Eure | Le papy incestueux n’ira pas en prison pour les agressions sexuelles perpétrées

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Pédocriminel En liberté

Les faits se sont déroulés pendant une année….
C’est lors de séjours chez leur grand-mère, en vallée de l’Andelle (Eure) que les deux jeunes victimes ont été agressées sexuellement par leur “grand-père”.

Le tribunal a jugé cet ami de leur grand-mère pour des faits « incestueux » selon la loi, aggravant le lien familial de l’agresseur.

Les deux petites cousines étaient en classes de 6e et 5e pendant cette affaire regroupant des faits de septembre 2016 à 2017 sur une période d’un an.

C’est dans un village de la Vallée de l’Andelle, dans l’Eure, qu’ils se sont produits et dans leur cadre familial.

A. (64 ans) est retraité et il a quitté la région pour se faire oublier.

Depuis quatre ans, le prévenu n’avait pas revu la seule présente des deux victimes actuellement âgée de seize ans, hormis pour les besoins de l’enquête et les interrogatoires.

C’est la fillette Tatiana (*), entendue au collège, dans une histoire de harcèlement et de « gestes intimes anormaux » sur le canapé, qui permit la découverte de ces agressions sur les mineures et l’ouverture de l’enquête.

Sauf exception dans une autre région (juillet 2017), tout est arrivé pendant les séjours courts chez la grand-mère des petites filles.

Un peu classique dans ce genre d’agression, il s’est agi de mains baladeuses sur les vêtements ou « vers le bas » selon le président Franck Doudet.

Tous les faits ont été avérés et reconnus, mais le grand-père nie les séances de films pornographiques données séparément aux petites cousines.

Il admet, entre autres, les caresses sur le canapé et une masturbation dans la cuisine (suivie de l’usage d’un sopalin).

L’expertise psychiatrique n’a pas révélé de réel trouble psychique mais désigne un sexagénaire :

« Pervers présentant un risque criminologique potentiel » que le prévenu met sur le compte d’abus d’alcool et médicaments, à l’époque des faits.

Le président doit lui rappeler qu’aucun lien de la sorte n’a été prouvé dans ces délits.

Et comme il constate qu’il a « dérapé et reconnaît tout » (ce qu’il dit à l’audience), une juge aimerait savoir s’il en avait fait autant avec ses « vraies petites-filles ».

« Non ! Je ne les ai jamais touchées… » s’empresse de répondre A. qui ne les a, elles aussi, jamais revues, son contrôle judiciaire précisait l’interdiction de tout contact avec des mineurs.

Me Nathalie Leroux plaide pour Inès (*) qui, dit l’avocate, a eu seule, le courage de se présenter (avec ses parents).

La jeune fille s’est estimée :

« Souillée par des blessures invisibles ».

L’avocate dénonce l’attitude du prévenu qui minimise la portée de ses actes et invoque même quelques… « invitations » de sa victime.

Il n’assume pas, ne se reconnaît pas agresseur, proteste la défense de la partie civile qui souligne, en plus, les préjudices moraux et pécuniaires (pertes de salaire) des parents.

La représentante du Parquet a noté que les fillettes avaient bien considéré le prévenu comme leur grand-père et, dans le cas de la deuxième victime, dit-elle, le « câlin » a dépassé la retenue qui s’imposait.

Pas d’antécédents mais une gravité de ces faits primaires provoquant des troubles psychiques importants qui n’en finissent pas.

Aucune réelle prise de conscience de l’importance des faits, résume le réquisitoire qui demande la prison mixte dont une part ferme de dix mois suivie de beaucoup d’obligations.

La défense, Me Laura Riauté, plaide que son client ne nie qu’un fait : la cassette porno, et que rien n’a été retrouvé pour preuve de ces faits prétendus.

L’avocate revient sur l’excuse avancée par son client : la consommation d’alcool importante qui peut expliquer ce comportement amplifié par la prise de médicaments.

Elle ajoute que le suivi psychologique et l’éloignement en montagne sont bénéfiques mais également que « le prévenu montre qu’il fait tout pour ne pas réitérer ».

Le « grand-père » émet des excuses aux parents et à la petite victime puis revient sur l’excuse de l’alcool.

Sa peine sera de 18 mois de prison avec un total sursis probatoire de deux ans. Les obligations seront de se soigner, indemniser, n’exercer aucun métier (même bénévole) en contact avec des mineurs.

Inscrit au fichier national des agresseurs sexuels, il devra 8 000 euros à Inès et 2 600 euros à ses parents.

(*) Les prénoms des victimes sont changés.

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