté.
Des scènes de viol d’enfants sont évoquées.
« Vous avez choisi les images, vous les avez stockées », tonnera Bruno Fleury…
« Vous regardez des choses absolument abjectes. »
Et de confier n’avoir pas réussi à dîner le soir après en avoir vu quand il a repris le dossier pour préparer l’audience.
Le président :
« C’est sur ça que je voudrais que vous vous expliquiez. »
Le septuagénaire peine, il met en avant les conséquences de l’ablation de la prostate, puis d’un état dépressif qui lui a fait perdre son jugement.
Il tente de minimiser la gravité des faits :
« Je ne les ai pas demandés, on me les envoyait », lâche-t-il concernant les clichés.
« Mais vous les gardiez ? », s’étonne-t-on.
« Oui, comme on garde des photos de famille », lâche le vieil homme.
Il critique l’expertise psychologique.
Outre que les troubles dont il souffre ne sont pas de nature à altérer son discernement, le document pointe « une certaine dangerosité », sans la nécessité d’une hospitalisation d’office.
« J’ai eu l’impression que l’expert me portait déjà en accusation. »
Rappelant « l’honorabilité de son client », Me Lechaudel, avocat de la défense, « essaie de trouver une explication à un comportement choquant ».
S’il ne minimise rien, il met en avant « un état de faiblesse psychologique ».
Un suivi sociojudiciaire de huit ans avait été requis, avec une peine d’un an de prison en cas de non-exécution, les magistrats en ont prononcé deux après délibéré.
Plus une injonction de soins et une interdiction d’exercer une activité en contact avec des mineurs, ainsi qu’une inscription au FIJAIS (fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles).
Source : Est Républicain
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