Blois | Un éducateur sportif bénévole soupçonné d’abus sexuels sur 2 adolescentes

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Un éducateur sportif soupçonné d’agressions sexuelles sur des adolescentes
Deux adolescentes, dont une originaire du Loir-et-Cher, ont déposé plainte contre l’entraîneur d’un club sportif basé à Beaugency (Loiret).

C’était il y a tout juste deux semaines. Les parents d’une adolescente demeurant dans une commune proche de Blois sont tombés des nues quand leur fille âgée de 17 ans leur a révélé être victime d’agressions sexuelles de la part de son entraîneur sportif.

« Avant de se confier à nous, elle a dénoncé ces faits sur une plateforme téléphonique dédiée, dans le cadre de l’opération stop aux violences dans le sport, précise son père, nous étions abasourdis d’apprendre qu’elle subissait des attouchements mais aussi des pressions morales de la part de son entraîneur, que je considérais comme un ami en qui j’avais confiance. »

L’adolescente a conservé des messages salaces

L’homme qu’elle accuse est âgé de 30 ans. Il encadre bénévolement les débutants et entraîne les plus expérimentés au sein d’un club sportif basé à Beaugency (Loiret). Elle affirme qu’à plusieurs occasions, il lui aurait posé les mains sur la poitrine et les fesses. L’adulte lui aurait tenu des propos dévalorisants voire insultants pendant ses entraînements.

L’adolescente a par ailleurs conservé des messages écrits au contenu salace transmis notamment sur Snapchat. Dans l’un d’eux, selon son père, il a écrit qu’elle ferait « une bonne actrice porno ». Encore plus grave : lors d’un déplacement sportif en juillet 2021, l’entraîneur lui aurait fait boire de l’alcool. La jeune fille dit avoir perdu connaissance et s’être réveillée sous une tente, en sous-vêtement à proximité de l’entraîneur qui lui ne portait, selon elle, qu’un caleçon.

D’après l’adolescente, son comportement aurait débuté dès 2017 mais elle n’aurait pas osé en parler à ses parents.

« Elle avait peur de notre réaction et ne voulait pas créer d’ennuis à son entraîneur »,

ajoute son père qui a remarqué un changement d’humeur de sa fille ces dernières semaines.

« Elle prépare actuellement une compétition de haut niveau et nous a dit qu’elle n’y arriverait pas si son entraîneur l’accompagnait. Dès qu’on lui parlait de sa discipline, elle se renfermait sur elle-même en invoquant un excès de pression. »

Plusieurs plaintes

Ces révélations ne sont pas limitées au cas de leur fille.

« Elle nous a dit qu’elle n’était pas seule et qu’une autre adolescente du club subissait la même chose. J’ai téléphoné à cette jeune fille. Au début, elle a eu du mal à en parler puis a accepté de se confier. J’ai ensuite contacté ses parents qui habitent dans le Loiret, on s’est rencontrés le soir même. »

Dans la foulée, le président du club a été informé de la situation. Il a rapidement suspendu l’éducateur bénévole de ses fonctions. Le lundi 30 mai, la jeune fille et ses parents sont allés déposer plainte pour « agression sexuelle sur mineure de 15 ans » et « harcèlement moral » à la brigade de gendarmerie de Cour-Cheverny. Les parents de l’autre adolescente ont fait de même.

« Notre fille a été auditionnée, les gendarmes ont récupéré les messages écrits. Toute la procédure va être transmise au procureur d’Orléans qui va diriger l’enquête avec la gendarmerie du Loiret. »

Le père ajoute que depuis le dépôt de plainte sa fille se sent « soulagée et libérée » mais s’il salue son courage et celui de l’autre victime, il redoute « les dommages collatéraux de ces révélations sur la famille. »

Suspendu par le président du club

Deux autres personnes, une majeure et une mineure qui ne vivent pas dans la région, s’apprêteraient, elles aussi, à déposer plainte contre le trentenaire. Ce dernier qui a, selon le père de la plaignante, la réputation d’être « un dragueur un peu lourdingue », aurait commencé par nier quand le président du club a décidé de le suspendre. Les investigations ne font que débuter, le mis en cause n’a pas encore été convoqué par les enquêteurs pour s’expliquer sur ces accusations.

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