Sainte-Sévère | Un homme de 84 ans condamné à 5 ans ferme pour avoir agressé sexuellement neuf fillettes âgées de 3 à 10 ans, gardées par sa femme assistante maternelle
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 20/12/2018
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«Papy nounou» portait bien mal son surnom. Le faux mari gâteau de l’assistante maternelle cachait un vrai prédateur sexuel.
Gabriel Lutiaud, 84 ans, a été reconnu coupable d’agressions sexuelles imposées sur neuf mineures, mardi après-midi par le tribunal correctionnel d’Angoulême qui jugeait l’affaire à huis clos. Incarcéré depuis fin juillet 2015, il écope de cinq ans de prison ferme.
Pendant dix ans, entre 2005 et 2015, ce retraité de la laiterie se livrait à des attouchements sur des enfants confiés à son épouse, assistante maternelle agréée à Sainte-Sévère.
Ses victimes avaient entre 3 et 10 ans au moment des faits.
Selon nos informations, «Papy nounou», homme frêle aux cheveux gris portant lunettes fumées, profitait de séances de jeux vidéo dans un salon dédié à cet effet pour commettre ses agressions sur les fillettes.
Son épouse de 71 ans, qui a abandonné depuis son agrément obtenu en 1996, n’aurait jamais rien vu.
Présente à l’audience en soutien de son mari, elle n’était pas poursuivie.
Gabriel Lutiaud, défendu par MeChristophe Pouzieux, nie absolument les faits qui lui sont reprochés.
Tout au plus confesse-t-il s’être endormi un jour la main «glissée par accident» dans la culotte d’une enfant.
Tout au plus parle-t-il de jeux qui auraient pu être mal interprétés.
Il dénonce des «affabulateurs», sur fond de «cabale».
Les avocats des parties civiles –les jeunes victimes et leurs représentants légaux–, Maîtres Amandine Jollit et Jean-François Changeur, se sont appuyés sur des expertises psychologiques pour démontrer la réalité des faits.
C’est une maman qui avait, la première, déposé plainte à l’été 2015 après que sa fille lui ait rapporté le comportement tout à fait inapproprié du vieil homme.
Un article paru dans nos colonnes avait alors permis de briser la loi du silence, encourageant notamment la victime la plus âgée, 16 ans aujourd’hui, à déposer plainte.
Le parquet avait requis sept ans de prison ferme à l’encontre de l’octogénaire jusque-là inconnu de la justice.
Outre sa condamnation à passer encore près de quatre ans derrière les barreaux, il devra indemniser le préjudice moral de ses victimes et de leurs parents, avec des sommes oscillant entre 3 000 et 11 000 euros.
Au total, les indemnités dues se montent à près de 80 000 euros.
Source : Charente Libre
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