Tarbes | Menaçant de viols 39 très jeunes filles, il est condamné à 4 ans de prison

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“Je vais la violer, je vais la briser mentalement”
Y. C. , 22 ans, a été condamné à quatre années de détention pour avoir menacé 39 très jeunes filles sur les réseaux sociaux et exercé un chantage pour obtenir des photos et des vidéos à caractère sexuel.

C’est une affaire hors norme qui a été jugée, ce lundi, par le tribunal correctionnel de Tarbes.

Hors normes car le prévenu, Y.C., est âgé de 22 ans et qu’il a dû répondre de 114 préventions concernant 39 victimes, toutes mineures.

Il a agi selon un mode opératoire quasi identique pour obtenir des photos de ces jeunes filles dénudées, dont la plus jeune était âgée de 10 ans, de vidéos où elles devaient se masturber.

Il leur demandait de l’appeler “maître”, de devenir ses “soumises” et les menaçait de publier ces clichés avec leurs coordonnées afin qu’elles se fassent “violer”.

Des faits qui courent de 2020 à 2023, alors que le jeune homme a fait l’objet de quatre gardes à vue sur cette période.

Cela n’a visiblement pas entamé sa quête destructrice pour ses victimes et qui est allée crescendo.

Le jeune homme avait plusieurs comptes sur les réseaux sociaux, de Snapchat à Instagram en passant par Discord, le tout depuis l’adresse IP de ses parents, ou depuis leurs téléphones.

Ce qui a fait tiquer le président:

“Il a été placé en garde à vue pour ces faits.

Qu’est que vous prenez comme mesures ?

Comment l’avez-vous géré?”

“Très difficilement, un ado, on ne peut pas lui enlever son téléphone”.

Malgré les nombreuses gardes à vue, il réitère les faits, en montant d’un cran dans ses demandes.

Le président a ensuite déroulé la longue liste des victimes et des faits associés à chacune d’elles :

22 sur 39 de vos victimes avaient moins de 15 ans. La plus âgée avait 20 ans.

En 2020, l’affaire débute avec votre voisine et trois autres plaignantes”

Y.C. leur a en effet demandé dû lui envoyer des photos d’elles dénudées.

Il les menace et en leur fait du chantage, notamment en les menaçant de créer des pages pornographiques, de publier des photos dénudées d’amies de la victime, de donner en pâture son numéro de téléphone avec des commentaires vulgaires ou insultants.

L’audience devant le tribunal correctionnel s’est terminée tard dans la soirée.

Avant les plaidoiries des avocates de la quarantaine de parties civiles, quelques victimes se sont avancées à la barre pour faire part de leur traumatisme après cette expérience qui laissera des traces dans leur jeune existence.

Les avocates sont ensuite revenues sur la vulnérabilité des jeunes victimes dont certaines ont fait des crises de violences, se sont scarifiées, renfermées.

Il a également été fait état de tentatives de suicide mais aussi de ce “prédateur complètement désincarné” qui visait les familles par ces menaces pour faire plier ses victimes et les soumettre ,“les menacer de viol, d’assassinats”.

Le procureur est revenu sur ce dossier qu’il a qualifié “d’exceptionnel”:

Des faits qui se sont déroulés durant trois années touchant plusieurs dizaines de victimes avec à la clé plus d’une centaine de qualifications judiciaires.

Les victimes sont réparties sur tout le territoire national avec une moyenne d’âge de 14 ans.

Sur le prévenu, il poursuit:

” Ce sont des actes d’une rare violence, c’est un tortionnaire, un sadique qui n’a pas fait preuve d’un début de questionnement, les personnes en face sont des objets.

Au vu de la dangerosité du prévenu, je requiers 6 années de détention avec un suivi socio judiciaire de 5 ans, une injonction de soins et une obligation d’indemniser les victimes”.

Me Laurence Chamayou pour la défense du prévenu, a voulu adoucir “le tableau noir que le procureur vient de dresser”.

Y.C. a été condamné à quatre années de détention et l’affaire a été renvoyée sur intérêts civils au mois de février prochain en ce qui concerne l’indemnisation des nombreuses victimes.

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