Tarn-et-Garonne | Scandale pédocriminel au sein de l’aide sociale à l’enfance
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- 09/10/2024
- 22:22
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Les élus s’insurgent contre le silence du Conseil départemental
L’employée de l’aide sociale à l’enfance (ASE 82), soupçonnée d’avoir transmis des informations confidentielles à un homme incarcéré pour viols, proxénétisme et corruption de mineurs, vient d’être mise en examen.
Actualisation du 26 septembre 2024
Face aux révélations choquantes et à la gestion opaque du dossier, des élus montent au créneau et exigent des explications dans un dossier explosif.
Passée sous silence durant de longs mois, l’affaire de l’agent de l’aide sociale à l’enfance (ASE 82) du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne s’accélère sur le plan judiciaire et avec elle son lot de révélations explosives.
Michel Weill, président de la collectivité tarn-et-garonnaise a informé mercredi 25 septembre les élus que l’agent territorial Madame B, a été “placée en garde à vue, et s’en est suivie une mise en examen sous contrôle judiciaire”.
L’ASE mêlée à une affaire pédocriminelle
Comme l’a révélé France 3 Occitanie, cette employée est soupçonnée d’avoir transmis des informations confidentielles provenant de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du Tarn-et-Garonne à son ex-compagnon.
Ce dernier Thierry M. est incarcéré dans le cadre d’une information judiciaire pour des faits de viols, de proxénétisme et de corruption de mineurs.
La fonctionnaire lui aurait divulgué les dossiers de trois jeunes filles placées à l’ASE.
Depuis nos révélations, le conseil départemental assure avoir pris toutes les mesures nécessaires dans ce dossier. Sauf d’en informer en temps et en heure, les élus de la collectivité. Ces derniers réclament désormais des comptes.
Une élue condamne le manque de transparence
L’ancienne députée, Valérie Rabault, a ainsi envoyé le 22 septembre 2024, une lettre à l’intention de Michel Weill, afin de se “désolidariser de la décision (…) prise” et d’exprimer son “désaccord avec les actions engagées par le Directeur général des services sous (son) autorité”.
La socialiste estime anormal que les élus apprennent par la presse l’existence de cette affaire et qu’il a fallu attendre trois jours plus tard pour qu’ils reçoivent “une note d’information” de la part de la présidence.
Ce document rapporte qu’après avoir été suspendue durant 4 mois à partir de la révélation de ces faits graves, Madame B a été affectée au Laboratoire départemental en tant que secrétaire administrative et comptable :
“Nous avons appris que cette réintégration s’est faite sans que l’élu en charge du Laboratoire départemental n’ait été consulté en amont, ni même informé à quelque moment que ce soit, s’étonne Valérie Rabault. Cet élu a découvert la présence de cette agente lors de l’une de ses visites, ignorant tout de ses potentiels problèmes pénaux”.
Cette situation traduit un irrespect vis-à-vis des élus, voire une mise en risque inacceptable, déclare Valérie Rabault.
Autre constat : l’enquête administrative, lancée en mars 2024 concernant l’agent de l’ASE 82, n’a toujours pas produit de conclusions après six mois.
Mme Rabault s’étonne de cette lenteur et demande des précisions sur le déroulement de l’enquête, ainsi que sur les mesures de sécurité concernant les données de l’ASE.
Il me semble qu’étant donné la gravité des faits potentiels, une diligence particulière aurait dû être mise en œuvre, affirme Valérie Rabault.
L’ancienne députée réclame que “la réintégration de l’agente, décidée par le Directeur général des services, sous votre autorité, sans qu’aucun des élus n’ait participé à la décision, soit annulée”.
Réaction en chaîne de la part d’autres élus
L’intervention de Valérie Rabault n’est pas passée inaperçue. Et pour cause. Il s’agit d’une lettre envoyée en copie à l’ensemble des conseillers départementaux. Elle suscite forcément des commentaires et des réactions.
Plusieurs élus saluent la démarche de leur collègue :
“C’est vraiment une sale affaire et c’est bien que Valérie demande que toute la lumière soit faite.”Surtout qu’elle ne peut pas être soupçonnée de vouloir régler des comptes politique ou autre”, souligne un membre de la majorité départementale.
