Tours | Le grand-père incestueux accusé de viol sur mineures

Elle raconte qu’elle a été victime de pénétration anale

Le pédocriminel présumé comparaissait jeudi pour des attouchements sur sa fille et une de ses copines.

Bruno, un Buzançéen de 50 ans, est soupçonné d’avoir agressé sexuellement sa fille et une de ses copines, au début de l’année 2016 pour la première et au cours de l’été 2015 pour la seconde.

L’affaire a pris un nouveau tournant.

A la barre, le prévenu nie en bloc les accusations proférées par ces dernières et parle d’un complot manigancé par son ex-compagne, dont il est séparé depuis 2008, pour lui mettre ses enfants à dos.

La voix est tremblotante mais les mots sont forts. Ces quelques mots que la victime a eu du mal à prononcer font prendre un nouveau tournant à cette affaire dont l’audience fut douloureuse, jeudi, au tribunal correctionnel de Tours.

Le combat judiciaire commence un an après les faits, en février 2017, lorsque la fille du prévenu se présente au commissariat de Tours pour porter plainte contre son père. La victime raconte les attouchements puis l’agression sexuelle dont elle a été la cible lors d’un week-end passé chez celui-ci. De son côté, son frère cadet, également entendu au moment des auditions, fait part de violences « verbales » mais non physiques.

Un SMS quelque peu énigmatique échangé entre le père et la fille le 1er août 2016 va néanmoins alerter la police :

« C’est super-grave ce que tu m’as fait. Il va falloir que je vive avec toute ma vie. »

Mais comme lors des auditions, le prévenu fait le dos rond et bat en brèche tous les soupçons, se disant même « surpris » par ces accusations. Au sommeil difficile et aux crises d’angoisse dont fait part sa fille, il rétorque qu’ :

« elle présente des signes de stress depuis dix ans ».

Il se contente d’admettre placidement que les relations avec son fils et sa fille se sont dégradées avec le temps. Un calme froid qui contraste avec la fébrilité de sa fille, incapable de prendre la parole devant le parquet.

« Je reçois des SMS de ma fille en pleine nuit parce qu’elle fait des cauchemars », souffle la mère de famille.

Une série de SMS qui interpelle la police Des SMS, il en est de nouveau question lorsque la police s’intéresse à une conversation houleuse entre la victime et une copine. La première soupçonne la seconde d’entretenir une relation avec son père. Celle qui se disait alors « perdue » lors des auditions va prendre son courage à deux mains pour se présenter à la barre et passer aux aveux.

Nouvelle révélation

Elle aussi aurait été agressée sexuellement par le père de sa copine. Pire, au fil des révélations, elle raconte qu’elle a été victime de pénétration anale.

« Vous rendez-vous compte que vos propos relatent des faits criminels ? », lui fait remarquer la présidente, quelque peu surprise par la tournure des événements.

« Je le voyais comme un papa très cool, pas comme quelqu’un qui pouvait faire du mal, acquiesce-t-elle. J’étais trop naïve et trop jeune pour me dire qu’il pouvait m’arriver quelque chose ».

Affaire renvoyée

Face à l’ampleur de ces accusations, l’audience est alors suspendue, avant que le tribunal ne décide de renvoyer la procédure au ministère public. Un coup dur pour la fille du prévenu, qui, selon les dires de son avocat, Me Gerdet, souhaitait « une décision du parquet pour tourner la page au plus vite ».

« L’instruction fera peut-être évoluer la position du prévenu », relativise le procureur, qui ne peut que soutenir qu’il est « impossible de statuer sur cette affaire aujourd’hui ».

Source : lanouvellerepublique

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