Valenciennes | Pas de prison pour l’éducateur coupable d’agressions sexuelles…

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Pédocriminel En liberté

L’expert note « un risque de récidive » et « une absence de culpabilité »
petite fille prostrée
Il les appelait « ma chérie » et leur envoyait des dizaines et des dizaines de messages. Le plus souvent la nuit. Parfois, l’éducateur proposait d’aller les chercher en leur demandant de n’en parler à personne…

Si ces adolescentes vivent en foyer, c’est que :

« Un juge ou une administration en a décidé ainsi. Les fragilités de ces jeunes sont connues des professionnels. Les attitudes (NDLR de ces derniers) doivent être exemplaires », insiste le subistut du procureur Thibault Druon.

« Elles ont des parcours de vie chaotique. C’est pour cela qu’elles sont placées dans une structure censée les accompagner.

Pour « se reposer sur leurs éducateurs », martèle à son tour Me Zaarour, au nom de la jeune fille qui a déposé plainte pour agression sexuelle contre son éducateur.

« Et là, il est synonyme de prédateur ! Ces filles détruites se font encore détruire ! »

Acculé par les questions des magistrats ce mardi, l’éducateur, suspendu de ses fonctions depuis juin 2021, évoque « des mensonges ». La main qui remonte vers la cuisse de la jeune plaignante ?

« J’ai effleuré son genou en passant la 5e », conteste l’intéressé.

Les messages envoyés par dizaines à trois adolescentes, le plus souvent entre 20 h et 6 h du matin ?

« C’était pour prendre de leurs nouvelles car elles sont souvent en fugue. »

Même lorsqu’il écrit :

« Je viens te chercher ma chérie. Mais ne le dis à personne ! » ?

Le parquet dénonce :

« Ça ressemble plus à une conversation entre deux amoureux qu’autre chose ! »

La présidente Laurence Gosteau décrit aussi :

« La mère d’une autre adolescente vous a vu l’enlacer et ça l’a mise mal à l’aise ».

Avant de rappeler que l’une de ses collègues s’était sentie, elle aussi, mal à l’aise, par :

« Des appels quand vous étiez ivre. Puis vous avez insisté pour aller chez elle. C’est assez similaire à ce que dénoncent les trois adolescentes ! ».

L’expert psychatrique qui a examiné le quinquagénaire pointe du doigt « un risque de récidive », « une absence de culpabilité » et « une position victimaire ».

Son défenseur, Me Changeur, tempère, avant de tenter de remettre en cause la crédibilité de la plaignante :

« Il n’y a pas d’éléments suffisants pour le déclarer coupable ».

Sans effet. Douze mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Une obligation de soin, et surtout des interdictions de contact et d’exercer une activité en lien avec des mineurs durant cinq ans : les réquisitions du parquet ont été suivies à la lettre. Le tribunal a donné foi aux témoignages des trois jeunes et aux textos.

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