Toulouse | Un pédocriminel déjà condamné visé par une enquête pour viol sur mineur

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Des accusations de viols que le parquet de Bordeaux a communiqué au parquet de Toulouse
Un professeur de 50 ans, établi à Toulouse, condamné à 3 ans de suivi-judiciaire et obligation de soins pour « tentative de corruption de mineurs » n’en a pas fini avec la justice. Il est visé par une enquête pour « viol sur mineur », ouverte par le parquet de Toulouse.

Que ce soit comme enseignant dans l’Éducation nationale, comme professeur d’économie dans un établissement privé ou en tant que dirigeant d’un club de tennis, il travaillait au plus près des enfants.

Pourtant, un homme de 50 ans vient d’être condamné par le tribunal judiciaire de Bordeaux (Gironde), mercredi 14 août, à trois ans de suivi socio-judiciaire pour « exhibition sexuelle et tentative de corruption de mineurs », a fait savoir au Parisien Pierre Arnaudin, procureur adjoint de la République de la ville, ce mardi 20 août, confirmant des informations de Sud-Ouest.

Dans la nuit du samedi 10 au dimanche 11 août, trois adolescents en vacances dans un camping de Soulac-sur-Mer (Gironde) discutent ensemble dans la laverie.

Quelques instants après, un homme entre dans le local, une bouteille remplie de rhum et de coca dans la main.

Le quinquagénaire referme la porte derrière lui et propose aux trois adolescents, âgés de 14 et 16 ans, « un concours d’éjaculation », promettant même « 50 euros au gagnant », explique au Parisien Me Charlène Crochet, l’avocate de l’un des jeunes adolescents.

L’homme baisse alors son pantalon et leur montre son sexe en érection.

Immédiatement, les trois garçons, tétanisés, refusent.

« Il a ensuite approché sa main de l’un des enfants, visiblement pour lui toucher les parties intimes, mais il a été repoussé par les trois adolescents », poursuit l’avocate.

Un refus qui n’a pas empêché le quinquagénaire de proposer ensuite aux trois garçons de le rejoindre dans sa caravane pour visionner un film pornographique.

Quelques minutes plus tard, l’un des adolescents se confie à sa sœur, qui lui conseille de prévenir leurs parents.

La famille a déposé plainte le lendemain, dimanche 11 août.

Interpellé, l’homme a été jugé en comparution immédiate, trois jours plus tard, par le tribunal de Bordeaux. Depuis son box, cet ancien dirigeant d’un club de tennis a tenté de « se victimiser », avant de reconnaître s’être exhibé devant les ados, relate Me Crochet. En revanche, il a nié leur avoir fait des propositions sexuelles.

« Il a expliqué qu’en entrant dans la laverie, il avait trouvé les trois garçons en train de se tripoter, que c’était eux qui lui avaient fait des propositions sexuelles, qu’il avait simplement baissé son pantalon avant de repartir », rapporte l’avocate.

Le dossier a pris une autre tournure quand le président a lu l’audition d’un des trois adolescents, âgé de 16 ans.

Devant les enquêteurs, ce dernier, placé depuis trois ans chez les beaux-parents du professeur, aurait dénoncé des faits de viols depuis plusieurs années.

Le garçon accuse notamment le professeur de lui avoir fait une fellation.

« Quand le président lisait le dossier, le prévenu fixait l’adolescent de manière très insistante, comme pour l’intimider », explique Me Charlène Crochet.

Des accusations de viols que le parquet de Bordeaux indique avoir communiquées au parquet de Toulouse, où résident le prévenu et l’adolescent.

Une enquête a été ouverte pour « viol sur mineur », a confirmé le parquet de Toulouse, ce mardi 20 août.

L’homme de 50 ans, père de deux enfants, a finalement été condamné à trois ans de suivi socio-judiciaire, assorti d’une obligation de soin.

Il a également écopé, à titre définitif, d’une interdiction d’exercer une activité bénévole ou professionnelle auprès d’enfants.

Le prévenu devra aussi indemniser les victimes, précise le parquet de Bordeaux.

« Mon client (l’un des adolescents) a été reconnu victime, mais c’est difficile à accepter pour les parents de voir cet homme ressortir libre du tribunal », réagit Me Charlène Crochet.

D’autant que l’homme est déjà connu des services de justice.

Il a été condamné en 2006 pour « abus de confiance ».

« Il y a plusieurs années, il a été radié de l’Éducation nationale après avoir échangé des messages à caractère pornographique avec un de ses étudiants », indique l’avocate.

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