Tulle | 7 ans de prison pour l’homme qui a agressé sexuellement 6 enfants

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“Les chatouilles, c’est aussi un bon prétexte pour les prédateurs, sous couvert de jeux”
Un homme de 46 ans a été condamné à 7 ans d’emprisonnement par le tribunal correctionnel de Tulle ce mardi. Il a agressé sexuellement plusieurs mineurs de moins de 15 ans, filles d’amis ou amies de ses propres enfants.

C’est une audience particulièrement lourde et longue qui a conduit ce mardi à Tulle à entendre les explications d’un homme de 46 ans, père de famille, poursuivi pour agression sexuelle sur 6 mineures de moins de 15 ans.

Le tribunal a condamné Cyril Lambin, qui se définit lui-même comme un “pédophile”, à 7 ans d’emprisonnement avec mandat de dépôt et un suivi socio-judiciaire comportant diverses obligations durant 10 ans.

Dans la salle, ses victimes, des adolescentes qui étaient encore pour certaines des petites filles au moment des faits qui se sont déroulés entre 2013 et 2019, en Corrèze et dans l‘Indre.

Les victimes sont nées en 2001, 2002, 2004, 2005, septembre 2009 pour la plus jeune.

Une plainte déposée en août 2019

C’est une plainte de cette dernière, âgée de 9 ans lors des faits, et déposée en août 2019 par ses parents, qui a permis de mettre à jour ces agissements.

L’enquête et l’instruction ont également permis de révéler diverses recherches sur Internet sans équivoque sur les déviances sexuelles du prévenu, aujourd’hui séparé de la mère de ses enfants.

Dans le box, un homme aux cheveux grisonnants, de grande taille, poli, choisit de répondre aux questions précises et insistantes de la présidente du tribunal.

Il reconnaît les attouchements, les gestes déplacés effectués sur le sexe de ces jeunes victimes, ou sur leur poitrine, sur ou sous les vêtements, un baiser sur la bouche.

A chaque fois, le contexte, se ressemble.

Il est “défoncé”, sous l’emprise de l’alcool ingurgité en grande quantité et du cannabis dont il est très dépendant.

Les faits se passent chez des amis, à l’issue de soirées arrosées.

Mais aussi à son domicile lorsqu’il reçoit des amies de ses deux filles.

Maladie chromosomique

Sans se dédouaner, il indique avoir été lui-même victime d’attouchements entre ses 8 et 11 ans de la part du fils d’une amie de sa mère alors qu’il grandissait dans le Nord.

Il aborde aussi une maladie chromosomique qui a développé chez lui une protubérance mammaire et de petits attributs sexuels.

Un syndrome sur lequel s’est penché le tribunal pour comprendre :

“Est ce que vous ne vous sentez pas un sous-homme et est-ce que vous ne vous retournez pas vers des jeunes qui n’ont pas d’échelle de valeur ?”

Lui ne fait pas de lien direct mais son avocat, Me Freyssinet, sans excuser, insistera sur ce point :

” Il grandit avec des attributs féminins, des testicules de petite taille. Cela a dû être compliqué dans sa vie sexuelle. Peut-être que sa maladie a eu un impact sur sa construction”.

La libération de la parole se poursuit.

Le prévenu que l’on sent éprouvé déclare:

“Cela fait des années que je me noie dans l’alcool parce que j’ai touché des enfants et que c’est un délit grave”

Avant de continuer:

“Les actes que j’ai commis relèvent de la pédophilie”

Il aura fallu de longues heures d’audition à la présidente pour qu’il qualifie ses gestes et avoue enfin :

“j’ai une attirance sexuelle pour les enfants et les jeunes filles”.

Qualifié d’immature, le quadragénaire était appelé “bambin” par les enfants, des proches qu’il connaît pour la plupart depuis qu’ils sont petits.

Pour les adultes, il est “le clown qui fait rire les enfants”, qui joue avec eux, qui regarde la télé avec eux.

Mais il est aussi celui qui “met la main dans la culotte”.

La Présidente de l’audience déclarera:

“Les chatouilles, c’est aussi un bon prétexte pour les prédateurs, sous couvert de jeux”

Responsable de ses actes selon les experts, il ne présente “pas de dangerosité psychiatrique” mais “le risque de récidive est pérenne”.

La présidente qui croit en la vertu pédagogique de l’audience pour les victimes questionne à nouveau:

“Etes-vous sûr que vous n’êtes pas un prédateur”,

“Je n’ai jamais été aussi honteux”

Sur quoi il répondra:

“Prédateur non, pédophile oui, toucher des enfants, c’est de la pédophilie”

Le tribunal l’invite à progresser en admettant l’inadmissible, en lui demandant  pourquoi ne pas avoir tout mis en œuvre pour cesser.

“Je n’avais pas la force. J’aurai pu me pendre, je ne l’ai pas fait”

Le parquet aussi s’est inquiété des victimes en requérant 7 ans d’emprisonnement :

“Quelles femmes deviendront-elles ? Il va falloir empêcher de nouveaux passages à l’acte”.

Dans la salle, les larmes ont beaucoup coulé.

Le prévenu a la parole en dernier :

“je n’ai jamais été aussi honteux, je vous demande pardon, pardon à vous les enfants, pardon à vous aussi les parents”.

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