Isle-sur-le-Doubs | Le prévenu avoue avoir abusé de 2 filles de 6 et 12 ans
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
non
- 20/11/2021
- 20:29
« Je n’ai rien fait, je ne les ai pas touchées ».
À l’entame des débats, cet habitant de L’Isle-sur-le-Doubs, aujourd’hui âgé de 71 ans, campe, mordicus, sur ses positions. Les accusations d’agressions sexuelles, il les réfute.
« Ca te fait du bien ce que je te fais ? »
Pourtant, il existe des éléments troublants. À l’image des déclarations de 2 fillettes. L’une habite dans le Doubs, l’autre en Meurthe-et-Moselle. Elles ne se connaissent pas. Pourtant, à des années d’intervalle, elles dénoncent ces mêmes gestes déplacés vers leurs parties intimes et surtout cette même phrase à l’issue des dérapages :
« ça te fait du bien ce que je te fais ? »
Les premiers faits dénoncés remontent au 31 décembre 2011, lors du réveillon de la Saint-Sylvestre en Lorraine, au préjudice d’une enfant de 6 ans. Les seconds, 4 ans plus tard, ont pour cadre le propre domicile du prévenu. Il y a aussi ce coup de sang de l’épouse, lors d’une soirée, lorsqu’elle s’énerve parce que son mari a la fâcheuse tendance à « chatouiller » les gosses.
Des aveux en deux temps
Sur le banc des parties civiles, les 2 jeunes plaignantes sont là avec leur mal-être. Elles avancent dans l’existence avec une boule au ventre et un boulet à l’âme qui les empêche d’avancer et de nouer des liens amoureux normaux. Devant l’obstination et l’hermétisme du septuagénaire, Audrey Berthault, la présidente d’audience, explose :
« Vous avez derrière vous deux gamines qui attendent des réponses. Votre sexualité est derrière vous. La leur est devant elles. Il va falloir qu’elles se construisent… »
La cuirasse se lézarde. Le prévenu admet d’abord ne plus avoir de rapports sexuels avec sa femme depuis 20 ans. Ensuite, du bout des lèvres, il reconnaît avoir dérapé vers le sexe de la plus jeune des fillettes. Pour l’autre, il nie encore. Catégorique. La présidente poursuit son travail au corps. Comme un boxeur, elle finit par trouver la faille et obtient de nouveaux aveux.
Des victimes ravagées
« Ouf ! Quel soulagement »,
souffle Me Bonnot. L’avocate parle de la souffrance d’une adolescente habitée depuis les faits par un sentiment
« de honte, d’humiliation et de peur ».
Sa consœur Bouvresse abonde, évoquant la toute récente tentative de suicide de sa cliente, ravagée par le souvenir.
Du côté de la défense, Me Roth estime que la présence des 2 victimes a sans doute aidé à faire accoucher son client. Il y entrevoit « un début d’introspection ». Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur. Le pédophile est reconnu coupable et écope de 3 ans de prison avec sursis. Une peine, doublée de la reconnaissance des faits et d’un « pardon » susurré en fin d’audience, qui aidera, peut-être, les 2 jeunes filles à se reconstruire.
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