Sénezergues | Procès d’un homme accusé d’agressions sexuelles sur des mineurs dont il avait la charge

Une affaire jugée le 22 février dernier au tribunal d’Aurillac, dont les faits remontent à 2010.

Jeudi dernier, au tribunal d’Aurillac, Yann* était convoqué au tribunal car il était accusé d’agressions sexuelles sur mineurs. Des faits qui remontent à 2010 du côté de Sénezergues.

À l’époque, avec son épouse, ils reçoivent des enfants « défavorisés » de la région parisienne à la période des vacances.

À leur retour, trois enfants vont alors évoquer des faits d’agressions sexuelles.

Le premier, Patrice*, qui a 12 ans au moment des faits raconte que Yann lui aurait touché le sexe à travers son pantalon.

Un autre ado, Kévin*, âgé de 13 ans au moment des faits, parle de fellation imposée par Patrice et de sodomie envers un autre ado.

Pendant ce temps-là, Yann l’aurait regardé en se masturbant.

Un récit qui fait froid dans le dos.

En 2016, Romain*, un des enfants concernés par cette affaire est de nouveau entendu par les gendarmes et déclare préférer oublier cet épisode de sa vie.

À la barre du tribunal, le prévenu est présent.

Après cette présentation des faits, la parole lui est donnée.

Il réfute en bloc ces allégations :

« je n’ai jamais rien fait.

C’est lui qui parlait tout le temps de sexe, ils parlaient mal entre eux, et ils se montraient même le sexe. »

Devant le tribunal, la femme du prévenu est présente.

Elle s’exprime également et indique :

« on a été trop gentils avec eux. »

Puis évoque des faits sans être explicite dans ses bras.

À la suite d’une question du tribunal, cette dernière indique alors :

« il y a même un des enfants qui a voulu que je lui fasse une fellation.

Il montre à son copain comment faire. »

C’est alors que le président leur demande :

« mais pourquoi vous n’avez pas prévenu les éducateurs de ces faits ? »

Un peu perdu, le couple indique :

« c’étaient des gamins, on n’a rien osé dire. »

Le tribunal demande alors à l’épouse si elle a été témoin des scènes évoquées avec son mari :

« oui… euh non non, je n’ai jamais vu cela. » Indique-t-elle.

Un autre épisode est aussi évoqué : un jour, une sortie est organisée à la piscine municipale et une maître nageuse voit le prévenu complètement nu à la vue des enfants.

Ce dernier raconte alors :

« les cabines pour se changer étaient pleines, je me suis donc changé dans le couloir et c’est à ce moment-là que la maître nageuse m’a vu. »

Les trois enfants sont parties civiles, mais un seul était représenté jeudi dernier par une avocate.

Cette dernière parle de troubles psychologiques pour son client « qui veut tourner la page et ne plus y penser. »

Pour sa part, le procureur : « passe d’un état à l’autre. La culpabilité du prévenu ne tient qu’à un fil mais je m’appuie sur la déclaration des différents témoins. »

L’avocat du prévenu demande la relaxe en étayant ses propos :

« on a un témoignage qui dit que mon client n’a rien fait.

On parle d’un jeune qui avait un comportement sexué, mais pas mon client.

Il a fait ce qu’il a pu face à ces adolescents difficiles.

Il n’avait pas la capacité intellectuelle pour s’en occuper.

Quand on interroge un des enfants, ce dernier stipule qu’il s’est plu lors de ces vacances.

Aurait-il déclaré cela si mon client avait commis ces actes ? »

L’affaire a été mise en délibéré au 22 mars.

*Les prénoms ont été changés

Source : Actu

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