Fontainebleau | Un homme condamné pour avoir agressé sexuellement des enfants

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Cet homme de 36 ans a reconnu les faits sur deux petits que sa mère gardait
Cet homme a reconnu les faits sur deux petits dont sa mère, assistante maternelle avait la garde, mais aussi sur ses deux jeunes nièces. La nourrice a écopé d’une peine de prison avec sursis et son fils, de quatre ans de prison, dont deux avec sursis. Il aurait été violé par son frère aîné.

Comment peut-on être assistante maternelle et accueillir chez soi des enfants en sachant que son propre fils a une tendance pédophile ? C’est ce qui s’est produit dans un village du sud Seine-et-Marne.

Lundi le tribunal correctionnel de Fontainebleau jugeait Joris (tous les prénoms ont été changés), 36 ans, poursuivi pour des agressions sexuelles imposées à deux mineurs que gardait sa mère, Michèle : de fin décembre 2009 à fin septembre 2015 sur Ludo, bambin né en 2009, et de janvier 2015 à fin décembre 2017 sur Clara, née fin 2011.

Il était également poursuivi pour agression sexuelle incestueuse sur ses deux nièces mineures entre fin janvier et fin juin 2020 pour l’aînée, et de janvier à fin juin 2020 pour la cadette.

Âgée de 56 ans, la nounou comparaissait pour non-dénonciation d’atteintes sexuelles infligées à un mineur du 2 mars 2015 jusqu’à fin août 2020.

Joris le reconnaît : des « pulsions » le « saisissent au contact d’enfants » depuis l’adolescence.

Il sera d’ailleurs jugé la semaine prochaine au tribunal pour enfants à Melun pour une agression sexuelle commise sur une petite gardée par sa mère entre 2003 et 2005. Il a alors entre 15 et 17 ans.

Puis il part suivre des études d’ingénieur de 2008 à 2011. Mais de retour au foyer familial, Ludo, deux ans, réveille la bête en lui. Quand vient l’heure de le mettre à la sieste, il en profite pour se frotter à l’enfant. Il l’a fait une dizaine de fois en 2011

« J’avais honte »

À la barre, il admet que c’est interdit.

« Ça fait du mal aux enfants. Ça détruit leur vie. Ces pulsions apparaissent quand j’ai des relations proches avec eux », souffle-t-il d’une voix fluette. Il aurait cessé ses exactions sur Ludo en 2011. « J’ai combattu mes pulsions. Ça a fini par partir. » Pour autant il ne s’est pas fait soigner : « J’avais peur d’en parler parce que je me dégoûtais, j’avais honte. »

Le président s’agace :

« Pourquoi restez-vous dans la maison où votre mère accueille des enfants qui vous provoquent des pulsions ? »

Il dit n’avoir « pas eu les moyens matériels de partir ».

Il assume aussi ses actes sur Clara quand elle a entre 4 et 6 ans.

« Cela a cessé quand ma mère m’a surpris en train de l’embrasser sur la bouche en 2016 ». Elle avait 5 ans.

Il reconnaît enfin s’en être pris aussi aux filles de son frère, Inès et Iris, lors de leurs vacances chez papy et mamie.

C’est Inès qui dévoile les faits à sa grand-mère le 14 août 2020.

« Le déclenchement de sa parole vient de sa lecture d’une revue type Astrapi qui raconte une histoire comme celle-là et invite les enfants à dénoncer les choses », souligne le président

Le père des petites porte plainte. Joris, hospitalisé, se confie à un médecin qui alerte la justice. L’enquête débute le 30 août. Les deux sœurs atteintes psychologiquement ont dix jours d’ITT chacune.

« Je regrette de n’avoir rien dit, j’ai fait une grande erreur »

Le silence de Michèle est accablant.

Dès 2015, lors d’une réunion de famille, elle avait appris par sa nièce que ses deux fils l’avaient agressée sexuellement durant son enfance.

Lors de cette même réunion, Joris a révélé que son frère aîné l’avait violé, ce que celui-ci conteste.

L’affaire sera également jugée au tribunal pour enfants à Melun la semaine prochaine.

En 2016, Michèle le voit embrasser Clara sur la bouche.

« Il m’a dit qu’il avait des pulsions envers les enfants ».

Sa seule réaction : lui interdire de descendre de sa chambre en dehors des repas. Elle ne le dénonce pas car elle a « peur de perdre son emploi et qu’il aille en prison »

« Je regrette de n’avoir rien dit, j’ai fait une grande erreur », soupire l’ex-nounou qui a cessé son travail d’assistante maternelle.

« C’est le loup dans la bergerie, et en même temps c’est son fils qu’elle a eu envie de protéger », clame son avocate.

« Certains enfants ont exprimé un sentiment de culpabilité. Dites-leur que rien n’est de leur faute. C’est moi qui suis coupable », lance Joris aux avocats des parties civiles.

La procureure requiert à l’encontre de Michèle trois ans de prison avec sursis. Et pour Joris, six ans de prison avec mandat de dépôt et diverses mesures.

Au final, l’assistante maternelle écope d’un an de prison avec sursis simple.

Joris est condamné à quatre ans de prison dont deux avec sursis simple, avec un suivi socio-judiciaire pendant trois ans, injonction de soins, interdiction d’exercer une activité avec des mineurs pendant dix ans et inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

Les deux ans de prison ferme sont assortis d’un mandat de dépôt différé.

Il devra verser à Ludo et Clara 4 000 euros chacun et 1 500 euros à chacun de leurs parents, 10 000 euros à Inès, 5 000 euros à Iris et 2 000 euros à leur mère.

 

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