Vendôme | Le Verdict est tombé, 6 ans de prison pour le viol d’une jeune fille

Six ans de prison pour le viol d’une jeune fille

Le quadragénaire vendômois jugé mercredi et jeudi aux assises pour le viol d’une adolescente de 16 ans a été condamné à six ans d’emprisonnement.

Cour d’assises de Loir-et-Cher

On ne peut pas résumer la vie d’un homme à cela – aux faits pour lesquels il est jugé. Me Sandrine Audeval, avocate du Vendômois soupçonné de viol et jugé, depuis mercredi, par la cour d’assises (lire la NR d’hier), a débuté, jeudi 4 mai, sa plaidoirie par des remerciements adressés à la présidente.

Isabelle Raimbaud-Wintherlig avait, mercredi, prononcé cette phrase à destination de l’accusé.

Sans discuter la souffrance de la victime, âgée d’environ 16 ans au moment des faits, sans contester qu’il y ait eu, au cours de cette journée située entre mars 2012 et janvier 2013, une pénétration sexuelle de force – le récit de la jeune femme en mentionnant cependant deux – de la part de son client, la défense en a appelé à l’humanisme des jurés.

Me Audeval leur a enjoint de ne pas « balayer le père » qu’est l’accusé,

« l’implication » de ce dernier, sa « volonté de bien faire », qui avaient été soulignées par des éducateurs.

Elle a invité les six hommes et femmes du jury à « ne pas tirer de conclusions hâtives » de l’attitude du quadragénaire, dont les difficultés pour verbaliser, pour « mettre des mots sur les choses », exacerbées par l’épreuve que représente une comparution devant la cour d’assises, pourraient expliquer le discours fluctuant durant les débats.

Un peu plus tôt dans la journée, l’avocate générale, Delphine Amacher, a, elle, attribué ces variations à « une stratégie ».

L’accusé aurait, selon elle, adapté son propos en fonction de ce qu’il pensait « le mieux pour sa défense ».

Et la magistrate de rappeler que, durant l’enquête, le Vendômois avait renoncé à évoquer une pénétration avec son sexe, persuadé que la reconnaissance d’un tel acte le conduirait en prison.

Insistant sur le « sentiment épouvantable d’impuissance » qu’a certainement éprouvé l’adolescente, les mains empêchées, bloquée au niveau des cuisses par les genoux de l’accusé, l’avocate générale a exprimé son « admiration » envers la personne « forte », « autonome » assise au côté de son avocate, sur le banc de la partie civile.

“ Confiance bafouée ”

La magistrate, inquiète de la possibilité d’une récidive de la part d’un homme ayant arrêté plusieurs mois le traitement médical destiné à réduire ses pulsions sexuelles, a requis une peine de réclusion criminelle de dix ans minimum, assortie d’une peine de sûreté des deux tiers.

Elle a réclamé un suivi socio-judiciaire de cinq ans à la sortie du Vendômois et que celui-ci encoure, en cas de non-respect de ses obligations, trois ans de prison.

Elle a demandé qu’il soit inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).
En début de matinée, Me Alexandra Monière, représentant la partie civile, a évoqué le besoin de sa cliente d’être reconnue en « sa qualité de victime », que l’accusé comprenne le mal qu’il lui a fait, qu’il aille en prison.

Agressée sexuellement durant son enfance, la jeune femme aurait été en proie à des sentiments « de colère, d’abandon », avant même d’arriver à Vendôme, en 2012.

Dans cette ville, fragile, elle se serait mise en danger par des fugues, par de la consommation d’alcool, par des relations sexuelles sans protection.

C’est dans un tel contexte qu’elle aurait rencontré le quadragénaire, qui serait devenu son ami, son confident.

« La confiance qu’elle vous portait, vous l’avez bafouée, vous l’avez salie », a lancé Me Monière au Vendômois.

« Vous faites peut-être des cauchemars depuis deux, trois jours. Elle en fait depuis cinq ans. »

Durant le deuxième et ultime jour de son procès, l’accusé a, en effet, évoqué ses récents mauvais rêves.

Exposant une dernière version des faits, il a relaté avoir mis une fessée à la victime, avant de la pénétrer avec ses doigts, de se masturber et d’éjaculer sur elle.

La cour d’assises de Loir-et-Cher a finalement condamné le quadragénaire à six ans d’emprisonnement, à un suivi socio-judiciaire de quatre ans – le Vendômois encourra trois ans de prison en cas d’inobservation de ses obligations, dont celle de soins.

Il sera inscrit au Fijais, et devra indemniser la victime à hauteur de 10.000 euros au titre de son préjudice moral.

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