Revenons sur le procès de Priscilla Majani, qui a eu lieu à Toulon le 16 septembre 2022.
Il y a beaucoup de choses à dire sur ce procès en forme d’attaque en règle contre l’accusée.
Cette maman était accusée d’avoir enlevé sa fille pendant 11 ans, sans motif d’après l’accusation.
Elle a été condamnée à 5 ans de prison fermes.
Priscilla Majani, elle, explique qu’elle ne voyait pas d’autre alternative pour protéger sa fille, car après avoir porté plainte pour agressions sexuelles et viols sur sa fille de 5 ans, elle a constaté que c’est contre elle que cette procédure était menée.
Revenons sur l’affaire : selon le tribunal, Priscilla Majani a enlevé sa fille de 5 ans en 2011 dans le cadre d’un “conflit ancien entre les parents“[1], uniquement pour embêter le géniteur.
Elle a disparu du jour au lendemain, après avoir forcé sa fille à raconter des choses horribles.
Là on est dans l’aliénation parentale, autre classique de ce genre de procédure-étouffoir.
Cette version ne tient pas la route : pourquoi une mère risquerait-elle de passer des années en cavale avec une enfant, et des années de prison, pourquoi aurait-elle pris le risque de tout perdre sur le plan financier et professionnel, uniquement pour embêter un brave homme ?
Cette femme serait complètement folle et on se demande alors pourquoi elle n’est pas considérée comme telle.
Parce qu’il faut le dire : dans cette affaire, Priscilla Majani qui esr officier de l’armée et ingénieure de l’armement, a tout perdu.
Elle n’a gagné qu’une chose : avoir pu protéger sa fille.
Selon son point de vue, elle s’est trouvée en état de nécessité de ne pas représenter sa fille au géniteur après que l’enfant, alors âgée de 5 ans, ait commencé à parler de comportement sexuels de la “victime” de ce procès –son géniteur- envers elle.
La petite a parlé à plusieurs personnes de son entourage, ainsi qu’à la police, à des médecins et à une thérapeute.
Selon ces gens, Camille ne récitait rien du tout et avait au contraire l’air parfaitement sincère.
Ils s’en souviennent encore!
Elle a aussi fait des dessins, elle a été vue par des médecins de l’hôpital Trousseau qui ont jugé nécessaire de faire un signalement –qui n’a réapparu dans le dossier que deux jours avant le procès, pour que la juge –dont on ignore l’identité puisque les rôles n’étaient pas affichés le jour du procès : on ne sait donc pas si c’est un magistrat ou la cafetière du coin qui a jugé Priscilla, le doute est en tout cas permis- déclare qu’il n’a aucun intérêt.
Et on se demande pourquoi il a disparu une fois arrivé au tribunal de Toulon.
Camille a parlé, mais de sa parole dans ce pays si souvent qualifié de Pédoland, la justice se moque complètement, ce n’est pas le sujet.
Le sujet c’est de protéger un individu accusé par sa fille d’actes pédocriminels répétés.
C’était l’objet de la réunion du 16 septembre, totalement inutile : il n’y aurait eu aucun débat le jugement aurait très probablement été le même puisqu’il n’a été tenu aucun compte des paroles de la défense. Le public a eu l’impression d’une audience uniquement à charge.
On a l’habitude, et il est vrai que nous n’étions pas là pour juger l’individu en question mais cette maman, finalement arrêtée en Suisse en février 2022.
Elle était poursuivie :
- pour avoir fait une “dénonciation calomnieuse” en déposant plainte pour sa fille,
- pour avoir “soustrait” la fillette et
- pour “non-représentation d’enfant”, ce qui est le terme exact puisqu’elle en avait la garde au moment où elle est partie.
Et ce procès était mal parti dans la mesure où Priscilla Majani, qui risquait pourtant plusieurs années de prison, n’avait le droit qu’à un seul témoin, d’après une décision de la juge ou de l’avocate de la défense, ce n’est pas très clair [2].
Il était en revanche très clair que la “justice” ne voulait pas refaire le procès et ne comptait pas perdre de temps avec des débats et échanges de points de vue.
Il faut souligner que depuis qu’elle est en prison, Priscilla Majani n’a jamais pu accéder à son dossier : elle ne connaît toujours pas le contenu des auditions Mélanie de sa fille, ni du signalement de l’hôpital Trousseau perdu pendant 11 ans jusqu’à ce que son avocate le récupère, deux jours avant le “procès”.
