Woippy | Deux surveillants d’un collège accusés de viols sur deux adolescentes de 14 ans

non

L’une des adolescentes estime avoir été violée entre 15 et 20 fois
Deux hommes ont été mis en examen pour viols sur mineures de moins de 15 ans. Ils exerçaient en tant que surveillants dans un collège de Woippy (Moselle) et ont visé deux élèves.

Deux hommes ont été mis en examen en octobre 2023 pour des viols présumés sur deux collégiennes âgées de 14 ans au moment des faits, selon une information du Parisien confirmée par Lorraine Actu.

Les deux élèves étaient scolarisées au collège Jules-Ferry de Woippy (Moselle), où les deux hommes, âgés de 33 et de 23 ans au moment des faits, exerçaient en tant qu’assistants d’éducation (AED, ou plus couramment « surveillants »).

Une information judiciaire a été ouverte, selon le procureur de la République de Metz, Yves Badorc.

Des jeux d’action ou vérité qui tournent au viol

Selon nos confrères, les premiers contacts entre l’un des assistants d’éducation et l’une des adolescentes ont eu lieu via le réseau social Snapchat.

Pour Me Xavier Iochum, l’avocat de l’une des deux victimes, cette prise de contact s’est faite « en raison de l’insistance du surveillant », comme il l’explique auprès de Lorraine Actu.

À partir d’avril 2021, les deux collégiennes retrouvaient l’assistant d’éducation en question dans son studio, avec l’un de ses collègues.

Les deux hommes et les deux adolescentes participaient à des jeux d’action ou vérité, au cours desquels les deux jeunes filles devaient parfois embrasser leurs surveillants.

Régulièrement, elles restaient chez l’AED pour y dormir.

Puis une nuit de juin 2021, l’une des deux collégiennes a été victime de viol de la part de l’homme le plus âgé.

Me Iochum décrit :

« Des relations sexuelles de manière forcée sans le consentement de la victime ».

D’autant que comme il le rappelle :

« La différence d’âge étant de plus de cinq ans, il n’y a plus de consentement ».

L’adolescente, rencontrée par Le Parisien, estime avoir été violée entre 15 et 20 fois.

« Des dysfonctionnements de la police et de la justice » pour Me Iochum

Les faits se sont déroulés en 2021, mais les deux hommes ont été mis en examen fin 2023. Comment l’expliquer ?

Pour Me Iochum :

« il y a eu des dysfonctionnements de la police et de la justice ».

Dans leur récit, nos confrères précisent qu’une première plainte a été déposée en novembre 2021, mais rien ne s’est produit jusqu’à une nouvelle audition de l’une des deux victimes en juillet 2023.

En parallèle, Me Iochum explique avoir :

« Saisi le rectorat de l’académie de Nancy-Metz pour une demande d’indemnisation ».

Celle-ci est encore en cours d’instruction, ainsi que le dossier qui concerne les deux mis en cause, qui restent présumés innocents.

Le rectorat a mis fin aux contrats des deux AED

Contacté par Lorraine Actu, le rectorat de l’académie de Nancy-Metz assure que :

« Dès que la situation de la jeune fille a été signalée, sa prise en charge a été immédiate ».

La jeune fille a pu s’adresser à une psychologue de l’Éducation nationale.

Le rectorat explique ensuite que :

« En juin 2021, la mère de l’adolescente a signalé au principal que sa fille s’était retrouvée à 4h du matin avec un assistant d’éducation et qu’il y a eu un signalement au commissariat de police, mais il n’y avait pas eu de dépôt de main courante ni de plainte ».

Le principal a effectué un signalement au procureur de la République à travers un « article 40 ». Le rectorat a ensuite mis fin aux contrats des deux AED à la fin de l’année scolaire.

« On avait fait le travail », se défend le rectorat

En septembre 2021 :

« A la rentrée, la jeune fille était dans une grande souffrance psychologique. Le principal s’est de nouveau entretenu avec elle, puis elle a pu revoir une psychologue et une infirmière », poursuit le rectorat.

Finalement, d’un commun accord entre la famille de la jeune victime et le rectorat, l’adolescente a pu changer de collège et aller à Fameck.

Le rectorat rappelle que :

« le premier dépôt de plainte a eu lieu en novembre 2021, mais à ce moment-là, entre le signalement au procureur et la fin du contrat des AED, on avait fait le travail », soutient le rectorat.

Le surveillant conteste les faits, selon son avocat

Me Elliot Hellenbrand, l’un des avocats des surveillants, a simplement répondu que :

« Leur position est de soutenir qu’ils ne sont coupables de rien ».

D’après l’avocat, les assistants d’éducation « contestent les faits », sans ajouter d’autre commentaire. En l’état, les deux hommes restent présumés innocents.

Source(s):