Toulon | Prison ferme pour le père qui violait sa fille depuis ses 11 ans

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Il était en état de récidive légale depuis qu’il avait violé sa jeune sœur
photo d'une enfant prostrée dans le couloir d'une maison
La cour d’assises du Var a suivi les réquisitions de l’avocat général. L’accusé a été reconnu coupable de viols incestueux ainsi que de viol sur sa conjointe.

Pour la première fois depuis vendredi, Denis (1) a baissé les yeux. Ébranlé par les neuf réponses positives données par la cour d’assises du Var.

Oui, il a bien violé sa fille, Marie, alors âgée de 11 ans courant 2018 à Toulon.

Un viol incestueux sur mineur de 15 ans en récidive légale, le père de famille ayant déjà été condamné en 2001 à six ans d’emprisonnement pour le viol de sa petite sœur. Il n’avait que 14 ans au moment des faits, elle 10.

Oui, le 14 février 2019, Denis a également bien contraint son épouse Caroline à une fellation. Un viol qui avait débouché – dans un instant de lucidité ? – sur ses confidences de faits de viol commis sur leur fille.

Pour tous ces faits, Denis a été condamné ce mardi à 20 ans de réclusion criminelle, peine assortie à l’issue d’un suivi sociojudiciaire de 7 ans. Suivant à la lettre les réquisitions de l’avocat général, Thibault Appert, la cour a en outre prononcé le retrait de l’autorité parentale.

Rejetant fermement les accusations du presque quadragénaire estimant que sa conjointe avait monté une “machination” pour le faire condamner – “elle n’a pas l’ingéniosité pour imaginer tout ça en si peu de temps” -, l’avocat général a longuement établi “l’emprise” que possédait l’accusé sur la partie civile.

“Dès le début de leur relation, en 2010, Denis s’est placé en protecteur de Caroline. Tous les deux étaient à la rue. La première ascendance est là. De par son passé d’enfant adopté, Caroline a une peur abyssale de l’abandon. Une vie sans Denis était pire pour elle que ce qu’elle pouvait vivre à ses côtés.”

Une existence de misère, auprès d’un conjoint toxicomane, la moitié du temps en détention, le reste violent.

“Sans emprise, comment tolérer une telle vie?” s’interroge Thibault Appert.

Peut-être en se montrant plus solide que ce qu’elle a bien voulu laisser voir à la cour a sous-entendu Me Olivier Ferri en défense. Patiemment, le conseil de Denis a relevé les différents “mensonges” de Caroline aussi bien durant l’instruction que par le passé, devant les autorités judiciaires ou les travailleurs sociaux.

“Caroline a accusé une assistante sociale de la droguer, un éducateur a noté un manque d’authenticité dans son discours, elle a porté des accusations de viols à l’encontre de ses parents adoptifs et même d’un ancien conjoint…”

Des accusations qui n’avaient débouché sur aucune poursuite.

Au contraire, c’est elle qui fut un temps poursuivie pour dénonciation calomnieuse après avoir déposé plainte contre Denis pour viol, en 2011. Un non-lieu avait été prononcé au profit de son conjoint. Et Caroline relaxée plus tard par le tribunal correctionnel.

“Tout ça, au final, a une importance sur l’appréciation de la crédibilité de la parole de Madame”, appuie Me Ferri, notant au passage les “évolutions” de Marie dans le nombre de viols dont elle aurait été victime.

Mais les faits sont têtus. Tout comme la chronologie. En rapportant aux autorités aussitôt après en avoir eu connaissance les faits d’inceste subis par sa fille, Caroline a pris de vitesse toute tentative d’emprise de son conjoint. Emportant également la conviction de la cour.

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