Un élu est même “soulagé”. “Valérie Rabault est restée très discrète dans l’affaire Collin (ndlr : soupçon de viol sur mineur impliquant l’ancien président du conseil départemental) alors qu’il y avait une mobilisation des féministes qui venaient régulièrement devant le conseil départemental pour manifester.
Dans le département, on lui reprochait de ne pas s’être positionnée.
Là c’est clair et précis et il y a vraiment de quoi car qu’il s’agit d’une très sale affaire et c’est très mal géré en interne” insiste un conseiller départemental.
Des soutiens à la démarche de Valérie Rabault viennent également de l’opposition. Mathieu Albugues demande “la suspension immédiate de cet agent (ndlr : mise en examen pour avoir livré des informations confidentielles sur des mineurs)” et “attend des réponses”.
Contactée, Valérie Rabault n’a pas souhaité faire de commentaire.
Article du 16 septembre 2024
Une employée du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne est soupçonnée d’avoir fourni des informations confidentielles concernant des jeunes filles de l’Aide sociale à l’enfance (ASE).
Des renseignements donnés à son ex-compagnon, arrêté pour viols, corruption de mineurs et proxénétisme.
L’information n’a pas filtré depuis mars dernier.
Elle s’avère pourtant explosive.
Le Conseil départemental du Tarn-et-Garonne est frappé de plein fouet par une affaire judiciaire sensible.
En mai 2024 la Dépêche du Midi révèle l’arrestation d’un Montalbanais d’une cinquantaine d’années soupçonné de viols, corruption de mineurs et proxénétisme.
Pour attirer des adolescentes âgées de 13 à 15 ans, l’individu leur offrait notamment de la drogue, de l’alcool ou des vêtements.
Des informations confidentielles sur trois jeunes filles
Selon les informations de France 3, une employée de la collectivité, ex-compagne du proxénète, aurait fourni à ce dernier des informations confidentielles sur trois jeunes filles placées au sein de l’Aide sociale à l’enfance ASE 82.
“Elle s’est dénoncée elle-même, confirme Damian Moore, directeur général des services du Conseil départemental du Tarn-et-Garonne. Nous avons décidé aussitôt le 25 mars de la suspendre durant 4 mois, d’enclencher une enquête interne et de déposer plainte auprès du parquet de Montauban pour divulgation de données personnelles et atteinte au secret professionnel.”
Le journal local évoquait déjà en mai dernier l’existence de possibles “complicités” afin de “corrompre ces mineures partageant un profil similaire.”
En l’occurrence, des jeunes filles ayant des “antécédents et des fragilités psychologiques.”
En échange de “cadeaux”, l’individu aurait obtenu des faveurs sexuelles et aurait prostitué d’autres adolescentes via le site Coco, plateforme fermée par la justice car considéré comme un repère de prédateurs.
L’employée du Conseil départemental, ayant reçu en 2013 la médaille d’honneur régionale, départementale et communale pour son travail au sein de la collectivité, pourrait donc être cette “complice.”
“Une dérive individuelle”
Au sein du CD 82, la gêne est palpable.
“Nous avons fait ce que nous avions à faire, assure Damian Moore. 13 personnes ont été auditionnées dans le cadre de notre enquête administrative. Sur la base de ses conclusions, nous déciderons ou pas d’engager un conseil de discipline. Nous ne voulons pas que cette affaire salisse les travailleurs sociaux qui sont exemplaires au quotidien. Ce qui s’est passé est une dérive individuelle.”
Les trois jeunes filles concernées par les informations transmises à l’agresseur sexuel, auraient finalement échappé aux griffes du proxénète.
Du côté de la justice, c’est silence radio.
Contacté, le procureur de Montauban, Bruno Sauvage, se refuse à communiquer sur ce dossier.
La principale intéressée, présumée innocente, n’est pas retournée à son poste au sein du Conseil départemental.
Elle est en arrêt maladie.
Selon La Dépêche du Midi, son ancien conjoint a été placé en détention provisoire à la maison d’arrêt de Beausoleil.
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