Tahiti | Affaire Boiron : L’ex-institutrice condamnée à 7 ans ferme pour proxénétisme aggravé

MAJ : 7 ans de prison pour Sabine Boiron, 4 ans pour Thierry Barbion

Les peines prononcées à l’encontre des deux principaux prévenus de cette affaire de prostitution de mineures sur fond de trafic et de consommation de drogue vont au delà de celles requises par le procureur.

Le jugement est tombé dans l’affaire Boiron / Barbion. Les peines prononcées à l’encontre des dix protagonistes de cette affaire de prostitution de mineures sur fond de trafic d’ice vont de 6 mois à 7 ans de prison.

Sabine Boiron au procès ce mercredi 28 août. (Crédit photo : Tahiti Nui Télévision)

Sabine Boiron, principale prévenue dans ce dossier, est condamnée à la plus lourde peine : sept ans de prison ferme.

Son amant de l’époque, Thierry Barbion, écope pour sa part de 4 ans de prison ferme.

Les peines prononcées vont au delà de celles demandées par le procureur de la République.

Les avocats respectifs des deux principaux prévenus ont déclaré faire appel de cette décision.

En tout, dix personnes comparaissent pour trafic de drogue, prostitution ou corruption de mineurs. Les témoignages de viols n’ont pas été retenus, le juge d’instruction ayant estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments à charge.

Source : FranceTv

En fin de matinée aujourd’hui, la procureure a pris ses réquisitions à l’encontre de l’ancienne institutrice poursuivie pour proxénétisme aggravé et cession de stupéfiants. Elle a requis contre celle-ci une peine de cinq ans de prison ferme, mais aussi deux ans avec sursis à l’encontre de l’homme d’affaires Thierry Barbion, l’un des prévenus au procès.

“Sans elle, toute cette histoire n’aurait pu voir le jour. Elle en a été l’instigatrice et la participante à tous les niveaux (…) C’est un portrait bien accablant de la société polynésienne”. Au deuxième jour du procès, la procureure n’a pas mâché ses mots à l’égard de Sabine Boiron. Pour la magistrate, l’ex enseignante a bien joué les mères maquerelles courant 2012 en poussant de très jeunes filles à se prostituer auprès de ses connaissances. Des mineures en déshérence à qui elle fournissait également de l’ice.

“Les témoignages vont dans le sens qu’elle a vendu ces gamines”,

a encore tonné la magistrate avant de requérir cinq ans de prison ferme et une interdiction à vie d’exercer toute activité en relation avec des mineurs. Des réquisitions jugées excessives par l’avocat de Sabine Boiron qui estime que sa cliente a aujourd’hui changé de vie. “Les 5 ans ferme, je ne les comprends pas. C’est une affaire ancienne, qui remonte à 2012. Depuis six ans, elle s’est totalement réinsérée, (…) donc je ne comprends pas ce qu’apporterait 5 ans ferme, si ce n’est un risque de suicide, un risque de récidive” a déclaré maître Jean-Dominique Des Arcis.

Autre personnalité du dossier : l’homme d’affaires Thierry Barbion. L’entrepreneur est accusé de recours à la prostitution de mineure pour avoir eu des relations avec l’une des jeunes femmes, âgée de 17 ans à l’époque. Contre lui, deux ans de prison avec sursis ont été requis.

La procureure a également demandé trois ans de prison ferme à l’encontre de Marc Ramel, le tenancier d’un bar de Papeete, suspecté d’atteinte sexuelle sur une adolescente de 13 ans. Quant aux six autres prévenus, des peines de six mois avec sursis à cinq ans de prison ferme ont été requises.

Sur les sept victimes identifiées au cours de l’enquête, seule une a décidé de se constituer partie civile. Les autres ont préféré tourner la page de cette période sombre de leur vie. Elles n’étaient d’ailleurs pas présentes au procès.

“Aujourd’hui, elles reconstruisent leur vie. Certaines ont eu des enfants. Il s’agissait peut-être de préserver leur vie privée, leur entourage”

explique maître Thierry Jacquet, avocat de l’une des jeunes femmes. Pour lui, Sabine Boiron a profité de la fragilité des ces adolescentes pour les manipuler :

“Elle a fait de son fond de commerce le vice et les faiblesses des uns et des autres. Les victimes ont un passé extrêmement douloureux, elles étaient en errance”.

Le procès s’est achevé ce mercredi soir. Le tribunal rendra son jugement demain à 13 h 30.

Source : tntv.pf

Source(s):