Solre-le-Château | Le papy qui agressait sexuellement sa petite fille n’ira pas en prison

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Pédocriminel En liberté

8 mois de sursis pour des agressions sexuelles requalifié en atteinte sexuelle…
C’est une famille déchirée qui s’est retrouvée au palais de justice d’Avesnes, ce mercredi 26 janvier. Dans la salle d’audience, un grand-père de presque 70 ans, sa fille et son ex-gendre. A l’extérieur, la seconde fille du sexagénaire.

Celui-ci devait répondre d’agression sexuelle sur sa petite-fille aujourd’hui âgée de 11 ans.

Les faits, qui datent de courant 2019 et 2020, se sont produits au domicile des grands-parents, à Solre-le-Château.

Ils ne seront dénoncés qu’en juin dernier par la jeune victime, lors d’un rendez-vous médical.

Elle explique au médecin qui l’examine que son grand-père lui a, à plusieurs reprises, caressé le sexe.

La présidente d’audience, la juge Véronique Lausin explique:

” Cela se déroulait dans le lit des grands-parents, devant la télé ”

La jeune victime, qui venait régulièrement passer quelques jours pendant les vacances scolaires, est seule avec son papy.

Sa grand-mère, elle, est au rez-de-chaussée de la maison familiale.

Jamais attiré sexuellement par les enfants

Le Solrézien ne sera entendu par les gendarmes que le 9 décembre dernier.

Il commence par nier les faits en expliquant qu’il s’était assoupi et que ” à demi-réveillé, j’ai cru être auprès de mon épouse “.

Une version qui ne tiendra pas longtemps.

Lors d’une nouvelle audition, l’homme reconnaît avoir procédé aux attouchements.

Interrogé par la juge, il l’assure :

” je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Je suis proche de ma petite-fille, mais je n’ai jamais été attiré sexuellement par les enfants “.

Marié depuis près de 50 ans, il explique à la barre:

“J’ai élevé mes deux filles pendant mes périodes de chômage. On a des nièces, j’ai été gardien d’immeuble et toujours entouré d’enfants. Il n’y a jamais eu de souci “.

De fait, son casier judiciaire est vierge de toute condamnation et l’homme n’a jamais fait parler de lui.

Son avocate, Maître Aurélie Baron, rappellera que:

” pour ses filles, il a toujours été un bon papa, aimant. Vous dire ce qui lui est passé par la tête, je ne le peux pas. Et vous non plus”.

Selon la jeune victime, les faits se seraient produits entre 5 et 10 fois.

Ce que conteste le prévenu.

Il répète:

” Pas plus de 3 ou 4 fois “

La juge Lausin note:

” Vous saviez que c’était mal, puisqu’à chaque fois, vous demandiez à votre petite-fille de ne rien dire pour ne pas aller en prison ”

Il répond:

” Oui, je le savais que ce n’était pas bien “

La présidente, qui pointe le sentiment de culpabilité qui ronge aujourd’hui la jeune fille, à l’idée que son grand-père finisse derrière les barreaux insiste:

” Mais vous recommenciez… ”

Lui-même a été victime de viols

La juge poursuit:

” Vous étiez un papy qu’elle aimait beaucoup et en qui elle avait toute confiance. Ça pourrait avoir de graves conséquences sur sa vie future ”

Le grand-père, qui ne semble pas prendre la pleine mesure de ses actes répond:

“ Je pense qu’elle pourra continuer sa vie sans problème ”

S’il ne donne pas de réelle explication, le prévenu évoque à demi-mots les viols et attouchements qu’il a lui-même subis vers l’âge de 10 ans de la part de son propre père et d’un voisin.

Des faits qu’il a longtemps cachés à sa famille et dont il n’a commencé à parler qu’il y a quelques années.

Invités à témoigner, les parents de la jeune victime, aujourd’hui séparés, sont encore déstabilisés par cette dramatique affaire.

Le papa a déclaré , sans animosité envers son ex-beau-père pour qui il avait “beaucoup d’estime“:

“On avait toute confiance en lui, mais on a découvert qu’on ne savait pas à qui on confiait notre fille”

Hésitante à l’idée de prendre la parole, la maman dira finalement quelques mots :

“On ne s’attendait pas à ça. Je lui en veux. Il a toujours été un père exemplaire, jamais un geste de travers envers ses filles. Je ne comprends pas pourquoi c’est arrivé“.

Interrogée sur les rapports avec sa maman, elle confie ne plus avoir de contact avec elle depuis le mois de décembre:

“J’espère que ça reviendra. Elle n’y est pour rien, je ne lui reproche rien“.

Chantage affectif

L’avocat des parents et de la jeune victime soulignera pour sa part:

“Le manque d’empathie de Monsieur. Il dit que ce qu’il a fait est mal, mais ne s’inquiète pas pour sa petite-fille, dont il a acheté le silence dans le cadre d’un chantage affectif. Dire “je ne me souviens plus de tout, je ne sais pas pourquoi je l’ai fait”, ce n’est pas acceptable“.

Même tonalité dans les propos de la substitut du procureur :

“Monsieur n’a pas vraiment conscience de ce qu’il a fait. C’est inquiétant vis-à-vis du risque de récidive“

Et de requérir, à titre de peine principale, 10 mois de sursis probatoire.

Reconnu coupable d’atteinte sexuelle sur sa petite-fille, le Solrézien a été condamné à 8 mois de prison assortis d’un sursis probatoire de 2 ans.

Il devra l’indemniser à hauteur de 3 000 euros et son nom sera inscrit au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

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