Saint-Quentin | Prison avec sursis pour le viol de sa belle-sœur mineure

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Il lui fait boire de la vodka et en profite pour la violer
Un Saint-Quentinois de 20 ans au moment des faits devait répondre du viol qu’il a commis sur sa belle-sœur, alors âgée de 14 ans. Très digne à la barre, la victime a raconté son calvaire.

Un habitant de Saint-Quentin âgé de 20 ans au moment des faits “condamné” à du bracelet électronique à domicile pour le viol (correctionnalisé..) commis sur sa belle-soeur alors âgée de 14 ans.

Au cours d’une soirée qui se déroule en juillet 2019, une adolescente de 14 ans, se re­trouve avec son beau­-frère 20 ans.

Ils sont seuls. La compagne du beau­-frère est partie urgemment à l’hôpital pour soigner sa fille. La soirée avance et l’individu propose un jeu puéril mais sur­tout «malaisant et inapproprié» de l’aveu du juge.

Une application téléchargée auparavant sur son portable pour y jouer avec sa compagne : «action ou vérité».

Il propose aussi un apéro alcooli­sé, de la vodka. A 14 ans, elle est très vite ivre.

À la barre du tribunal judiciaire de Saint-­Quentin, la victime a maintenant 19 ans. Avec beaucoup d’émotion, elle raconte, en sanglotant, ce dont elle se souvient :

«On a bu dans le salon, j’ai eu un trou noir et quand j’ai re­pris mes esprits, on était sur son lit, j’avais son sexe dans la bouche et ses mains sur ma tête pour me faire faire des mouvements de va­-et­-vient»

Le secret, elle l’a gardé très long­temps, trop. Ce n’est qu’en novembre 2023 que ses parents découvrent l’impen­sable suite à sa tentative de sui­cide.

Une plainte est déposée le 28.12.2023.

Ce mardi 16 avril en audience, c’est bien un viol qui a été jugé.

«Même si c’est pour agression sexuelle Monsieur est à la barre, le viol est en filigrane de cette af­faire», cadre de suite le par­quet.

En accord avec la famille de la victime, le parquet a correc­tionnalisé ce  viol.

«Les peines sont bien en deça des assises mais il faut aussi penser aux victimes, leur attente», complète le procureur.

Pour la maman, peu im­porte la peine, elle dit avoir confiance en la justice, mais «il y aurait perpétuité que ça ne répare­rait pas ma fille. Je ne sais pas com­ment elle va évoluer».

La famille vient chercher avant tout la reconnaissance de la culpabilité. La victime, son frère, sa mère et son beau-­père font front au 1er rang, sur le banc des parties civiles. Le père biologique de la victime est aussi présent, mais distant, en fond de salle.

Le mal­-être de la victime est évident et depuis 3 mois, elle tente de se soigner dans une cli­nique psychiatrique de la région.

«Je ne vois pas beaucoup d’avancées, j’ai toujours des idées suicidaires», dit­-elle à la barre.

Son avocat, Me Jerôme Lavalois, attendait du courage durant l’audience.

«Il n’est hélas pas venu d’où j’espérais».

L’auteur, relatant «un acte débile», a exprimé des regrets mais pas d’excuses. Il reconnaît beaucoup de choses, mais pas la fellation imposée.

Pourtant «elle ne ment pas», répète plusieurs fois le pré­venu. Le regard bas, il tente de s’expliquer sur ce qui lui fait en­courir 10 ans de prison.

Son conseil, Me Anthony Contant, plaide avec beaucoup de pin­cettes. D’entrée de jeu, il l’an­nonce :

«Je porte une robe qui me fait dire des choses qui ne sont pas forcément agréables» et revient sur la constance des propos de son client : «Il n’y a pas eu de fellation»

Le parquet requiert 5 ans de prison avec mandat de dépôt.

Le prévenu a toujours une vie de fa­mille avec la demi­-soeur de la vic­time et a un casier vierge. Il est inséré professionnellement. Cela peut peser dans la balance.

Quant à la victime, ce qu’elle at­tend de la justice :

«c’est pouvoir avancer, faire le deuil, celui du viol». «Peut­-être aussi celui de la petite fille morte ce soir de juillet 2019 », lui glisse son conseil.

Après de longs débats, la justice condamne le prévenu à cinq ans de prison : un an à domicile sous surveillance électronique puis quatre ans de sursis, probatoire durant 2 ans.

Il a l’obligation de se soigner psychologiquement et d’indemniser les victimes. Il n’a plus le droit de rentrer en contact avec la victime ni de tra­vailler a vec des mineurs durant 5 ans.

Son nom sera écrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles (Fijais).

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