Verdun | Un homme de 49 ans condamné à 10 mois de prison avec sursis pour agression sexuelle sur sa fille de 4 ans

Un homme condamné pour agression sexuelle sur sa fille de 4 ans

Photo d’illustration Franck LALLEMAND

Poursuivi pour agression sexuelle sur sa fille de 4 ans, un homme de 49 ans a été condamné par le tribunal de Verdun.

« Je ne sais pas. Je ne comprends pas. J’ai beau chercher, je n’arrive pas à l’expliquer. »

Ce que ce Verdunois ne justifie pas, ce mercredi à la barre du tribunal, ce sont les déclarations de sa fille de 4 ans relayées par son assistante familiale.

« Papa a fait une bêtise, papa m’a touché la mounette avec les doigts, papa doit être disputé. »

Ces propos, initialement tenus en avril 2017, deux jours après un week-end passé chez son père, Zoé*  les a répétés quatre mois plus tard – et en février 2018 – au médecin qui l’a examinée et lui a diagnostiqué deux lésions au niveau de l’hymen.

« L’expertise révèle aussi que votre fille aurait beaucoup de peine à raconter un événement erroné »,

lance la présidente Anne-Sophie Antoine.

« Comment l’expliquez-vous ? »

« Elle a dû avoir un accident dans la baignoire »,

bredouille l’homme de 49 ans.

« De toute façon, je n’aurais pas pu faire ce qu’elle dit ce week-end-là car j’avais une gastro et j’allais aux toilettes toutes les dix minutes. »

Des rapports d’expertise accablants

« Mais vous avez eu un entretien avec une travailleuse sociale, le dimanche matin, qui a duré plus de dix minutes »,

reprend Anne-Sophie Antoine.

« Et vous avez aussi déclaré être sorti le dimanche »,

ajoute l’assesseur Linda Boudour.

« J’avais pris un cachet, ça allait mieux »,

répond celui qui n’avait plus la garde sa fille mais pouvait alors l’accueillir un week-end sur deux.
Perdu dans des explications de plus en plus troubles –

« Vous dites tout et son contraire »,

lance la présidente –, le prévenu fait aussi l’objet de rapports d’expertise accablants, qui évoquent notamment

« de nombreux arguments en faveur de troubles paraphiliques ».

« Mais je n’ai pas d’attirance sexuelle pour les mineurs »,

rétorque-t-il.

« Monsieur est clair mais, bizarrement, il se sent obligé de monter des scénarios pour essayer de justifier la situation »,

plaide ensuite l’avocate de la partie civile.

« C’est tellement plus simple de dire : ‘‘Je ne sais pas’’ alors que cette petite fille n’a aucun intérêt à dire que son papa lui a fait du mal. »

« Interrogatif » devant « la contradiction dans [ses] déclarations », « une expertise psychiatrique particulièrement inquiétante » et la conviction que Zoé n’a pas menti, le procureur Guillaume Dupont requiert 10 mois de prison avec sursis, trois ans de suivi sociojudiciaire et l’interdiction d’exercer une activité avec des mineurs.

Malgré la plaidoirie vigoureuse de Me Schindler, qui tente de détricoter un à un les éléments du dossier et interpelle sur le fait d’« accorder un total crédit à un enfant qui peut mentir pour tout un tas de raisons », le tribunal suit les réquisitions du ministère public. Le père incestueux est par ailleurs inscrit fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS) et condamné à payer 2 000 € de dommages-intérêts à sa fille.

*  Le prénom a été modifié.

Source : estrepublicain

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