Saint-Nazaire | Un grand-père incestueux condamné pour viol sur sa petite-fille de 12 ans

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2 ans de prison ferme pour viols sur mineur
©Echo Presqu’île
L’homme de 79 ans a été extradé des Etats-Unis pour pouvoir être jugé à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique)

Début 2013, lorsque cette maman de Donges (Loire-Atlantique) regarde la poubelle de l’ordinateur de sa fille, elle tombe de haut.

D’une part, elle découvre une photo pornographique, d’autre part, le pédophile qui correspond avec l’adolescente alors âgée de 14 ans, n’est autre que le père de son mari.

Ce grand-père, qui aura 79 ans dans un mois et réside tantôt dans le Finistère, tantôt aux États-Unis, a été condamné jeudi 7 janvier 2021 par le tribunal correctionnel de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Après treize mois de détention provisoire, il comparaissait libre.

Sur le Net, l’ancien militaire correspondait avec sa « petite-fille qu’il aimait beaucoup » en des termes bien surprenants pour un grand-père :

Ma femme est couchée, tes parents sont en bas, tu es nue, moi aussi, alors je veux te faire jouir…

Le reste des échanges est si corrosif qu’il ne mérite pas d’être écrit.

Il lui envoie des photos de son sexe, la guide pour en envoyer à son tour.

La présidente Marie-Aude Talhouarn est époustouflée :

Vous lui dites “ma petite femme chérie”, elle a entre 12 et 14 ans, vous l’avez caressée, embrassée, il y a eu deux fellations, vous lui proposez de passer quinze jours seule avec vous dans le Finistère pour lui apprendre à faire l’amour !

Elle ne pouvait pas vous résister

À la barre, l’attitude du prévenu a d’abord été déroutante :

« Elle ne pense qu’à ça ! elle ment ! »

Récidiviste

Il a fini par admettre :

C’était un autre moi ! Je n’arrive pas à me comprendre

Il dit avoir « volontairement oublié ce passage monstrueux de sa vie » et « n’avoir pas souvenir de certains épisodes »… pourtant avérés.

Il insiste à plusieurs reprises :

« L’ordinateur m’a piégé ».

À partir de là, la sœur du septuagénaire révèle des faits d’agression sexuelle commise alors qu’il avait 16 ans.

S’il a épargné sa fille, ses trois fils ont subi ses atteintes sexuelles.

Et personne n’en a parlé.

Les confessions tardives ont fait éclater la famille.

L’adolescente ne veut plus voir son père qui n’a pas su le protéger.

Si ces faits éclairent le dossier, il reste que le prévenu n’était poursuivi « que » pour les agressions sur sa petite-fille.

« C’est l’arbre qui cache la forêt, tance la procureure, Mathilde Defretin.

Sachant que la victime, dont le préjudice n’est pas encore mesuré aujourd’hui, a essayé de minimiser l’attitude de cet homme qui ne voulait plus revenir en France, compte tenu de cette plainte.

Il a fallu un mandat d’arrêt !

Et elle complète :

Il a eu la volonté de la pervertir pour son plaisir.

Néanmoins, s’il affiche des trous de mémoire, les propos de la jeune fille sont circonstanciés

Les parties civiles n’étaient pas à l’audience.

Leur avocat, Me Marteret, a dénoncé « l’odieuse façon de se défendre, allant jusqu’à dire qu’elle l’avait violé !

Il a abusé de ses trois fils en même temps pendant une balade ! ».

Il poursuit :

50 ans qu’il échappe à toute poursuite. *

Et sa petite-fille a eu du mal à s’exprimer, n’aimant pas parler de ces choses-là.

Elle est dans une inhibition névrotique

L’avocate de la défense, Me Florance, précisant que le septuagénaire, deux fois veuf, a lui-même été victime d’agressions sexuelles alors qu’il avait onze ans, a décrit « un être qui ne savait plus distinguer ce qui se fait de ce qui ne se fait pas et qui est aujourd’hui couvert de honte, qui a fantasmé cette relation »

L’audience se termine sur un mea culpa lu par le grand-père :

J’ai fait trop de dégâts à ma petite-fille que je voulais chérir

Il a été condamné à trois ans de prison dont un avec sursis probatoire, une interdiction de contact avec sa victime qu’il devra indemniser de même que ses parents.

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