Planaise | Les pictogrammes sexuels de l’instituteur

Il y en a 67, sur une feuille de papier. De tout petits dessins, des pictogrammes, représentant des actes sexuels. Une main sur un sein est le plus édulcoré. En colonne, à côté, des prénoms de filles et, pour chacun d’entre eux, une date du mois d’août 2012.

Les familles et les associations sont représentées par 17 avocats sur les bancs des parties civiles. Croquis d’audience Emmanuelle PAOLILLO

Voilà une énigmatique et dégoûtante « comptabilité » que les enquêteurs ont mise à jour en reconstituant un fichier informatique effacé par l’instituteur pédophile, jugé devant les assises de la Savoie.

Elle a permis d’identifier les onze victimes d’agressions sexuelles – des attouchements – commis pour la plupart pendant le sommeil des fillettes, âgées de 6 à 10 ans, au cours d’un camp de vacances dont il était le directeur, à Mornac-sur-Seudre (Charente-Maritime). Des atteintes sexuelles qu’il reconnaît.

C’est le deuxième volet des abus dont répond, depuis jeudi, Eric Molcrette, également accusé des viols de 18 de ses élèves de 5 à 7 ans à l’école de Planaise (Savoie).

« Ce sont des phantasmes qui vont loin » a commenté l’instituteur, hier, au sujet des pictogrammes, sans vraiment convaincre les parents qui lui ont exprimé leurs  « doutes »,  jamais dissipés, sur les faits réellement commis et avec lesquels ils quitteront le procès.

« Ce sont des symboles que je relie aux enfants et j’associe chaque enfant avec une histoire très salace et très vulgaire » a poursuivi l’enseignant. « J’ai photographié cette liste pour en garder une trace et écrire plus tard ces histoires phantasmées. Le fait d’écrire rend le phantasme plus prégnant, plus excitant. Entre les pictogrammes et ce que j’ai fait, il y a une différence assez grande ».

Sa défense voit la preuve que la gravité représentée n’a pas été atteinte dans le fait qu’aucun enfant victime n’a été réveillé et n’a révélé de blessure physique.

« M. Molcrette a construit des prisons, à Planaise et à Mornac, dans lesquelles nous, les familles, avons été incarcérés à perpétuité, à vie, et nous n’aurons pas de remise de peine » a dit à l’instituteur le père d’une des victimes.

Eric Molcrette risque 20 ans de réclusion criminelle. Réquisitoire jeudi. Verdict vendredi.

Source : www.ledauphine.com

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