Vienne | Peine purgée sous bracelet électronique pour une agression sexuelle sur mineur
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 02/05/2024
- 10:30
Il écope d’une peine d’un an “ferme” à “purger” avec un bracelet électronique à son domicile pour les agressions sexuelles infligées à un jeune garçon dans les années 90.
« Ça ne s’est jamais produit ! Ni les agressions, ni le visionnage de films pornos. »
Alors qu’il avait reconnu dans le cabinet de la juge d’instruction 1 agression sexuelle sur les 4 dénoncées par sa victime, un garçon alors tout juste adolescent au moment des faits, cet homme, aujourd’hui artisan chocolatier à la retraite, est revenu sur ses déclarations.
Niant tout durant les 4 heures de son procès.
Si les faits remontent à la fin des années 90, la victime n’avait déposé plainte que le 29.5.18. Soit une semaine avant la prescription.
«Jamais je n’aurai pensé avoir le courage d’être là. Car c’était comme ma 2ème famille. On partait en vacances et on fêtait les anniversaires ensemble. Mais lorsque j’ai appris les rumeurs de pédophilie le concernant, j’ai compris qu’il fallait que je dépose plainte», témoigne la victime.
Dans sa plainte, celui qui est désormais trentenaire avait détaillé 4 agressions, entre 97 et 2000, dont se seraient rendues coupables l’un des meilleurs amis de ses parents, dans sa maison à L’Isle-d’Abeau et sa maison de famille au Bourg-d’Oisans.
«Je le considérais comme mon oncle, pour son côté bricoleur, informatique. Strict, c’était quelqu’un à qui on ne sait pas dire non»
Des dénonciations qui ne font aucun doute selon l’expert psychiatre, estimant qu’il n’y a pas affabulation ainsi qu’«aucune confusion entre réalité et imaginaire», tout en soulignant que la victime souffre encore aujourd’hui d’un «syndrome de stress post-trauma.», d’une «répercussion sur sa vie intime».
En garde à vue, le mis en cause, père de famille, avait nié catégoriquement les faits.
Cependant, l’analyse des ordinateurs saisis à chez lui et à son atelier de chocolaterie allait révéler qu’il consultait des sites pornographiques et recherchait des photos de mineurs dans un cadre naturiste.
«Je n’ai pas téléchargé, seulement regardé»
se défend celui qui, devant la juge d’instruction de Vienne, avait reconnu «une attirance pour les jeunes garçons depuis l’adolescence».
Mais aussi une orientation homosexuelle qu’il avait rejetée.
«Il y a bien une part de vérité», avait-il affirmé.
Mais ce mardi à l’audience, celui qui était entouré de son épouse et de ses filles, a fait volte-face.
«J’étais dans un état second devant la juge»
se justifie le prévenu qui, en 2008, a déjà été condamné pour agressions sexuelles sur l’un de ses apprentis mineurs. Il n’avait pas fait appel.
«Tout ce contexte est troublant et vient étayer les dires de la victime», résume le président d’audience, Karl Prosperini
tout en évoquant les nombreuses auditions de mineurs, de proches réalisées durant l’instruction.
Mais le prévenu est resté sur sa position.
«Il s’est construit sa propre réalité», estime Me Malika Ait Ouaret pour la partie civile.
«Il semblait avoir cheminé. La justice ne lui reproche pas son homosexualité mais sa pédophilie. Cette position de déni est inquiétante», a souligné Clarisse Durand, substitut du procureur de la République.
Pour la défense, Me Thomas Fourrey sollicite la relaxe, énumérant «une homosexualité vécue de façon honteuse il y a 40 ans, une sexualité inaboutie. Avec le temps, la mémoire se liquéfie. L’exploitation informatique n’est pas contemporaine des faits».
Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public, condamnant Pierre-André Rey à une peine de 3 ans d’emprisonnement dont 2 de sursis probatoire pendant 2 ans, avec obligation de soins et d’indemnisation de la victime.
La partie ferme a été aménagée sous bracelet électronique.
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