Villemomble | Deux ados sauvées des griffes de leurs proxénètes

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Encore des ados victimes de proxénétisme
Deux jeunes hommes auraient profité de la vulnérabilité de deux adolescentes en fugue pour les exploiter sexuellement dans un appartement loué sur Airbnb, à Villemomble (Seine-Saint-Denis). Le coup de téléphone d’une des victimes à sa mère les a sauvées de cet enfer.

L’argent facile au mépris de tous les principes, c’est le credo de ces proxénètes de cité.

Deux hommes, âgés de 19 et 20 ans, ont été déférés le 18 avril au parquet de Bobigny (Seine-Saint-Denis). Ils sont soupçonnés d’avoir exploité sexuellement deux adolescentes, âgées de 14 et 16 ans, durant cinq jours début avril, à Villemomble (Seine-Saint-Denis).

L’affaire commence le 8 avril quand l’une d’elles appelle sa mère.

Cette jeune fille en fugue lui confie qu’elle est maltraitée par des hommes qui la frappent pour la contraindre à se prostituer dans un appartement de Villemomble.

Les forces de l’ordre interviennent rapidement et recueillent cette adolescente originaire des Hauts-de-Seine.

Elle explique qu’elle se prostitue dans ce logement, loué sur Airbnb, en compagnie de deux amies qu’elle a rencontrées sur les réseaux sociaux.

Le parquet charge les enquêteurs de la Brigade de protection des mineurs (BPM) de mener les investigations.

Les policiers identifient trois jeunes hommes qui pourraient être leurs proxénètes.

Les trois suspects sont interpellés le 16 avril à Stains (Seine-Saint-Denis) et Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne).

Les perquisitions ne permettent pas de retrouver la moindre preuve de leur implication.

Ce chômeur, cet apprenti et cet étudiant sont placés en garde à vue dans les locaux de la PJ, implantés Porte de Clichy (XVIIe).

Leurs téléphones portables sont exploités et permettent de retrouver des messages sans équivoque.

Explosion du phénomène depuis sept ans

Durant leurs auditions, ils reconnaissent avoir connaissance de l’activité prostitutionnelle de ces filles et même de leur jeune âge.

Mais ils nient toute implication dans cette affaire en tant que souteneurs.

Le parquet a ordonné le classement de l’affaire pour l’étudiant seine-et-marnais.

Les deux autres devaient comparaître devant le tribunal correctionnel pour des faits de proxénétisme aggravé.

Le proxénétisme dit « de cité » se développe dans les quartiers sensibles depuis 2018.

Ce phénomène implique des délinquants locaux qui se transforment en proxénètes, attirés par les profits élevés et l’absence de besoin d’investissement initial.

Les victimes sont souvent des jeunes filles vulnérables, en grande précarité économique, sociale, éducative, et en rupture familiale.

Plus de la moitié d’entre elles sont mineures.

Leur activité peut rapporter entre 8 000 et 10 000 euros par mois à ces malfrats qui utilisent souvent la violence pour maintenir les adolescentes sous leur contrôle.

 

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