Seine-et-Marne | Le baby-sitter avait drogué et abusé une fillette de 8 ans

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Il a filmé la fillette torse nu et a conservé l’enregistrement
Un baby-sitter âgé de 29 ans avait drogué et agressé sexuellement une fillette de 8 ans. Il était jugé à huis clos au tribunal de Meaux. Après les faits, il aurait aussi harcelé la victime et ses parents. Il a écopé d’une peine de 8 ans de prison ferme, avec incarcération incarcération immédiate.

Au moment où la juge lisait sa décision, ce vendredi 6 septembre, les visages des professionnels de la justice étaient fermés.

Derrière la vitre du box, le mis en cause semblait chétif, dans son polo blanc dépourvu de logo.

Sa voix, faible et aiguë, portait à peine.

Cet homme de 29 ans a les cheveux courts et le visage glabre. Dans la rue, il passerait inaperçu.

Seulement voilà.

Ce suspect qui demeure dans le nord de la Seine-et-Marne, était jugé en comparution immédiate pour avoir drogué une fillette de 8 ans avant de la caresser et la filmer.

Le procureur adjoint a requis une peine de cinq ans ferme.

Les magistrats sont allés bien au-delà des réquisitions en le condamnant à huit ans de prison ferme avec incarcération immédiate.

Au printemps, cet homme qui avait été engagé comme baby-sitter pour garder une enfant de 8 ans, lui avait administré un somnifère.

Il lui avait caressé le dos et la cuisse.

Il a aussi tenté de l’embrasser après l’avoir placée sur ses genoux.

Il a aussi insisté pour qu’elle retire son pantalon.

Il a filmé la victime torse nu et a conservé l’enregistrement.

Ces faits se sont produits une seule fois. Mais une fois de trop.

Le mis en cause ne s’est pas arrêté là.

Il a harcelé la mineure ainsi que ses parents en traînant autour de chez eux et aux abords de l’école, en envoyant « de nombreux SMS », a énoncé la juge.

Il leur a écrit une lettre et a laissé des objets dans le jardin de la maison familiale.

Il aurait voulu ainsi faire participer cette famille, qui n’avait rien demandé, à une sorte de chasse aux trésors perverse.

Le presque trentenaire a été placé en garde à vue ce jeudi 5 septembre par les policiers et a été présenté au tribunal ce vendredi.

Il a accepté de comparaître le jour même et, étonnamment, n’a pas demandé de délai pour préparer sa défense.

L’ensemble de l’audience, qui a duré plusieurs heures, s’est tenu à huis clos, à la demande des parents de la jeune victime pour la protéger.

La mère du mis en cause était présente dans le tribunal.

Elle n’a pas désiré nous parler.

« Vous représentez un danger pour la société, monsieur »

La juge a justifié la sévérité de la peine « au regard de la gravité des faits ».

Un peu plus tard, elle a expliqué au prévenu, debout derrière la vitre : « Vous avez besoin de soins, monsieur. Vous représentez un danger pour la société, monsieur. »

L’homme prend des antidépresseurs et des anxiolytiques.

Il a fait une dépression « il y a cinq ou six ans ».

La juge tente de mesurer les risques avant qu’il ne soit envoyé en prison.

« Votre conseil (son avocate) a dit que si vous alliez en prison, elle craignait que vous n’attentiez à vos jours. Y a-t-il un risque, monsieur ? »

Il a répondu que non.

En vain, il a cherché des explications.

« Pourquoi ma peine a été plus forte que ce qu’a demandé le tribunal (le procureur) ? »

La juge s’est limitée à dire qu’elle pouvait aller au-delà de ce qui était demandé.

À l’issue de l’audience, ni l’avocate du prévenu qui remplaçait l’avocat en titre, ni celui de la famille, ne souhaitaient s’exprimer.

En plus de la prison, en plus de l’inscription dans le fichier des délinquants sexuels, il devra verser aux parents et à la fillette un total de 15 600 euros.

Il n’avait jamais été condamné pour de faits de cette nature.

Il a 10 jours pour faire appel.

On ignorait ce vendredi soir s’il le ferait.

 

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