Villemomble | Deux hommes suspectés d’exploiter sexuellement une adolescente interpellés

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L’affaire a été confiée à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris
Des fonctionnaires de la brigade anticriminalité sont intervenus mercredi 21 mai dans un immeuble d’habitation après qu’un père de famille a informé la police municipale de la présence à cette adresse de sa fille de 14 ans.

Du nord de la France à la Seine-Saint-Denis, la fugue de cette adolescente de 14 ans aurait pu la faire sombrer dans l’enfer de la prostitution.

Ce mercredi après-midi, les agents de la brigade anticriminalité de Villemomble sont intervenus dans un immeuble d’habitation de l’impasse Humblot et y ont interpellé deux hommes suspectés de se livrer à des activités de proxénétisme.

Une jeune fille, décrite comme « très agitée et en état de choc », était présente dans l’appartement au moment de la première arrestation.

La seconde est survenue quelques heures plus tard, alors que le logement avait été placé sous surveillance.

« On a vu passer des voitures de police dans la rue mais c’est tout », confie un riverain.

Contacté ce jeudi 22 mai, le parquet de Bobigny confirme « l’interpellation de deux individus hier (mercredi) à Villemomble dans une affaire de proxénétisme impliquant une jeune fille de 14 ans ».

L’affaire a été confiée à la brigade de protection des mineurs de la police judiciaire de Paris.

Retour mercredi, en milieu de journée.

Un père de famille vivant dans le nord de la France prend contact avec la police municipale de Villemomble.

Sa fille de 14 ans a disparu du domicile familial depuis plusieurs jours mais il pense savoir où elle se trouve.

Un dispositif de géolocalisation signale en effet sa présence dans une impasse de la commune.

La police municipale alerte aussitôt ses collègues de la nationale et un équipage de la brigade anticriminalité (BAC), d’ordinaire missionné sur la lutte contre le trafic de stupéfiants et les interventions en flagrant délit, est dépêchée à l’adresse indiquée.

À l’intérieur de l’immeuble, les fonctionnaires procèdent à une discrète enquête de voisinage.

« Ils ont montré la photo d’une jeune fille à mon mari, qui ne l’a pas reconnue », rapporte une résidente.

Elle peine à croire qu’un appartement situé sur le même palier que le sien servait à des activités de proxénétisme.

« C’est une sale histoire dans un immeuble où il y a plein de familles », lâche-t-elle en s’engouffrant dans l’ascenseur en compagnie de ses deux enfants.

Un trajet en voiture via BlaBlaCar avec son proxénète

Un autre voisin du même étage raconte la même visite des policiers.

Mais lui assure avoir déjà croisé l’adolescente de la photo qui lui a été présentée.

« Je l’ai vue une fois, la semaine dernière je crois », tente-t-il de se remémorer.

Elle était alors accompagnée d’un homme « d’une trentaine d’années », qui occupait l’un des appartements du palier.

« Il était louche », ajoute notre interlocuteur.

L’enquête de voisinage laisse place à l’intervention dans le logement où se trouverait la fugueuse.

Pas d’erreur : en entrant, les agents de la BAC tombent sur une adolescente en tenue légère et maquillée de manière excessive.

Un homme âgé d’une trentaine d’années essaye alors de s’échapper par le balcon mais sa fuite est vite avortée et il est interpellé sans incident

L’appartement regorge d’indices laissant penser aux policiers qu’ils ont affaire à un proxénète et sa victime : préservatifs en grande quantité, argent liquide, sac à main.

La jeune fille, surtout, est décrite comme « en état de choc ».

Devant son agitation, les fonctionnaires devront même la contenir.

Le suspect justifie sa présence par son rôle de « sécu », terme employé dans le milieu de la prostitution pour désigner les gros bras qui assurent la protection des « filles ».

Un deuxième homme sera finalement interpellé à son retour.

Il s’agit du locataire officiel de l’appartement.

Il est considéré comme le présumé organisateur de l’activité de proxénétisme.

Selon son récit, l’adolescente a rejoint la Seine-Saint-Denis depuis le nord de la France avec l’un des suspects, lors d’un trajet en voiture via BlaBlaCar.

Une autre fille, originaire comme elle du nord de la France, les aurait accompagnés mais elle se serait enfuie.

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