St-Symphorien-de-Lay | Peine ferme aménageable pour Emmanuel Henquinez, récidiviste dangereux

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« Une absence de regrets et de culpabilité, une curabilité et une réadaptation pas possibles »
En récidive légale du fait d’une condamnation pour viol sur mineur, un habitant de Saint-Symphorien-de-Lay a été condamné pour détention d’images pédopornographiques.

« Un dossier et une personnalité troublants et inquiétants. »

Abdelkrim Grini a bien résumé l’affaire qui était aussi jugée mardi 4 avril.

La personnalité du prévenu, Emmanuel Henquinez, 48 ans, et son passé judiciaire n’ont en vérité rien de rassurant.

Il a en effet été condamné en 2002 à deux ans de prison pour homicide involontaire suite à un accident de la route alors qu’il circulait alcoolisé.

Et il a écopé, en 2009, de 12 ans de réclusion criminelle par la Cour d’Assises du Rhône, pour avoir violé son ancien beau-fils.

Un passé judiciaire inquiétant

Ce que lui reprochait la justice mardi a un lien avec le diagnostic de pédophilie établi par les expertises (psychologues et psychiatres) .

Ces dernières font état d’une « double dangerosité » liée à « une absence de regrets et de culpabilité, une curabilité et une réadaptation pas possibles » et jugent « inutiles » des injonctions de soins, les précédentes n’ayant pas été respectées.

En l’espèce, Emmanuel Henquinez, qui vit à Saint-Symphorien-de-Lay, n’a agressé personne.

Mais des fichiers à caractère pédopornographique ont été retrouvés lors d’une perquisition à son domicile faisant suite au signalement effectué, fin 2019, par un site Internet de jeux vidéos.

Un lien sur son profil renvoyait à une photo représentant un enfant d’environ cinq ans dans une mise en scène obscène.

Les enquêteurs sont aisément remontés jusqu’à l’adresse IP de son ordinateur.

L’homme vivait alors à Saint-Pierre-la-Noaille où il a été interpellé.

Sur ses disques durs, ordinateurs et téléphones, plus de 30 images pédopornographiques ont été mises au jour.

Mettant en scène, pour certaines, des enfants très jeunes.

Wilfrid Exposito, président de l’audience, en a d’ailleurs projeté certaines sur les écrans de la salle d’audience pour mettre le prévenu face à ses responsabilités. Malaise…

Sur les forums, il disait avoir 12 ans

Des conversations sur des forums avec des adolescents, lui-même se faisant passer pour un garçon de 12 ans, ont aussi été retrouvées.

L’homme, qui avait rapidement reconnu les faits, a affirmé que, depuis sa sortie de détention préventive, son suivi psychologique se passait beaucoup mieux.

« Je n’avais jamais fait ça avant et j’ai honte de ce que j’ai fait.

C’est terminé. »

Son avocate a mis sur le compte de l’oisiveté liée à un arrêt de travail cette addiction à Internet qui l’aurait conduit à naviguer vers des sites illicites.

Elle demandait au tribunal de trouver une solution pour protéger à la fois la société et son client :

« Quelques mois de prison ne le guériront pas »,

concluait M e Tillier.

Il ne devrait pas retourner en prison

Le procureur de la République, lui, s’est déclaré « absolument pas rassuré » quant au risque de réitération.

Et il blâmait le quadragénaire :

« Par votre comportement, vous cautionnez et encouragez l’exploitation sexuelle de ces enfants à qui on ne demande pas s’ils sont d’accord. »

Il demandait au tribunal une peine de trois ans de prison ferme.

Ses réquisitions ont été suivies. Emmanuel Henquinez s’est également vu interdire, à titre définitif, toute activité en lien avec les mineurs.

Ayant déjà effectué un an de détention provisoire, sa peine ferme se trouve aménageable.

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