St-Malo | Un homme de 62 ans condamné pour agression sexuelle sur sa nièce de 9 ans

Toutes ses journées commencent ainsi. Une demi-bouteille de rosé et trois pastis.

Le reste du temps, il le passe le plus souvent au lit. Sans jamais voir personne.

Ne s’aventurant à l’extérieur de sa petite maison perdue dans la campagne du pays de Saint-Malo que « pour faire mes courses ».

Alcoolique depuis 45 années

Cet homme âgé de 62 ans, alcoolique depuis l’âge de 16 ans, était jugé, jeudi 1er février 2024, pour agression sexuelle.

C’est la première fois qu’il doit répondre de ses actes devant la justice.

C’est la première fois, dit-il du bout des lèvres, qu’il a eu « une pulsion ».

Une enfance broyée

C’était le soir de l’anniversaire de son frère, la seule personne qu’il côtoyait encore ce 19 septembre 2020.

Il s’en est pris à sa nièce de 9 ans. La petite fille a même parlé « d’une fellation » devant les enquêteurs.

« Je ne pense pas. Mais je ne vais pas dire qu’elle a menti », dit-il à la juge.

« Est-ce la honte ou la lâcheté qui vous empêchent de reconnaître clairement les faits ? » l’interroge la procureure Domitille Guinot.

« Même si cette affaire a été correctionnalisée, une fellation, c’est un viol. Et ce procès, c’est celui d’une enfance broyée ».

Trois ans et demi après les faits, la jeune victime, qui craignait de révéler les faits « de peur d’être placée en famille d’accueil » reste traumatisée.

« Cette enfant, aujourd’hui, ne peut plus faire confiance à des hommes », souligne encore son avocate Marina Guilloux.

Douloureuse histoire familiale

À la barre du tribunal, le prévenu écoute sans broncher.

Il entend aussi sa triste histoire personnelle défiler.

Aîné d’une grande fratrie, il a été élevé au milieu de parents et grands-parents alcooliques.

Adolescent, il a été témoin du viol de ses deux sœurs par l’un de ses oncles.

Nombreuses phobies

Souffrant, d’après le psychiatre qui l’a expertisé, de nombreuses phobies, le sexagénaire, qui a déjà attenté à sa vie, raconte n’avoir jamais eu de relations sexuelles.

Il envisage désormais de se faire hospitaliser et de suivre une longue cure pour combattre son addiction à l’alcool.

Bracelet électronique pendant un an

Il devra attendre au moins un an, le temps de purger sa peine à domicile, le tribunal l’ayant condamné à devoir porter un bracelet électronique pendant un an en plus de deux années de prison avec sursis probatoire.

Il devra aussi verser 6 000 euros à sa petite nièce pour le préjudice moral enduré.