Tours | Une jeune femme jugée pour proxénétisme de mineure

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Lola voyait jusqu’à cinq clients par jour, le couple empochait les revenus engrangés
Jugée pour proxénétisme, une Tourangelle de 28 ans risque deux ans de prison, dont un avec sursis. Le tribunal rendra son délibéré le 30 novembre.

Lola (1) avait 17 ans quand elle fugue de son foyer. En rupture totale avec ses parents, ce sont eux qui ont appelé l’aide sociale à l’enfance pour les aider.

Mi-juillet 2017, elle rencontre Jenifer (1), 28 ans, sur les quais de Loire à Tours. Elle s’est fait agresser, lui explique sa fugue, se vieillit d’un an et lui demande si elle peut loger chez elle. Jenifer accepte.

Rapidement, Lola propose de se prostituer pour participer aux dépenses. Sa nouvelle amie et son compagnon, Hugo (1), mineur à l’époque, l’aident à prendre contact avec des hommes.

Lola voit jusqu’à cinq clients par jour, sur un matelas, dans une chambre. Le couple aurait empoché environ 1.000 euros au total en un mois et demi.

C’est une amie de Lola qui prévient les autorités et explique où elle se trouve. Jenifer est arrêtée, reste huit mois en détention provisoire avant d’être placée sous contrôle judiciaire jusqu’au procès.

Elle reconnaît tout de suite les faits.

À la barre, elle apparaît prise de remords, mais peine à les exprimer :

« Maintenant j’arrive à comprendre que ce n’est pas qu’elle qui a voulu se prostituer, on l’a aidée ».

Lola enchaîne aujourd’hui les séjours en hôpital psychiatrique. Sous curatelle, elle reste terrorisée à l’idée de recroiser Jenifer ou Hugo, qui ne sont plus ensemble.

De son côté, Jenifer reste silencieuse quand on évoque son histoire, empreinte de violences.

Pendant ses réquisitions, le procureur explique :

« Elle voit le rapport sexuel comme une monnaie d’échange comme une autre ».

La présidente du tribunal précise :

« Vous risquez jusqu’à dix ans de prison, on parle de la traite du corps d’un être humain ».

Le ministère public a requis deux ans de prison, dont un an assorti d’un sursis. La justice se prononcera le 30 novembre. Hugo sera jugé devant le tribunal des mineurs.

(1) Il s’agit de prénoms d’emprunt.

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