Sarcelles | Angélique Cauchy témoigne des nombreux viols que lui a infligé Andrew Geddes

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“Moi il ne m’a pas sodomisé, il ne m’a pas mis de cuillère en bois dans le vagin”
Andrew Geddes a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour des viols sur mineures. (©DR)
L’ancienne joueuse de tennis Angélique Cauchy a subi des viols, des violences psychologiques et des humiliations de la part de celui qui fut son entraîneur. Elle tombe sous son emprise à la fin des années 90. Elle n’a alors que douze ans quand débute son calvaire.

Adolescente, Angélique Cauchy (aujourd’hui âgée de 36 ans) a subi de nombreux viols et des humiliations de la part de son entraîneur.

Vingt ans après les faits, elle en a témoigné ce mardi devant une commission parlementaire, à l’Assemblée nationale.

C’est un moment très difficile pour les victimes, mais aussi nécessaire pour nos contemporains ainsi que les futures générations, qui se joue dans les entrailles du pouvoir législatif. Des auditions sont menées ce mardi au Palais Bourbon, dans le cadre de la commission d’enquête parlementaire débutée en juillet relative à l’identification :

“Des défaillances de fonctionnement au sein des fédérations de sport, du mouvement sportif et des organismes de gouvernance du monde sportif”.

Il est notamment question d’abus de pouvoir et de violences sexuelles de la part d’entraîneurs qui ont joui d’une impunité leur ayant permis de martyriser des enfants des années durant.

L’ancienne joueuse de tennis Angélique Cauchy a subi des viols, des violences psychologiques et des humiliations de la part de celui qui fut son entraîneur à Sarcelles, Andrew Geddes.

Angélique Cauchy tombe sous l’emprise de son entraîneur de tennis à la fin des années 90. Elle n’a alors que douze ans quand débute alors son calvaire.

Les violences sexuelles arrivent très vite, au bout de quelques semaines seulement, le viol en quelques mois à peine, avait-elle confié à France Info en mai dernier.

“Moi il ne m’a pas sodomisé, il ne m’a pas mis de cuillère en bois dans le vagin, il ne m’a pas laissé des heures dans la forêt. Je me dis que j’ai eu de la chance car il l’a fait à mes co-victimes”, a-t-elle témoigné devant des députés horrifiés.

Condamné à 18 ans de réclusion criminelle pour “viols, agressions sexuelles avec autorité et sur mineur de 15 ans”, Andrew Geddes avait un mode opératoire qui lui assurait de pouvoir perpétrer ces violences.

Identifier le profil de la victime potentielle, puis l’isoler, et quand les séquelles physiques qu’il laissait sur le corps et dans la chair de ses victimes ne lui suffisaient pas, l’agresseur trouvait sa satisfaction dans les tourments psychologiques qu’il leur infligeait.

“Il m’a raconté pendant des années qu’il avait le sida et qu’il me l’avait donné. J’ai grandi entre 13 et 18 ans en me disant que j’avais le sida, a raconté Angélique Cauchy à l’occasion d’une audition éprouvante. Aujourd’hui, j’ai 36 ans et je ne vais mieux que depuis janvier. Je suis un petit peu morte à 12 ans, mais c’est grâce à cette petite fille que j’étais que je suis là aujourd’hui.”

D’une victime à l’autre, Andrew Geddes a ainsi pu agir à sa guise, avec un point commun à toutes ces affaires: le sentiment d’impunité dont il jouissait, dans un milieu où régnait l’omerta:

“Dans le milieu du tennis, ça se savait qu’il n’était pas correct avec les jeunes filles. On a laissé faire dans le milieu du sport des choses qu’on n’aurait pas autorisé dans un autre milieu (…) Jamais on aurait dit ‘elle sort avec son prof de mathématiques’ (…) Une dame avait dit qu’il avait une attitude ambiguë avec les filles, mais le président avait dit ‘oui mais il nous ramène des titres’.”

Les auditions vont se poursuivre ce mardi après-midi avec le témoignage de Sarah Abitbol. La commission devra rendre son rapport d’ici la fin décembre 2023.

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