Sarthe | 4 neveux accusent leur oncle d’agressions sexuelles

Quatre Sarthois accusent leur oncle de 70 ans de les avoir agressés sexuellement, alors qu’ils étaient enfants

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En 2011, Antoine*, alors âgé de 21 ans, dépose plainte à la gendarmerie contre son oncle, qu’il accuse d’agression sexuelle et de viol alors qu’il était mineur. Il aurait alors fait l’objet de sévices, dès ses 5 ans. Trois cousins affirmeront bientôt avoir fait l’objet d’atteintes sexuelles et d’attouchements chez cet oncle.

Le prévenu était jugé vendredi 2 octobre 2020.

Les faits remonteraient, pour les plus anciens, à une trentaine d’années.

En 2011, Antoine*, alors âgé de 21 ans, dépose plainte à la gendarmerie contre son oncle, qu’il accuse d’agression sexuelle et de viol alors qu’il était mineur.

En cette fin des années 1980, l’enfant a l’habitude de passer ses étés chez son aïeul, dans le sud-Sarthe. Il aurait alors fait l’objet de sévices, dès ses 5 ans.

Main dans le slip, caresses déplacées pendant la sieste, promenades à travers champs qui deviennent autant d’occasions pour des atteintes…

Le père de l’enfant, qui a vent de ces épisodes, se fâche avec son frère, et lui interdit tout contact avec son neveu.

En 2003, la fratrie se réconcilie.

Antoine, alors devenu adolescent, est de nouveau confié à son oncle. Ce dernier l’aurait alors forcé à jouer « au pompier » dans la forêt, comprendre une partie de sexe oral.

Les faits auraient duré jusqu’en 2007.

Pendant 20 ans, le neveu se tait, par honte. Par crainte de faire imploser la famille, aussi.

Son père lui aurait un jour dit :

« Ne dis ri en, tu tuerais ta grand-mère».

Le jeune homme décidera de tout révéler, à la mort de cette dernière.

Ses déclarations délient les langues, au sein de cette grande famille comptant 17 enfants.

Trois cousins affirmeront bientôt avoir fait l’objet d’atteintes sexuelles et d’attouchements chez cet oncle, durant la même époque.

Il me lavait longuement sous la douche, et m’a initié à certaines choses

Des proches de l’individu confient à leur tour des agressions sexuelles commises à leur encontre dans les années 1970.

Des faits pour leur part prescrits, qui apportent néanmoins une « coloration » au dossier, souligne le parquet.

En 2015, le mis en cause fait l’objet d’un placement sous contrôle judiciaire, tandis qu’une information judiciaire pour viol est ouverte.

Il échappera finalement à la Cour d’assises, dans un souci de « bonne administration de la justice », et sera renvoyé devant le tribunal correctionnel.

Vendredi 2 octobre 2020 après-midi, le retraité de 70 ans, jusqu’alors inconnu de la justice, a donc fait face à ses quatre neveux, aujourd’hui âgés d’une trentaine d’années.

À la barre, le prévenu, taiseux, nie en bloc.

Après que les plaignants se sont avancés à la barre pour confirmer leurs déclarations, il soutient :

« Ils ont comploté cette affaire car j’ai refusé de leur prêter de l’argent ».

Me Bourdon, avocate de deux cousins, dépeint le dossier « de l’omerta familiale et d’enfants victimes d’un prédateur d’opportunité ».

Du côté de la défense, Me Neveu plaide la relaxe.

Cette affaire, c’est paroles contre paroles. Il n’y a rien de circonstancié ni de daté par les victimes.

Le ministère public a requis 5 ans de prison, dont 2 avec sursis probatoire à l’encontre du prévenu. Le tribunal rendra sa décision le 6 novembre 2020.

*prénom d’emprunt

 

Source : actu.fr

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