Un ex-cadre de la prépa Stanislas visé par une enquête pour agression sexuelle et violence

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Pédocriminel En liberté

Licenciement sans préciser le motif. Six mois plus tard, l’enquête est classé sans suite !
« Le Monde » révèle que l’ancien directeur de l’internat, qui consultait des sites pédopornographiques sur son lieu de travail, a été licencié en 2018 sans que les élèves ni leurs parents ne sachent pourquoi.

Ils n’ont su qu’en février 2020 pourquoi « Monsieur P. », comme ils appelaient leur ancien directeur d’internat quand ils étaient en « prépa », avait été licencié à la Toussaint 2018.

Le quotidien « le Monde » révèle ce lundi 14 décembre que la direction du prestigieux établissement scolaire catholique Stanislas, dans le 6e arrondissement de Paris, a pris cette décision à la suite de la découverte, dans l’ordinateur professionnel de « Monsieur P. », de ses consultations de sites pédopornographiques.

Selon le quotidien, le parquet de Paris a ouvert mi-novembre contre cet homme une nouvelle enquête pour

« agression sexuelle par personne ayant autorité, violences dans un établissement scolaire et harcèlement moral ».

1 – De quoi parle-t-on ?

« O. P. », ancien directeur de l’internat des classes préparatoires de « Stan », surnom de l’établissement, fait l’objet d’une enquête pour « agression sexuelle par personne ayant autorité, violences dans un établissement scolaire et harcèlement moral ». Cet homme a été licencié par la direction de l’établissement à la Toussaint 2018 après qu’elle a découvert qu’il consultait des sites pédopornographiques sur son ordinateur professionnel. « O. P. », qui vivait sur place, a été en charge de la direction de l’internat des étudiants des classes « prépas » pendant cinq ans, de 2013 à 2018. Il a aussi exercé en tant que professeur de musique du collège des garçons et a formé de jeunes solistes pour les messes. Jusqu’en 2018, l’internat n’accueillait que des garçons de 16 à 20 ans. Ils étaient plus de 400.

2 – Pourquoi cette affaire sort-elle maintenant ?

Selon « le Monde », la direction du collège s’aperçoit fin septembre 2018 que cet homme consulte des sites pédopornographiques au sein même du lycée. Son directeur Frédéric Gautier le fait constater par huissier puis signale les faits au parquet de Paris, prévient le rectorat, et, enfin, licencie cet homme début novembre pour faute grave

« en raison de consultation répétée de sites internet à caractère pédopornographique avec le matériel informatique professionnel »,

rapporte le quotidien en reprenant la formulation des prud’hommes.

Le directeur prévient ensuite les enseignants du collège et les parents d’élèves des classes concernées du licenciement mais n’en précise pas le motif. Six mois plus tard, en avril 2019, l’enquête est classée sans suite.

Quand deux anciens étudiants découvrent stupéfaits, en février 2020, le motif réel du renvoi d’« O.P. », ils rencontrent le directeur de l’établissement avec deux autres anciens camarades pour lui demander des explications, et réclamer la mise en place d’une cellule d’écoute susceptible de recueillir d’éventuels témoignages.

L’un d’eux accuse ainsi « O.P. » de lui avoir asséné « un coup de cravache » sur la cuisse.

Le directeur du collège informe notamment les anciens étudiants du fait que « O.P. » a fait appel du jugement prud’homal et leur propose de faire un nouveau signalement au parquet. Le père d’un des anciens étudiants finit par contacter le diocèse de Paris, tutelle de l’établissement. Toujours selon « le Monde », c’est l’évêque auxiliaire Thibault Verny, en charge de la coordination de la lutte contre les agressions sexuelles, qui signale cette fois les faits au parquet. D’où la nouvelle enquête ouverte, selon le quotidien, le 17 novembre dernier.

3 – Que disent les anciens étudiants ?

Les témoignages recueillis par « le Monde » dressent le portrait d’un homme d’une soixantaine d’années,

« grand, costaud, omniprésent, charismatique, craint » et « perçu comme tout-puissant ». « Je suis intouchable », avait-il, selon eux, coutume de répéter.

« Tout devait passer par lui », témoigne aussi un ancien surveillant qui a travaillé sous son autorité. Un ancien étudiant fait part des violences dont il accuse « O. P. » : un violent coup de poing à l’épaule accompagné de propos racistes, « sale étranger », un autre à la nuque, dit-il, « pour la simple raison de porter un bermuda avant la rentrée ».

Un autre ancien étudiant accepté en « prépa » à la rentrée 2016 décrit quant à lui l’enfer que lui a fait subir, dit-il, cet homme dont le comportement a brutalement changé. « Il m’insulte en continu :

 “petit con, abruti, cassez-vous”, puis parfois il fait volte-face et me dit “vous êtes intelligent”, “vous êtes beau”.

Cette double mesure, ces compliments et ces insultes, c’est très violent. »

Il rapporte aussi des violences survenues avant Noël après que « Monsieur P. » a fouillé sa chambre et découvert un drapeau soviétique ainsi qu’un totem balinais en forme de pénis :

« Dans la cour, il m’a pris par le cou, m’a plaqué contre le mur, m’a étranglé. J’étais tétanisé. »

4 – Que dit la direction de l’établissement ?

Interrogé par « le Monde » sur les raisons qui l’ont motivé à ne pas dévoiler la cause réelle du licenciement de cet ancien cadre du lycée, Frédéric Gautier a déclaré : « Afin de respecter les personnes ainsi que les règles fixées par le droit du travail (violation du secret de la vie privée) et le code de procédure pénale […] qui ne m’autorisent pas à divulguer ce type d’information ».

5 – Où en est l’enquête ?

Après le dernier signalement du diocèse au parquet de Paris, l’enquête a été confiée à la brigade des mineurs, qui encore et toujours selon « le Monde », a débuté ses auditions.

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