Elle n’a pu recevoir aucune visite de sa famille ni des proches qui tentent de l’aider dans sa défense : elle n’est pourtant ni criminelle ni terroriste, et a un casier vierge puisque l’appel est suspensif.
Qu’est-ce qui lui vaut un tel traitement de faveur, dans sa prison des Beaumettes ?
Quant à Camille, qui est en Suisse et a une curatrice là-bas.
La mascarade habituelle
Revenons sur cette audience qu’on peut difficilement qualifier de “procès”, en fin de compte.
Ni même d’audience tant la juge donc n’a cessé de couper la parole à la principale intéressée, la prévenue, cette maman qu’il s’agissait de mettre plus bas que terre.
Pour l’exemple ?
Tout d’abord, la salle d’audience ne pouvait accueillir qu’une vingtaine de personnes du public, et une dizaine de journalistes.
Plus de la moitié des soutiens de l’accusée a dû attendre dehors.
Le nombre de policiers présents dans la salle a varié entre 4 et 10 au moment du verdict, ubuesque mais que beaucoup avaient prévu, hélas.
Et deux étaient stationnés devant la salle.
Tout d’abord, la juge ou on ne sait qui a déclaré qu’elle ne parlerait pas dans le micro et qu’elle ne hausserait pas la voix.
Elle s’est montrée agressive d’entrée de jeu, et a commencé par lire des extraits des auditions de Camille, selon lesquels il était question d’attouchements et de corruption de mineurs, mais pas de viol, que l’enfant avait l’air détachée (“l’expert psychiatre note que Camille est très détachée de ce qu’elle dit, elle n’est pas du tout perturbée par ce qu’elle dit”, selon elle), ou encore que quand elle parlait donc son discours était répété.
Elle a aussi lu des extraits d’expertises, disant que les propos de l’enfant n’étaient “pas crédibles”, qu’elle n’était “pas perturbée” et qu’elle parlait “sur un mode récitatif” (en effet elle a répété plusieurs fois son histoire en quelques jours).
Cet expert demandait une expertise psychiatrique de tout le monde, mère et fillette incluses.
Car à pédoland, quand un enfant dénonce ces faits et qu’un de ses parents le croit, c’est leur parole qui est mise en cause pas celle du pédo.
En tout cas la juge (…) a trouvé que c’était là une “très bonne idée”.
“Vos propos ne correspondent pas du tout à ce que votre fille a dit”, conclut cette femme sur l’estrade
Priscilla : Il y a d’autres propos…
– Je continue. A l’audition du lendemain Camille dit que son père ne l’a pas touchée mais qu’il a essayé.
Cette dame a expliqué que les propos de Camille ont évolué, qu’elle “donne de nouveaux éléments” dans une audition du 18 janvier 2010, où elle parle de viol.
C’est à la suite de cette audition que Priscilla Majani a porté plainte pour viol, ce qui lui vaut la condamnation pour dénonciation calomnieuse.
Un parent qui découvre de tels propos de son enfant ne doit donc pas porter plainte et doit surtout continuer à l’amener chez son père les week-ends.
Elle a lu des extraits d’une expertise où aucune trace physique n’était relevée, mais elle a été réalisée plus de 3 semaines après le dernier contact avec le géniteur et elles n’étaient pas approfondies :
“le docteur a dit qu’il ne pouvait rien trouver sur le plan physique vu l’ancienneté des faits, c’est écrit dans le signalement”
a répondu Priscilla Majani au sujet de cette expertise quand elle a pu s’exprimer.
Celle qui s’est présentée comme la juge a reproché de nombreuses choses à Priscilla, notamment de ne pas avoir prévenu le géniteur qu’elle allait faire examiner sa fille par des médecins de l’hôpital Trousseau.
Ce qu’elle a fait alors qu’elle en avait la garde, et de ne pas avoir signalé cela au préalable au tribunal de Toulon des “démarches” qu’elle “faisait en parallèle”.
Priscilla Majani a à peine eu le temps de dire qu’elle ne pouvait pas faire confiance au tribunal de Toulon puisque personne ne voulait protéger Camille.
