Sables-d’Olonne | Un homme condamné pour corruption de mineur sur une fillette de 13 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 04/05/2022
- 21:00
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Face à la sensibilité du dossier présenté en audience correctionnelle au tribunal des Sables-d’Olonne, le 28 mai, la partie civile avait demandé un huis-clos.
Il sera partiel, la presse étant autorisée à assister aux débats.
Le prévenu est un homme âgé de 40 ans.
La plaignante, Annie (prénom d’emprunt) a aujourd’hui 16 ans.
Ils ont eu des relations sexuelles en 2020.
Quelque temps avant les fais, le prévenu et le père de l’adolescente se retrouvent après une période au cours de laquelle ils se sont perdus de vue.
Les deux hommes renouent en amitié.
Les conditions de vies de l’adolescente sont difficiles.
Sa mère a de gros problèmes psychiatriques.
Son père boit, le prévenu aussi.
Annie semble se prendre « d’une grande amitié » pour le prévenu.
Selon ce dernier:
« C’est elle qui est venue vers moi. J’étais dans une mauvaise passe, je ne me sentais pas bien. Je n’ai pas su résister à ses avances ».
Au final, une dizaine de relations sexuelles sans protection.
Une relation toxique
L’homme ne nie pas.
Devant le président d’audience, Nicolas Pautrat, il reconnaît :
“J’avais des sentiments, j’étais amoureux d’elle”
Compte tenu des conditions familiales, Annie sera placée en foyer.
Mais, pendant le confinement de 2020, elle va fuguer et rejoindre le prévenu chez lui.
Une relation intime reconnue.
Par contre, il conteste la prévention de corruption de mineure.
Il lui est reproché d’avoir envoyé à Annie des photos de son sexe et de lui avoir acheté des sous-vêtements.
Sur ces points précis, il nie.
Devant la juridiction il avoue :
“Oui, je lui ai un peu gâché sa jeunesse. Je regrette mes faits et gestes”
Partie civile, Me Stéphanie Guédo décrit une situation de carences:
« Ses parents sont des plus fragiles, elle est une enfant cabossée depuis longtemps. C’est une Cosette des temps modernes. Elle était en demande, oui, mais d’affection et de sécurisation, pas d’agression. Dans sa recherche, elle n’a trouvé que l’ami de son père qui, en réalité, a en a fait une proie, avec le seul désir de la mettre dans son lit. Lui, il n’a pas su refuser par son immaturité. Et c’est elle qui paie les conséquences psychologiques. »
« Deux destins dramatiques »
Le procureur de la République Eric Bret va encore plus loin.
Quelque peu irrité sur le « fond malsain de cette affaire », il lance :
“On picole avec le père et on se tape sa fille. Voilà le résumé de ce dossier”
Et de développer :
« C’est un Germinal au bord de la mer. La mère de la victime passe ses jours en hôpital psychiatrique, son père est un alcoolique. Ni cette jeune fille, ni le prévenu ne se posent de questions sur leur âge, à 13 et 40 ans, ces relations ne sont pas un problème. (…) Et pour lui, c’est l’occasion qui a fait le larron ».
Trois ans de prison dont deux avec sursis sont requis.
Conseil du prévenu, Me Francisco Segura parle:
« de deux destins dramatiques qui se sont croisés. Elle avec une vie chaotique d’enfant, lui d’un mal-être profond depuis son plus jeune âge avec une addiction alcoolique reconnue. Il a arrêté de grandir. Elle a 13 ans au moment des faits, lui il a le même âge dans sa tête ».
L’avocat note « une dépendance affective des deux côtés ».
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le prévenu à quatre ans de prison dont trois avec sursis probatoire pendant trois ans, avec obligation de soins, de travailler.
Il a interdiction de contact avec l’adolescente.
Il devra l’indemniser à hauteur de 5 000 euros au titre de dommages et intérêts.
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