Verdun | Le professeur jugé pour attouchements sexuels sur mineures exerce toujours

« J’ai ressenti un malaise en lisant ce dossier.

Le prévenu est toujours professeur dans le même établissement ».

À l’instar de Camille Miansoni, procureur de la République de Verdun, c’est la question qui est revenue à plusieurs reprises ce mercredi, lors du procès d’un professeur de cuisine de 62 ans, exerçant au lycée professionnel Alain Fournier de Verdun :

L’homme est accusé d’agressions sexuelles sur une élève entre 2012 et 2014.

D’autant plus qu’il a reconnu les faits.

Demandant pardon à sa victime, tremblante, Mélanie* a témoigné à la barre.

Au début, c’était insidieux.

Je ne savais pas s’il le faisait exprès », dit la jeune fille, mineure quand tout a commencé.

Les faits se passent souvent en cuisine.

Il la frôle. Une main sur les hanches, les fesses.

Et puis, il est devenu insistant.

Avec les propos qui vont avec : « Je te baiserais bien… »

Mélanie se mure dans le silence et comme beaucoup de victimes, elle a honte.

Elle finit par se confier à son professeur de français qui alerte le proviseur.

Une explication s’en suit.

Les choses s’arrangent plus ou moins…

Le prof souffre de problèmes d’alcool :

« Quand il avait bu, il était ingérable », dira, plus tard le proviseur aux enquêteurs…

 

« Et l’Éducation Nationale ? »

En 2014, alors qu’elle vient de décrocher son bac, Mélanie cherche un travail pour l’été.

Le sexagénaire lui propose un job dans un centre de vacances dans le Doubs.

« On ne devait pas travailler sur le même site », explique-t-elle.

Et puis, les choses ont changé : elle s’est retrouvée dans la même cuisine que lui.

Un soir, il la raccompagne à sa chambre.

Il la tient alors par les poignets, la nuque et l’embrasse de force.

Le prof doit prendre sa retraite en mai.

Le procureur requiert 10 mois de prison avec sursis avec l’interdiction d’exercer un métier en contact avec les mineurs.

Et l’avocat de la défense Me Bienfait s’enflamme :

« Il est prof depuis 45 ans !

Une interdiction ? C’est bien tard.

Si tout était si grave, qu’a fait jusqu’ici l’Éducation Nationale ? »

Jugement le 10 mars.

Source : L’Est Républicain

NDLR :  Les agressions sexuelles à l’école se multiplient depuis la maternelle jusqu’au lycée. 

Il est grand temps de revoir les leçons sur la sécurité des élèves par les responsables d’établissements scolaires, académies et d’apporter un soutien aux familles.

 

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