Tours | Un dangereux pédocriminel condamné
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
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- 31/07/2020
- 00:00
Tribunal correctionnel de Tours.
Ils se sont rencontrés au cours de l’été 2015. Une “histoire d’amour” naissante faite de délicatesse, de gestes confus et de rendez-vous cachés. Puis la sensation des premiers baisers, échangés « dans le respect de l’autre ». (BAS VOYONS)
Le récit livré à la barre, jeudi, prêterait à s’émouvoir si Paul, 28 ans au moment des faits, ne décrivait pas la relation qu’il a entretenue avec Elsa (1), de quinze ans sa benjamine.
« Je la voyais comme quelqu’un de mon âge »,
se défend le prévenu. Mais l’argument pèse peu.
« Nous ne parlons pas d’une relation amoureuse, mais d’un délit pénal »,
coupe la présidente, Christine Blancher.
Paul encourt sept années d’emprisonnement pour atteinte sexuelle sur mineure de moins de 15 ans.
Car
« le consentement ne peut pas être totalement éclairé »,
enfonce la procureure adjointe, Delphine Amacher,
« très inquiète de sa dangerosité ».
Mise à nue par la publicité des débats, l’intimité de l’éducateur est passée au crible.
Elsa, absente de l’audience, a beau faire signaler par son avocat « qu’à aucun moment, elle ne se considère comme victime », sa liaison n’est que l’aboutissement d’un long engrenage dans lequel Paul est tombé depuis 2014.
Un millier d’images
Si l’intrigue a pu être mise au jour, elle le doit essentiellement à un signalement des autorités canadiennes à Europol, l’agence européenne de police criminelle. Il mène à l’adresse IP du Tourangeau et à un stock d’images et de vidéos à caractère pédopornographique.
« Soixante-et-onze photos et trois vidéos envoyées ou reçues via une application, 509 enregistrements et 960 images stockés sur son téléphone »
sont retrouvés.
Sans parler des « nudes » et des conversations érotiques nouées sur le darknet avec de jeunes filles,
« allant de la prime enfance à l’adolescence ».
Paul, 32 ans, est un collectionneur.
« Comme si j’étais addict, sans que je puisse l’expliquer, souffle-t-il. Sans doute l’excitation de l’interdit. »
Les faits, dont les derniers remonteraient à un an, sont évoqués au passé, au regard des soins et de la prise de conscience dont il se réclame.
Les regrets sonnent sincères, la peine qui se profile lourde. Le trentenaire a été condamné à douze mois de prison, aménageables sous bracelet électronique (2).
Et sera surveillé de près.
« Il existe encore de nombreuses inquiétudes dans vos réponses quant à une éventuelle réitération des faits »,
notifie la présidente. Elle lui parle de sevrage, qu’il sait long et difficile.
(1) Les prénoms ont été modifiés.
(2) Inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles, il lui est interdit de travailler au contact de mineurs.
Source : lanouvellerepublique.fr
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