Louviers | Le psychologue Jacques Roucher agresse sexuellement l’un de ses petits patients

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Il bénéficie de laxisme judiciaire malgré ses récidives…
Entendu en présence d’une psychologue, le petit garçon a donné des explications et des détails qu’il ne pouvait pas avoir inventés. ©Illustration Pixabay
L’homme avait été condamné par une autre juridiction pour détention d’images pédopornographiques et relaxé pour une agression sexuelle.

Le tribunal d’Évreux condamne le psychologue pédophile de Louviers à deux ans de prison ferme.

Le tribunal judiciaire d’Évreux a condamné, mardi 26 avril 2022, un septuagénaire psychologue à deux ans de prison ferme pour des faits de pédophilie.

Me Marc François qui représente la victime aura ces mots :

« C’est infâme, immonde. »

Il qualifie ainsi l’attitude du prévenu, Jacques Roucher, un septuagénaire, dont le rôle en tant que psychologue était d’aider les enfants.

De 2016 à juin 2017, il va recevoir dans son cabinet un garçon âgé de 8 ans.

Sous prétexte de relaxation, il lui fait fermer les yeux, puis lui dégrafe les boutons de son jean, « pour faciliter la respiration », dira-t-il.

Pendant ce temps, son bras glisse sur le ventre du petit et sa main vient lui caresser le sexe pour entamer une masturbation.

Tétanisé, l’enfant ne dira rien jusqu’en 2017. Il décrit dans une lettre ce qu’il a subi.

Sa mère va alors porter plainte, sans savoir que, peu auparavant, l’homme avait été condamné par une autre juridiction pour détention d’images pédopornographiques et relaxé pour une agression sexuelle.

De nouveau, mardi 26 avril 2022, il devait répondre des mêmes préventions devant le tribunal judiciaire d’Évreux.

À la barre, l’ex-psychologue tergiverse.

« Ma mère était sénile et en fin de vie. Il a fallu que je l’accompagne », déclare-t-il, une larme à l’œil.

L’un des assesseurs lui demande :

« Pourquoi consulter tant de fichiers où l’on voit des enfants victimes de la déviance sexuelle d’adultes ? »

Le mis en cause répond :

« Juste par pure morbidité ».

En effet, après le dépôt de plainte de la maman, les policiers procédaient à une perquisition à son domicile lovérien et trouvaient 3 498 photos d’enfants dénudés dans des poses suggestives, ainsi que des vidéos.

François ne peut s’empêcher de faire un parallèle avec la première affaire. Il remarque que, dans les deux cas, le mode opératoire est le même. Ce que valide le ministère public, qui requiert une peine de trois ans de prison dont un an ferme.

Me Florent Morel a la charge de défendre Jacques Roucher, 73 ans. Il invoque deux exceptions de nullité, qui seront rejetées. L’avocat avance qu’il n’y a aucune preuve pour étayer les dires de l’enfant.

Pas convaincu par l’attitude du prévenu à l’audience, qualifié de psycho rigide par les experts, le tribunal le condamne à trois ans de prison dont un ferme et révoque une précédente peine d’un an également. Le prévenu écope donc de deux ans ferme.

Il a en outre une obligation de soins ainsi que d’indemniser les victimes à qui il devra verser 2 300 €.

Son nom est désormais inscrit dans le fichier des délinquants sexuels. Il a dix jours pour interjeter appel de la décision.

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