Deux-Sèvres | Un professeur condamné pour des atteintes sexuelles sur des élèves

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Pédocriminel En liberté

Des élèves « fragiles et en difficulté » qu’il a d’abord soutenues et dont il a finalement abusé
Un ancien professeur a été jugé jeudi 24 novembre 2022 pour atteinte sexuelle sur mineur de moins de quinze ans, corruption de mineur et chantage.

Il a été condamné à 12 mois de prison avec sursis et ne pourra plus jamais travailler avec des enfants.

Au premier rang, l’une des victimes dévisage sans flancher l’homme voûté devant l’hémicycle du tribunal.

Une autre l’observe de l’entrebaillement de la porte d’entrée.

Lui a du mal à garder le front haut, tandis que le président du tribunal judiciaire de Niort, Igor Souchu, lit quelques-uns de ses nombreux messages envoyés à des anciennes élèves de collèges et lycées des Deux-Sèvres.

Des messages dont certains remontent à 2011, lorsque les premiers faits ont commencé :

« Si rien qu’à travers un écran on arrive à s’exciter comme ça, imagine en vrai »

« Sur tes beaux seins, j’imagine trop »

Voir plus cru encore :

« J’ai envie que tu sentes mes boules contre ton sexe »

À cette époque, il a justement pour élève la victime au premier rang.

Elle avait alors 14 ans.

En utilisant un alias, le quadragénaire rentre en contact avec elle par internet, se faisant passer pour Enzo, un jeune garçon de deux ans son aîné.

Pendant trois ans, il entretient une relation factice avec elle, reçoit de sa part des photos sur lesquelles elle est partiellement dénudée.

Au bout de ces trois ans, il utilise un nouvel alias, Fred le Charentais, et la menace de publier ces photos si elle ne lui envoie pas une vidéo d’elle.

Elle refuse, et porte plainte.

Une longue enquête

Une enquête est ouverte, et il est auditionné une première fois en 2015.

Il nie en bloc, les alias, les photos et le chantage.

Il finira par tout reconnaître, plus tard dans l’enquête, une fois mis devant ses nombreux messages.

Tout, c’est-à-dire, également, les phrases écrites et prononcées, les photos envoyées aux deux autres jeunes élèves concernées.

Le juge les décrit comme :

Élèves « fragiles et en difficulté » vers qui il s’est tourné, qu’il a d’abord soutenues, puis séduites, et dont il a finalement abusé.

Devant le tribunal, il s’excuse :

« Je suis honteux, je suis en colère contre moi-même.

Ce que j’ai fait est un scandale. »

Ce qu’il a fait, c’est par ailleurs tout l’enjeu du procès.

Car s’il reconnaît les violences faites par messages, l’ancien professeur réfute les atteintes sexuelles dont l’accusent les deux autres victimes : deux baisers, durant l’un desquels, il aurait touché les seins et les fesses de l’élève dans un couloir de l’établissement scolaire.

Son avenir de professeur

Il martèle :

« Il n’y a jamais eu de gestes déplacés dans le cadre de mes fonctions »

L’homme ne se voit d’ailleurs pas comme un prédateur.

Lorsqu’une assesseure lui demande :

« Est-ce que vous avez tendance à aimer les jeunes filles ? »

Le « non » est catégorique, malgré les nombreuses photos tendancieuses de mineurs retrouvées sur son ordinateur et la quarantaine de conversations avec de jeunes élèves qu’il entretenait.

« Vous continuez de penser que votre place est dans l’éducation nationale ? »

Le « oui », est tout aussi ferme, arguant que c’est « un bon professeur » et qu’il a « toujours eu les meilleures notes dans les inspections. »

Réponse cinglante du procureur :

« C’est peut-être un bon professeur, mais c’est surtout un individu dangereux ».

Une analyse partagée par le tribunal, puisqu’il sera finalement condamné à 12 mois de prison avec sursis, près de 8.000€ de dommages et intérêts.

Surtout, il a l’interdiction définitive d’exercer une activité professionnelle ou bénévole impliquant un contact habituel avec des mineurs.

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