On lui reproche ensuite d’être partie avec sa fille : en effet, Priscilla a expliqué
“Quand je me suis retrouvée en garde-à-vue, j’ai eu un choc.
J’ai compris que ma fille ne serait pas protégée et que l’affaire se retournerait contre moi”.
Qui aurait gardé confiance ?
Quand cette “juge” interrogeait Priscilla elle ne lui laissait pas le temps de répondre, par exemple elle a retracé les faits expliquant que “ça ne se passait pas bien entre vous à cette époque“,
Priscilla : On était séparés à ce moment…
Dame sur l’estrade : Oui mais ça se passait mal quand-même.
Et elle a repris son fil.
Elle en a conclu que les accusations étaient des inventions de Priscilla, que “la petite” était “perturbée par la situation, par deux parents qui se déchirent depuis longtemps“, et que Priscilla Majani aurait dû essayer de discuter et de faire une médiation avec celui que sa fille accusait de maltraitances sexuelles graves.
Pour la juge (ou autre), le refus de médiation n’avait rien à voir avec les viols et agressions sexuelles mais avec la “question d’entente entre les parents”.
A un moment, la juge ou du moins la personne officiant comme telle a dit que les certificats médicaux effectués en 2009 n’étaient pas dans le dossier, avant de les retrouver quelque part (!), de le lire et de confirmer que l’enfant a bien parlé de coups répétés et violents du géniteur.
En effet dans cette audition la fillette ne parle pas de viols, elle dit qu’il ne l’a pas touchée mais l’a obligée elle à le toucher.
Selon cette personne qui nous a été présentée comme juge, les enfants victimes “ne parlent pas facilement” et c’est bien ce qu’il s’est passé avec Camille qui a commencé par parler de ce qui lui faisait le moins peur, comme tous les enfants.
Elle a été entendue 4 fois et a complété son témoignage à chaque fois, du haut de ses 5 ans.
Dans l’une de ces auditions, lue par la juge, Camille compare la taille du zizi de son père à celui des autres hommes.
Personne ne s’est demandé combien de zizis elle avait vu ni à qui ils appartenaient.
Ni d’où elle aurait sorti un truc pareil si c’est faux.
L’avocat de la partie civile –le géniteur- a bien plaidé pour son client disant qu’il s’agit d’un honnête individu et que Priscilla l’a attaqué uniquement pour avoir sa fille en exclusivité et se venger (mais de quoi, du coup ?), cependant il aurait aussi bien pu s’abstenir puisque la juge ou on ne sait qui a déroulé exactement le même argumentaire, tout comme le procureur.
Le seul témoin autorisé, une psychologue spécialisée dans les enfants qui a vu Camille quelque temps après les faits, n’a même pas pu témoigner car elle aurait eu des éléments du dossier de manière irrégulière.
L’avocat du géniteur s’est énervé pour que ce témoignage n’ait pas lieu et il a eu gain de cause.
La recherche de la vérité, vous avez dit ?
Dans ce contexte pour le moins hostile, l’avocate de Priscilla a choisi de lire d’autres parties des témoignages de Camille et expertises, ainsi que d’autres documents, mais elle a été coupée par la juge ou on ne sait qui, qui a déclaré que le tribunal était assez informé et que les débats avaient assez duré.
Elle a eu le temps de rappeler que Camille a refusé de retourner chez son géniteur et a voulu rester en Suisse, que celui-ci fréquentait l’association SOS Papas qui donne aux pères accusés de pédocriminalité des conseils pour faire condamner la mère pour dénonciation calomnieuse.
Elle a évoqué son empressement à parler dans les médias, envahissant l’espace, se disant certain de récupérer sa fille pour “en faire une femme” selon ses déclarations devant une caméra.
Pris dans son élan, un jour il a même parlé de “femme cosmique”.
Sa longue plaidoirie, lue de manière très ennuyeuse ce qui a agacé le tribunal qui avait plusieurs autres affaires à juger [3], aurait mérité davantage de mise en relief.
Elle a lu :
- Deux auditions de Camille dans lesquelles elle a montré que les questions étaient biaisées. Notamment la question classique du policier à l’enfant :
“Qui t’a dit de dire ça ?”
Réponse logique de l’enfant à qui sa maman vient justement de dire de tout raconter à la police : “c’est ma maman”.
