Saint-Omer | Un homme de 43 ans prend 1 an ferme pour agression sexuelle sur sa belle-fille de 8 ans

Un homme de 43 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Omer à vingt-quatre mois de prison, dont douze avec sursis, pour avoir agressé sa belle-fille, de 8 ans au moment des faits. Il avait avoué lui-même son acte aux parents de l’enfant.

 

Illustration. Photo d’Archives La Voix du Nord

C’est au cours d’une soirée arrosée avec sa concubine et l’ex-compagnon de celle-ci qu’il avoue. À Aire-sur-la-Lys, un homme de 43 ans* leur confie avoir agressé sexuellement sa belle-fille, de 8 ans au moment des faits, un matin, alors qu’il rentrait d’une soirée.

Tous les trois décident de ne pas prévenir la police, «  pour ne pas gâcher l’ambiance familiale  ».

Finalement, la petite fille le dénonce à ses parents, puis à son éducatrice.

Son père finit alors par porter plainte, en août 2017.

Lors de l’enquête, l’enfant, déficiente intellectuelle, parle même de demandes répétitives et insistantes.

Les expertises ne lui reconnaissent aucune tendance à la fabulation.

C’est même plutôt le contraire, souligne Maître Anne Simar, qui représente le SEJ, service enfance jeunesse, qui s’est porté partie civile pour la petite fille :

«  Elle parle tout le temps, mais se referme quand il s’agit de ce dossier.

Elle a peur, le temps n’a pas effacé le traumatisme  ».

Quant au prévenu, il dit avoir perdu la notion du temps, il ne se souvient pas l’avoir fait :

« J’ai des flashs, je me souviens juste que quand j’ai relevé la tête, elle s’est recroquevillée  ».

Depuis, il consulte un psychologue, pour essayer de comprendre.

« Les pédophiles, ça m’a toujours écœuré  », dit-il.

Aujourd’hui, il éprouve «  du dégoût, de la culpabilité  ».

Dans ses déclarations, la petite fille, absente à la barre, parle d’une autre scène, lors de laquelle son beau-père lui aurait demandé un acte sexuel : «  En tout cas, si c’est vrai, je ne veux pas le savoir  », répond-il.

Une phrase qui «  résume tout  », selon le procureur, Céline Maille. Pour elle, une petite fille «  ne doit pas savoir tout ça  ».

Le représentant du ministère public s’adresse ensuite à la maman, présente dans la salle : «  Les parents ont été en incapacité de la protéger, c’est inacceptable  ».

Depuis le dépôt de plainte, la petite fille ne dort plus chez sa mère.

Le prévenu assure chercher un appartement, pour que sa concubine «  puisse récupérer sa fille  ».

Le tout, dans un contexte familial empreint de violences conjugales, d’alcoolisme et d’usage de stupéfiants, souligné par la petite fille et ses frères aînés.

L’homme ne conteste pas les faits, ce qu’a d’ailleurs souligné son avocate, Maître Virginie Bonningue :

«  S’il n’avait pas parlé aux parents, qui aurait cru cette petite fille ?  », interroge-t-elle.

Avec un casier judiciaire non vierge, comprenant des condamnations pour violence morale par conjoint ou concubin, violence aggravée par conjoint ou concubin, ou encore incitation d’un mineur à l’usage de stupéfiants, le beau-père de la victime a écopé de vingt-quatre mois de prison, dont douze avec sursis, à cumuler avec les quatre mois de sursis pour lesquels il était condamné en 2016.

Le prévenu a interdiction d’entrer en contact avec la victime, qu’il doit indemniser, tout comme le SEJ, et se voit dans l’obligation de travailler et de soigner ses problèmes d’alcool et psychologiques.

*Pour protéger la victime, l’identité du prévenu ne sera pas dévoilée.

Source : La Voix du Nord

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