Trèbes | Relaxé d’agression sexuelle sur ses belles-filles, après neuf ans de procédure
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 06/04/2023
- 20:43
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Le 14 juin 2014, c’est la mère des enfants qui s’était rendue au commissariat de Carcassonne, suite aux révélations faites la veille par ses deux filles, alors âgées de 9 et 11 ans, au sujet d’attouchements sexuels qu’elles auraient subi de la part de son concubin.
La plus jeune des fillettes, avait ainsi déclaré avec ses mots d’enfants, que le compagnon de sa mère venait parfois la retrouver dans son lit pendant qu’elle dormait, avant “de la toucher avec son zizi, qu’il mettait dans mes fesses en le bougeant.”
L’enfant disait encore qu’elle s’était réveillée une fois, “avec quelque chose de blanc dans les fesses…”
Des révélations choquantes, que la plus âgée des sœurs a ensuite confirmées à sa mère, en affirmant avoir subi le même sort dès ses 8 ans, “pendant que je faisais la sieste”.
Selon l’expert psychiatrique qui les a examinées, les fillettes n’ont “pas de tendance à l’affabulation”.
Des faits de viols seront même évoqués par l’aînée des fillettes, avant d’être écartés sur le plan médical et pénal…
D’un non-lieu à la relaxe
De la procédure judiciaire alors menée, c’est un non-lieu qui sera finalement ordonné par le juge d’instruction.
De là, un appel de cette ordonnance a alors été interjeté par le parquet, avant que la cour de cassation finisse par casser partiellement l’arrêt rendu par la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Montpellier.
Du coup, c’est devant le tribunal correctionnel de Carcassonne que Mustapha a comparu ce mardi après-midi, neuf ans après la dénonciation de ces faits présumés, pour répondre d’ “agression sexuelle incestueuse sur un mineur”, commis du 1er janvier 2008 au 13 juin 2014 à Trèbes.
En sachant que depuis 2016, les deux présumées victimes, aujourd’hui majeures, se sont rétractées de leurs accusations, en expliquant avoir cherché à nuire à celui qu’elles ne voulaient pas pour leur mère.
Aucune des deux ne veut désormais parler de cette histoire.
Elles n’étaient d’ailleurs ni à l’audience du jour, ni représentées.
La parole des deux filles est crédible, même si tout a été verrouillé de l’intérieur.
Au ministère public, la vice-procureure Lucile Moutier est malgré tout revenu sur “ce dossier un peu délicat, avec des dénonciations et un rétro pédalage sur les agissements reprochés au prévenu”.
Pour autant, la représentante du parquet est restée persuadée que :
“la parole des deux filles est crédible, même si tout a été verrouillé de l’intérieur.
Le prévenu est toujours avec la mère ambivalente des deux filles, qui depuis 2016 a décidé de prendre parti pour lui…
Il n’est pas l’étranger qui arrive comme un cheveu dans la soupe ! “
La peine de quatre ans de prison, dont deux assortis du sursis, a ainsi été requise à l’encontre du prévenu, ainsi qu’une privation de son droit d’éligibilité et son inscription au fichier national des auteurs d’infractions sexuelles.
À la défense, Me Mohamed Essabir a dénoncé “un réquisitoire digne d’une cour d’assises”, avant de plaider la relaxe pour son client, face à “un dossier qui ne tient ni juridiquement, ni factuellement”.
Et l’avocat carcassonnais de rappeler au tribunal qu’il devait pour condamner son client :
“Avoir la certitude absolue que les faits aient bien eu lieu”
Le pénaliste carcassonnais a poursuivi :
“On a instruit ce dossier en disant que ça ne pouvait être que lui ! Il n’est pas un pédophile ni un pervers.
Ce n’est pas parce que la chambre de l’instruction a décidé de le renvoyer devant vous, qu’il est coupable !”
Une plaidoirie qui a eu son effet, puisque le tribunal a finalement relaxé Mustapha des fins de la poursuite.
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