Pour le tribunal, c’était la preuve que Camille répétait ce que sa mère lui avait mis dans la tête.
- L’expertise de Camille réalisée avec des tests projectifs ineptes qui ne doivent pas être utilisés dans ces circonstances.
- Le signalement qui est aussi fondé sur les propos de l’enfant, et dans lequel il est dit que la situation de l’enfant est préoccupante.
- Le témoignage de Camille 16 ans aujourd’hui, qui a enregistré son témoignage mais le tribunal a décidé de ne pas la diffuser, et écrit qu’elle est reconnaissante envers sa mère de l’avoir protégée, qu’elle la soutient et que personne ne l’a obligée à parler.
Elle dit aussi qu’elle espère que les mensonges de son père n’auront pas d’impact, que lors de ses auditions elle se souvient que
les policiers riaient quand elle a parlé de “zizi dans les fesses”, et que le jour où elles sont parties a été “le plus beau jour de sa vie” : elle s’en souvient encore.
Camille ajoute qu’elle compte porter plainte contre son père dans le futur (elle a jusqu’à ses 38 ans).
Mais la juge ou on ne sait qui a déclaré que cette parole n’avait aucun intérêt dans ce procès et a pressé l’avocate de terminer sa plaidoirie.
On notera aussi que Camille va très bien, et qu’elle a passé son bac cette année avec un an d’avance.
- Les témoignages avec attestation des enfants d’un premier mariage du géniteur, et de son ex-épouse, qui brossent le portrait d’un tyran domestique au comportement graveleux envers ses filles, et soutiennent Priscilla.
Ils n’ont plus de contact avec lui, contrairement à ce qu’il a pu déclarer par le passé, et il inspire encore de la terreur des années après à la mère de ses 3 enfants.
Mais là encore, la juge ou on ne sait qui a déclaré que ça n’avait aucun poids, que l’avocate pouvait les lire mais que le tribunal n’avait pas à en tenir compte.
C’est là que l’avocate a été coupée par la juge ou faisant office, qui a interrompu les débats à 14h 20.
A la fin de l’audience l’accusé est censé pouvoir s’exprimer, mais pas cette fois.
Priscilla a pu dire qu’elle n’avait pas eu d’autre choix que de partir avec sa fille, qu’elle a agi en tant que mère, que la victime dans cette affaire c’est Camille et qu’elle ne se taira pas.
Le verdict a été rendu quelques minutes plus tard (environ 30-40 min plus tard), et suivait complètement les réquisitions du procureur en ce qui concerne les peines de prison : 2 ans fermes pour la dénonciation calomnieuse (une peine incroyable pour une primo délinquante) avec 10.000 € à verser à la victime (le géniteur), et 3 ans pour la soustraction + la non représentation accompagnés de 15.000 € à verser à la victime.
En marge du procès
En marge du procès, notons l’article délirant de Var Matin paru l’après-midi même, qui sombre dans le complotisme de bas étage en s’en prenant aux fameux “réseaux sociaux”, décidément accusés de tous les maux – en l’occurrence de soutenir une femme dangereuse.
Originalité de ce procès: une pièce d’identité a été réclamée aux citoyens venus à cette bien étrange réunion.
Les journalistes présents n’ont rien écrit pendant la plaidoirie de la défense : aucun intérêt probablement, la majorité n’était là que pour le service minimum.
Même si, il faut le noter, certains articles ont été mesurés et équilibrés, malgré la contrainte de l’exercice (la justice ne supporte pas que des journalistes remettent en question une décision de justice alors qu’ils en ont le droit et même le devoir, en principe).
Une maman, Gladys, a été interpellée vers 12h 30 par une équipe de la police de Toulon, sans qu’on comprenne bien pourquoi, ni au départ, ni après d’ailleurs.
Elle a été convoquée à 14h au commissariat après une première “libération” (elle n’était pas en état d’arrestation mais c’était tout comme puisqu’elle a été emmenée dans le camion de police et n’avait pas d’autre choix que d’accompagner la maréchaussée).
Apparemment la police a parlé d’un mandat d’arrêt contre elle pour enlèvement d’enfants, mais en fait non, puis elle a à nouveau été relâchée vers 15h et a pu revenir au tribunal soutenir Priscilla.
Ambiance et perplexité.
