Valence | Cinq proxo en détention provisoire pour prostitution de mineures
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 05/12/2025
- 19:58
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Ils organisaient tout de A à Z : ils louaient les logements, y amenaient les adolescentes, trouvaient les clients, tenaient la caisse et assuraient même la protection des jeunes filles.
Cinq jeunes hommes, soupçonnés d’avoir prostitué des mineures de 12 à 17 ans, ont été mis en examen et placés en détention provisoire, a appris Le Parisien, confirmant des informations du Dauphiné Libéré.
Valence, Avignon, Saint-Étienne, Perpignan et Marseille… Pendant près d’un an, les cinq proxénètes, âgés de 19 à 27 ans, ont trimbalé les adolescentes d’hôtels en logements Airbnb pour les « vendre à des clients », selon les policiers de la Drôme qui ont démantelé le réseau au terme de plusieurs mois d’enquête.
L’alerte donnée par deux mamans
L’affaire débute à l’été 2025 quand une mère de famille signale aux gendarmes de Crest (Drôme) la disparition de sa fille, une adolescente de 12 ans, originaire de Livro.
Cette dernière, placée en foyer, a fugué. Quelques jours plus tard, c’est la mère d’une autre mineure qui alerte à son tour le commissariat de Valence. Sa fille s’est elle aussi enfuie.
Grâce à la mère de l’adolescente, qui a mené sa propre enquête, les policiers disposent d’un précieux indice. « Elle l’avait plus ou moins localisée sur Valence », explique Philippe Toussaint, chef de la DCOS (Division de la criminalité organisée et spécialisée) de la Drôme.
Un soupçon rapidement confirmé : l’adolescente se trouve dans un appartement Airbnb du centre-ville de Valence avec deux autres jeunes filles de 14 et 15 ans.
Le parquet de la Drôme, qui soupçonne l’existence d’un réseau de prostitution de mineurs, décide alors de confier les deux enquêtes au Service local de la police judiciaire (SLPJ) de Valence pour centraliser les informations. Et leurs investigations payent.
Après des semaines d’écoutes, de filatures et de surveillances, les policiers découvrent que six adolescentes, âgées de 12 à 17 ans, sont exploitées sexuellement par cinq jeunes hommes.
Une logistique rodée
Les cinq proxénètes, dont quatre âgés de 19 ans et un de 27 ans, sont déjà connus des services de police et de justice pour des délits mineurs, dont la vente de stupéfiants ou des vols.
Le petit groupe, qui opérait « au moins depuis le début de l’année 2025 », gère toute la logistique :
« ils organisaient tout, ils faisaient les photos des adolescentes, rédigeaient leurs profils, les mettaient en ligne et payaient les abonnements sur le site Internet Sexemodel », détaille Philippe Toussaint.
Une fois les annonces postées, les proxénètes s’occupent ensuite de réserver des chambres d’hôtels à bas prix ou des logements de type Airbnb.
Mais difficile pour les enquêteurs de les localiser précisément. Valence, mais aussi Avignon, Saint-Étienne, Marseille et Perpignan…
« Ils bougeaient régulièrement, allaient de ville en ville, deux jours ici, trois jours là », continue Philippe Toussaint.
Il explique que les proxénètes faisaient venir les adolescentes en train ou les emmenaient en voiture.
Une fois sur place, « ils les nourrissaient, les habillaient, leur faisaient des cadeaux », complète Philippe Toussaint, précisant que les maquereaux assuraient également la protection des jeunes filles en restant « dans une chambre à côté ».
« Laissez-nous faire ce qu’on veut »
Le 14 octobre dernier, les policiers décident de passer à l’action et interpellent quatre des cinq proxénètes, trois jeunes de 19 ans et le quatrième de 27 ans, à Marseille et à Valence.
Mais le dernier, âgé de 19 ans, manque à l’appel. Ce n’est qu’un mois plus tard, le 25 novembre, qu’il est finalement arrêté par les policiers de la DCOS à Saint-Étienne.
Tous ont été mis en examen pour « proxénétisme aggravé », en raison du nombre de victime et de leur minorité, et placés en détention provisoire.
Les six adolescentes sont elles aussi arrêtées. Toutes ont le même profil : des mineures déscolarisées, en rupture familiale, qui ont fugué des foyers dans lesquelles elles avaient été placées.
Mais leur réaction décontenance les enquêteurs.
« Elles étaient en colère, elles ne comprenaient pas pourquoi on intervenait, elles nous ont dit : vous nous gâchez la vie, laissez-nous faire ce qu’on veut, c’est notre vie, notre choix », raconte Philippe Toussaint.
Lors de lors interpellation, l’une d’elles mord un policier et l’autre a dû être maîtrisée après avoir frappé un enquêteur.
Devant les enquêteurs, les adolescentes ont expliqué qu’elles « ne voyaient pas le mal à se prostituer ».
Avec l’argent gagné, ces jeunes filles en déshérence écumaient les boutiques de vêtements et de parfum. Certaines d’entre elles ont même affirmé être amoureuses de leurs proxénètes.
Des centaines de clients visés
Toujours d’après Ici Drôme Ardèche, l’enquête ne s’arrête pas aux seuls proxénètes.
Le dossier comporte désormais des centaines de clients, répartis dans le sud de la France, qui auraient payé pour des relations sexuelles avec ces jeunes filles mineures.
Douze de ces hommes ont déjà été entendus et seront jugés en avril prochain devant le tribunal correctionnel de Valence pour avoir payé les services de prostituées mineures, appuie le média local.
Ils encourent jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Hôteliers et propriétaires d’Airbnb également exposés à des poursuites
La commissaire de Valence, Elora Despringre, contactée par Ici Drôme Ardèche, souligne que les hôteliers et propriétaires d’appartements Airbnb utilisés par le réseau ne sont pas à l’abri de poursuites.
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