Argentan | Condamné pour avoir agressé sexuellement la fille de sa nourrice
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 08/01/2024
- 14:01
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Accusé d’avoir abusé sexuellement de la fille de sa nourrice, un habitant d’Argentan (Orne) aurait pu être jugé par la cour d’assises de l’Orne si sa victime n’avait pas accepté la correctionnalisation.
L’homme de 49 ans a été déclaré coupable ce mardi 19 décembre 2023 par le tribunal correctionnel d’Argentan pour avoir agressé dans sa chambre la fille de la nourrice de ses enfants.
La jeune femme subit plusieurs attouchements
Le 2 juillet 2020, une jeune femme née en 1999 dépose plainte pour des agressions sexuelles dont elle aurait été victime depuis son retour à Argentan par un voisin de sa mère qui garde d’ailleurs les deux filles de l’agresseur.
Elle aurait subi plusieurs attouchements.
Le premier remonte au 2 mars 2020 lorsqu’il est venu chercher ses filles. Il serait venu dans sa chambre pour lui dire au revoir et aurait commencé par la chatouiller avant de passer ses mains sur ses parties intimes.
Quelques jours plus tard, il va recommencer, mais cette fois, il va mettre sa main dans son soutien-gorge.
La semaine suivante, il recommencera et franchira un cap supérieur en passant sa main dans sa culotte pour lui caressera le sexe.
La troisième fois, il introduira un doigt dans son sexe.
Elle était terrorisée, tétanisée
Elle ajoute que c’est toujours arrivé par surprise. Quand il venait, elle était terrorisée, tétanisée.
Il lui aurait même envoyé des photos de sa femme dénudée, allongée sur le lit. Il lui proposera même un rapport sexuel à trois.
Elle ajoute qu’à chaque fois, il l’insultait, la traitant de « petite salope, broute minou… »
Il savait qu’elle était homosexuelle, ce qu’elle ne cachait pas d’ailleurs.
Souffrant à la barre de vertiges, la présidente autorise cet Argentanais de 49 ans à s’asseoir. Il reconnaîtra, à petite voix, l’ensemble des faits, mais beaucoup de questions posées par le tribunal resteront sans réponse.
Le couple s’adonnait au libertinage
– « Vous reconnaissez les insultes ? », lui demande la présidente.
– « Oui, mais ce n’était pas méchant, c’était comme ça. »
– « Vous en pensez quoi, aujourd’hui ? Et selon vous, comment a-t-elle vécu ces agressions ? », reprend la présidente.
– « Je suis profondément désolé de tout ça et je pense qu’elle a très mal vécu ces épisodes. »
– « Qu’est-ce qui a tout déclenché ? Quel a été l’élément déclencheur ? », demande un assesseur.
– « A cette époque, nous nous adonnions au libertinage », avouera le prévenu.
Relations sexuelles à plusieurs avec des mineures
Au fil de l’enquête, il apparaît même que l’une de ses filles était présente dans la pièce au moment d’une de ces agressions.
Il avouera également que ce n’était pas la première fois, il aurait aussi caressé de la même façon une de ses nièces.
Pour bien comprendre la personnalité du prévenu, la présidente a donné lecture de plusieurs témoignages et messages qu’il a envoyés à des femmes.
Tous portent sur le sexe et ses envies de faire l’amour à plusieurs, des échanges de photos pornographiques.
Plusieurs jeunes filles, mineures au moment des faits, avoueront, par peur, avoir cédé à la pression du prévenu et avoir eu des relations sexuelles à plusieurs.
Ses deux enfants de 9 et 6 ans placés
Le 31 octobre 2023, un juge des enfants a ordonné le placement des deux enfants aujourd’hui âgés de 9 et 6 ans. Son casier judiciaire porte la trace de neuf mentions.
Pour l’avocat de la partie civile, des faits graves qui auraient pu être qualifiés criminels et jugés en cours d’assises.
Il n’adhère pas du tout au comportement du prévenu qui se présente à la barre, souffrant de vertige, la mine déconfite, parlant à petite voix tremblante.
Il retrace ce qui est pour lui la vraie personnalité du prévenu s’appuyant sur les témoignages recueillis.
Un homme qui n’hésitera pas à faire pression sur la plaignante et sa maman afin qu’elles ne déposent pas plainte, leur faisant une lettre de renonciation.
Il demande à ce que sa cliente soit indemnisée à hauteur d’un dossier qui aurait pu être traité en cours d’assises et sollicite la somme de 10 000 € pour réparer le préjudice subi outre la somme de 800 € pour les frais d’avocat.
Les faits sont particulièrement graves commis par un homme qui n’en était pas à sa première fois, déclare le procureur de la République.
L’ensemble des faits qui lui sont reprochés sont caractérisés et, en répression, il requiert une peine de 18 mois de prison, qui pourront être aménagés, dont six mois assortis d’un sursis simple, un suivi socio-judiciaire, une injonction de soins, une interdiction de contact avec la partie civile qu’il devra indemniser outre son inscription au FIJAIS (Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes).
Pour l’avocat du prévenu, « il faut remettre l’église au milieu du village ». Selon lui, les choses ne se sont pas passées comme l’a raconté la plaignante.
Au moment des faits, mon client souffrait d’une absence de perception claire du non-consentement de sa victime, affirme l’avocat du prévenu.
Il rappelle que les faits ont été reconnus, qu’ils sont anciens et qu’une peine de prison n’est pas adaptée surtout que son client est accessible au sursis simple. Sur la demande de la partie civile, qu’il estime excessive, il souligne être au tribunal pour réparer, à sa juste proportion, le préjudice subi et non à la loterie.
18 mois de prison dont 6 avec sursis
Vincent XXX sera finalement condamné à une peine de 18 mois de prison, dont 6 mois assortis d’un sursis simple, ordonne un suivi socio-judiciaire pour une durée de trois ans avec une obligation de soins et d’indemniser la partie civile ou, en cas de non-exécution, une peine de deux ans de prison.
Outre son inscription au FIJAIS, il devra verser à sa victime la somme de 10 000 € en réparation de son préjudice et 800 € pour les frais d’avocat.
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