Tunisie | Ces jeunes lycéens expriment leur révolte contre le mariage des mineurs abusés sexuellement

On parle en leur nom, des dangers qui les guettent, de leurs aspirations, les jeunes, souvent en arrière plan, peuvent pourtant l’exprimer, et magnifiquement comme les jeunes lycéens du lycée pilote Mohamed Farj Chedly de l’Ariana sous l’égide du club d’éducation Civique criant leur révolte contre l’article 227bis du code pénal qui permet le mariage de mineures victimes d’abus sexuels avec leur agresseurs.

Un article, objet de polémique en Tunisie depuis l’affaire de la jeune fille du Kef.

Sous le titre “أعطيني عروسة و متردنيش عروسة” (“Donnes-moi une poupée et n’en fais pas de moi une”, le mot poupée voulant dire en dialecte tunisien à la fois “poupée” et “épouse”), la vidéo met en scène une jeune fille abordée par un jeune homme, ce dernier l’emmène dans un endroit isolé.

Le viol est esquissé à travers le jet des vêtements par terre. Quelques temps après la jeune fille sort vêtue d’une robe de mariée. En pleurs, elle est enchaînée de force à son violeur, ce dernier affiche une pancarte où il est écrit “Article 227 bis du code pénal”. Autour, d’autres en portent aussi indiquant: “Le détournement de mineurs est un crime”, “Tu la violes, elle t’épouse!”.

Un représentant de la protection de l’enfance et une avocate interviennent pour la déchaîner de son violeur, arrachant au sens propre et figuré l’article 227bis. La jeune fille rejoint son école, une poupée à la main, quant à son violeur, il est arrêté par la police.

Toute cette mise en scène est accompagnée par un fond sonore où on entend les paroles touchantes d’une jeune fille adressées à sa mère: “A qui dois-je me plaindre maman? D’où dois-je commencer? On m’a violée et tuée maman. On m’a volé mes rêves. Où sont mes jouets maman? Je sens encore le goût de ton lait maternel. Où est mon cartable maman? (…)

Aujourd’hui, mon ennemi détient mon destin. Où dois-fuir? Où dois-je me cacher? Vous plait-il de voir ma chair déchirée? Vous plait-il de le voir profiter de ma jeunesse quand tout le monde se tait et regarde ailleurs? (…) Maman, moi je suis morte. Maman, j’ai été violée”.

En une journée, la vidéo a été visionnée massivement avec près de trois cent mille vue.

Source : http://www.huffpostmaghreb.com

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