Béganne | Procès en cours aux assises pour un homme qui a reconnut des viols sur mineurs

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Des faits que l’accusé avait filmés.
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Un sexagénaire comparaît devant les assises du Morbihan depuis ce mardi 2 novembre. Il est accusé de viol et d’agressions sexuelles sur un garçon de 12 ans et d’attouchements sur un enfant de 7 ans.

Le cou rentré dans les épaules, Michel (*), 62 ans, semble prendre conscience de ses actes pour la toute première fois.

« Je suis un monstre, un grand salaud »

Le sexagénaire, originaire d’Angers, est jugé par la cour d’assises du Morbihan, à Vannes, du mardi 2 au vendredi 5 novembre.

Il est accusé de viol et d’agression sexuelle sur un jeune garçon de 12 ans, à Béganne (56), en 2019, ainsi que d’agression sexuelle, en 2012, à Durtal (Maine-et-Loire), sur un enfant de 7 ans, qui était le petit-fils de son épouse.

Cette seconde affaire avait été classée sans suite en 2018, avant que le dossier ne soit rouvert.

Il avait jusqu’ici toujours nié les faits, reprochant à l’enfant – « très porté sur le sexe », selon ses propos de l’époque – d’avoir tout inventé.

Il les a finalement reconnus, en partie, ce mardi:

« Ce que j’ai fait est grave. Aujourd’hui, je préfère dire la vérité ».

« Ça fait plus de quinze fois »

Y compris sur la première affaire.

Celle-ci s’étale d’avril à juin 2019.

À l’époque, l’accusé vit sur son voilier, amarré au port de Folleux, à Nivillac (56).

Il fait la connaissance d’Adam (*), 12 ans et de sa mère, alors qu’ils font de l’autostop.

L’accusé retrace:

« Ça a vite accroché, il avait besoin d’une personne, et moi aussi »

Lui vit seul, après son divorce, ne travaille plus en raison de problèmes cardiaques.

Le jeune garçon grandit sans figure paternelle.

Avec Michel, il apprend la voile, la pêche.

Les mercredis, comme les week-ends.

Jusqu’à ce 1er juillet 2019, où sa mère porte plainte.

La veille, son fils lui fait part de fellations, masturbations et d’une pénétration.

Des actes qui se produisent à chacune de ses visites.

L’accusé reconnaît:

« Ça fait plus de quinze fois »

Des faits que l’accusé avait filmés.

« Quelque chose de malade »

Face aux questions de la présidente, il admet la pression qu’il faisait peser sur le jeune garçon par le biais de SMS, et de nombreux cadeaux, et dit « regretter absolument tout »

Il explique:

« Pour moi, c’était comme un jeu, je ne pensais pas que c’était interdit, je pensais qu’au plaisir. J’avais tellement besoin de vivre avec lui »

La présidente interroge:

« Deux ans après, vous comprenez les répercussions ? »

Il souffle:

« Je crois que c’est très grave »

Avant de se tourner vers la victime :

« Tu m’as fait voir en moi quelque chose de malade ».

Contexte familial incestueux

Une « maladie » qui remonte à loin et se développe dans un « contexte familial incestueux », selon l’une de ses sœurs.

Il est lui-même violé régulièrement par un cousin, de ses 11 à 16 ans et fait état d’une autre agression sexuelle à l’âge de 8 ans, par un voisin.

Il n’en parle pas, « ça aurait encore fait un conflit » dans une famille où la tendresse a laissé place aux coups de martinet.

Lorsqu’il retrace les faits qui lui sont reprochés, Michel revient sans cesse sur sa propre histoire:

« Adam, c’était moi de toute manière »

Il encourt 20 ans de réclusion.

* Le prénom a été modifié.

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