Sainte-Mère-Église | Un homme jugé pour agression sexuelle sur une fille de 13 ans

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Victime d’une agression sexuelle, cette jeune fille souffre depuis dix ans
Une jeune fille avait été victime d’une agression sexuelle, il y a dix ans, à Sainte-Mère-Eglise (Manche). Un véritable choc. Son agresseur était jugé par le tribunal de Cherbourg.

Il avait tout juste 18 ans en mars 2011. Sur le terrain de football de Sainte-Mère-Église (Manche), il était avec d’autres jeunes pour une « récré » musique, bonbons, dérapages contrôlés à vélo.

Et puis, il s’est isolé derrière le vestiaire avec une des jeunes, une pré-adolescente de 13 ans, contre laquelle il a eu un geste intrusif de la main dans le sous-vêtement, sur son sexe. Un choc pour une fillette qui n’avait aucune expérience de la sexualité.

10 ans plus tard, de fille joyeuse, elle est devenue morose, enfermée. Elle n’a pu oublier ce geste qui l’a ravalée à l’état d’objet sexuel, rongée par un sentiment de culpabilité. Elle a connu la dépression, ses résultats scolaires ont chuté. Elle a fait des tentatives de suicide médicamenteux, il y a eu l’alcool, des cauchemars.

Aujourd’hui encore, elle est toujours fragile, elle suit un traitement anxiolytique. Elle a un petit copain, mais la relation n’est pas facile, il y a eu des ruptures.

Avocate de la victime

Pendant près de 10 ans, elle s’est tue : elle avait évoqué sa mésaventure à sa mère le jour des faits, mais c’était resté sans suite. La révélation, elle a surgi en mars 2020 au bout de ces années devenues difficiles.

Révélation au bout de dix années difficiles

Le jeune qu’est devenu homme 10 ans plus tard a d’abord nié les faits, et puis, au bout de la troisième audition auprès des gendarmes, il a fini par reconnaître qu’il avait bien touché le sexe de l’adolescente. « Pourquoi ne l’avez-vous pas dit d’emblée ? », questionne le président du tribunal. « J’avais honte de moi. »

L’avocat du prévenu a contesté une partie des auditions reçues par les gendarmes pendant la garde à vue du jeune homme, parce qu’au cours d’un échange avec un gendarme hors audition, c’est-à-dire hors cadre légal, le garçon a tenu des propos « qui ont orienté le reste des auditions » a-t-il dénoncé.

Sans remettre en cause le procès, il a demandé au tribunal de prononcer la nullité des procès-verbaux qui ont suivi « l’audition sauvage » selon son expression.

Mais ni le procureur ni l’avocate de la victime n’ont accepté cette demande (qui a été rejetée par le président en fin de procès) parce que les gendarmes, après ces échanges hors cadre, avaient demandé au jeune homme s’il souhaitait redire ses propos lors de l’audition suivante. « Pour rester dans la légalité. »

Un an de prison avec sursis probatoire

Une autre plainte visait le prévenu : celle d’une amie de la victime qui a dénoncé des attouchements semblables de la part du même jeune homme, à Ravenoville, au cours de jeux de plage, la même année. Elle avait 14 ans. Un chahut dont le procureur a considéré ne pas avoir suffisamment d’éléments pour requérir contre le prévenu.

Mais pour la première plainte, le procureur a demandé au tribunal de reconnaître la culpabilité du jeune agresseur contre lequel il a requis une peine d’1 an de prison assortie d’un sursis probatoire de 2 ans « pour qu’il comprenne qu’il a un comportement déviant », période au cours de laquelle il devra suivre des soins et durant laquelle il lui soit interdit tout contact avec la victime.

De son côté, l’avocate de la plaignante a demandé elle aussi que tout contact soit interdit au prévenu, et en réparation du préjudice considérable causé à sa cliente, elle a demandé une réparation à hauteur de 5 000 euros.

L’affaire a été mise en délibéré au 24 août.

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