Toulouse | Le combat d’une mère contre la prostitution des mineurs

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La prostitution des mineurs toucherait en France, entre 7 000 et 10 000 adolescents.
La Toulousaine Jennifer Pailhé est reçue au ministère de la Santé, à Paris, début septembre, pour faire avancer la lutte contre la prostitution des mineurs.

Déterminée, Jennifer Pailhé veut frapper fort et haut.

Cette Toulousaine et mère de famille livre une véritable croisade contre le phénomène de la prostitution des mineurs qui toucherait en France, entre 7 000 et 10 000 adolescents.

C’est à Paris, auprès du ministère de la Santé qu’elle entend donner l’élan nécessaire à l’association qu’elle vient de créer pour s’attaquer à un sujet tabou.

Jennifer qui au terme d’un véritable parcours du combattant est parvenue, en lien avec les policiers du commissariat d’Argenteuil (Val d’Oise), à exfiltrer sa fille des griffes de ses proxénètes, il y a quelques mois raconte:

“Ma fille de 14 ans a été victime durant deux ans d’un réseau de jeunes proxénètes, en région parisienne. Le jeune homme dont elle était tombée amoureuse se servait d’elle pour faire des passes dans des chambres d’hôtel… Elle était vulnérable, sous emprise, en rupture de lien. Elle s’est laissée manipuler”

Aujourd’hui, cette mère de famille fonde l’association “Nos ados oubliés” pour venir en aide à ces jeunes adolescentes en perdition:

“Il s’agit de proposer un lieu d’écoute pour les ados mais aussi pour leurs parents, faire du soutien et de la prévention”.

Au ministère de la Santé

Le 7 septembre elle est reçue au ministère de la Santé, à Paris, par Adrien Taquet, secrétaire d’Etat en charge de l’enfance et des familles et sa collaboratrice.

Ce premier rendez-vous marque aussi la première étape de son projet pris très au sérieux par tous les professionnels de l’adolescence.

Elle explique:

“Tout le monde s’accorde à dire qu’il y a un réel manque de prise en charge en matière de prévention et de soutien pour les victimes. Je me rends à ce rendez-vous en tant que mère et aussi en tant que présidente d’association pour solliciter un agrément de l’Etat, discuter du financement de l’association et de la création de ce lieu de vie. Tout le monde a conscience que les structures actuelles et l’aide sociale à l’enfance ne peuvent plus répondre aux nouveaux enjeux de ce fléau. La prostitution d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec celle d’hier. Tout se passe sur les réseaux sociaux et internet”.

Hausse de 70 % en 5 ans

Fin juin, le rapport d’un groupe de travail sur la prostitution des mineurs en France dresse un état des lieux alarmant:

“Le service statistique ministériel de la sécurité intérieure a recensé 400 mineurs victimes de proxénétisme en 2020 contre 116 en 2016. En cinq ans, la progression est de +70 %”

Phénomène exclusivement français apparu en 2015, il a rapidement pris son essor dans les grandes agglomérations, notamment dans les cités parisiennes.

La crise sanitaire a aggravé encore le phénomène.

Selon cette note, “en 2020, plus de 85 % des mineures victimes de proxénétisme l’étaient au titre du proxénétisme de cité”.

Ce type de proxénétisme a progressé de “+ 87 % en cinq ans”.

Le nombre de mineures victimes de ce proxénétisme est en augmentation constante, passant de 87 en 2016 à 187 en 2020, soit une progression de +54 % en quatre ans.
Association “Nos ados oubliés” : 07 49 19 43 09

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