A la fin de la réunion, la victime (le géniteur) est repartie sous les sifflets d’une vingtaine ou une trentaine de personnes, et il a été jugé opportun de le raccompagner dans un véhicule de police, jusqu’à son hôtel ou son véhicule.
Pourtant la foule n’était pas agressive physiquement.
La femme qui l’accompagnait a donc du quitter seule et à pied le tribunal, d’un pas pressé et la tête baissée.
On le reconnaît bien là.
On a aussi senti que le tribunal était très sensible à ce qui peut se dire sur les réseaux sociaux, suivis assidument semble-t-il.
On rappelle juste que la justice est encore rendue au nom du peuple français et que nous avons le droit de porter un regard critique sur la manière dont elle est rendue.
Il faut aussi mentionner les conditions de détention particulièrement difficiles de Priscilla, qui n’est clairement pas aidée à se défendre: aucune visite ne lui est accordée et comme elle l’a dit elle n’a pas accès à son dossier.
Elle ne sait donc pas ce que sa fille a dit lors des auditions à la police et ne connaît pas le contenu des expertises.
Il est question de procès équitable dans le droit français, de quoi peut-il bien s’agir?
La parole à Camille
Aujourd’hui Camille a 16 ans, et elle a sa vie en Suisse.
Elle espérait que sa mère pourrait l’y rejoindre.
Elle a décrit des négligences et maltraitances de son père dont elle se souvient bien, ses reproches et sa violence.
Elle se rappelle des personnes auxquelles elle avait parlé de ce que son père lui faisait :
“J’ai commencé à parler des choses les moins graves, puis des abus sexuels“
et elle se rappelle des réactions des gens quand elle a parlé des viols.
Elle avait 5 ans et ne comprenait pas du tout la portée de ce qu’elle disait.
Elle se rappelle que son père lui répétait tout le temps de ne pas parler
“sinon tu vas voir ce qui va arriver à ta mère“.
Camille écrit qu’elle se rappelle bien d’avoir parlé à un policer qu’elle n’aimait pas :
“ce que je n’aimais pas chez ce policier qui m’interrogeait, c’est qu’il rigolait quand je lui disais ce qu’il se passait.
Il rigolait comme si je lui faisais une blague, comme si c’était drôle”
Ses souvenirs les plus douloureux sont enfouis, et c’est un processus normal, mais elle sait qu’elle et sa mère ont fui un danger grave.
Quand elles sont parties, elle n’a pas compris exactement pourquoi mais écrit
“je me souviens très bien avoir été énormément soulagée lors du départ.
Je me sentais comme libérée de la menace qu’était mon père,
j’ai le souvenir d’avoir été épanouie à partir de ce moment-là”.
Elle n’a jamais eu envie de le revoir.
Elle exprime beaucoup sa reconnaissance envers sa mère, la sécurité et l’éducation qu’elle lui a données
“Je suis triste qu’elle ait dû se battre comme cela, qu’elle ait du me protéger par ses seuls propres moyens pour je sois en sécurité, à cause du fait que la justice française n’a pas été capable d’appliquer une vraie justice.
Que l’on accuse ma mère de menteuse est incompréhensible pour moi.
C’est moi qui lui ai parlé des horreurs commises par mon père, je me souviens de ces moments“.
Camille conclut en écrivant qu’elle “espère très fortement” que sa mère sera innocentée.
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[1] Il aurait été intéressant de revenir sur la teneur dudit « conflit », qui en réalité était un harcèlement permanent du géniteur.
De plus, comme on le voit souvent dans ces dossiers, il a commencé à être perturbé pendant la grossesse.
On pourrait revenir en détail sur le sujet parce que ce monsieur essaie de se présenter comme un père exemplaire, victime d’une cabale sortie de nulle part.
Là encore, le comportement abusif du harceleur est mis à 50% sur le dos de la victime.
[2] A l’audience l’avocate a dit que c’était sa décision, ce qui surprend en termes de stratégie.
[3] Il était 14h 30 quand la plaidoirie a été interrompue, le procès ayant commencé à 8h 45. La juge –ou on ne sait qui- n’a d’ailleurs pas oublié de dire, en substance :
« Il a été dit sur les réseaux sociaux que je ne voulais pas perdre de temps avec ce procès, vous voyez on y est encore ».