Saint-Maurice-de-Lignon | Le pédocriminel récidiviste Patrice Poulard retourne en prison

Un quinquagénaire a écopé jeudi, de huit ans d’emprisonnement ferme pour avoir agressé sexuellement trois jeunes garçons (âgés entre 11 et 13 ans), unis par des liens de parenté.

Invité entre juin 2018 et juin 2020 par la famille d’un détenu avec lequel il avait tissé des liens en prison, l’homme au physique imposant avait profité des week-ends festifs organisés sur la commune de Saint-Maurice-de-Lignon pour se retrouver seul avec les enfants, leur montrer des photos indécentes et leur faire subir des agressions sexuelles.

Leurs parents ignoraient alors que l’ancien détenu avait été condamné en 2015 à cinq ans de prison pour des faits d’agressions sexuelles imposés à des mineurs.

Le motif qu’il leur avait donné pour justifier de son incarcération était tout autre : « Des violences conjugales. »

Entré dans cette famille « à pas de loup, tel un prédateur », note le procureur, le quinquagénaire avait fait promettre aux garçons de ne rien dire. Et leur silence assourdissant a fini par susciter l’inquiétude de l’une des deux mères.

Son dépôt de plainte, en juin 2020, a fait éclater la vérité.

Aujourd’hui encore, les pré-adolescents (absents à l’audience) ne « parlent pas de ça ».

Ils n’ont toutefois pas « enterré ce souvenir. Ils l’auront encore pour longtemps », souligne Me Karine Pays, chargée, aux côtés de sa consoeur, Me Aurélie Chambon, de porter la parole des victimes.

« J’en suis extrêmement désolé. J’ai beaucoup de regrets ».

C’est qu’a lancé, depuis le box des prévenus, leur agresseur, indiquant avoir succombé à « des pulsions » qu’il ne s’explique pas. Elles seraient nées de son « enfance chaotique ».

Le quinquagénaire aurait été « violé à l’âge de 8 ans ».

Des déclarations « difficilement vérifiables », pointe le président du tribunal, Fabien Sartre, qui ne peuvent « en aucun cas justifier » son comportement déviant.

Le prévenu, qui se sait pédophile depuis qu’il a 35 ans, lâche :

« Je vais faire en sorte de ne pas réitérer ».

Jusqu’alors « dans le déni », il assure s’être « mis face à [lui]-même » au cours des derniers mois passés en prison (il a été placé en détention provisoire il y a plus d’un an, NDLR).

« Un travail » psychologique qu’il va pousuivre au sein du milieu carcéral. Le tribunal ponot l’a condamné, jeudi, à huit ans d’emprisonnement assortis d’un suivi socio-judiciaire d’une durée de dix ans (*). Le procureur, Rodolphe Part, en avait requis six.

Rééscorté en prison, Patrice Poulard, par la voix de son avocate, Me Isabelle Mabrut, dispose d’un délai de dix jours pour faire appel de la décision.